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La RUTEL à Dakar, la privatisation de la Sotelma à Bamako et La maladresse d’Aimable Mpore à Abidjan

samedi 7 février 2009

L’actualité télécoms ouest-africaine de cette première semaine du mois de février a été assez riche et concentrée principalement dans 3 pays : La Cote d’Ivoire, le Mali et le Sénégal.

Cote d’ivoire

Commençons par la Cote d’ivoire où le directeur local de l’opérateur de téléphonie mobile MTN, Aimable Mporé, a fait l’objet d’un arrêté d’expulsion lui laissant que quatre jours pour quitter le territoire ivoirien. Cette arrêté fait suite à l’implication de M. Mporé dans une nébuleuse affaire d’escroquerie portant sur une somme d’un peu plus de 65 millions de francs que le directeur de MTN Cote d’Ivoire aurait remis à Mme Bléhon Emilienne, épouse de l’ex- secrétaire à la présidence de la République, qui s’était présentée comme étant un émissaire du président Laurent Gbagbo pour solliciter une aide financière à destination de victimes d’une intoxication alimentaire. Selon le contenu de l’arrêté , il est reproché à M. Mporé sa "légèreté évidente visant à jeter le discrédit sur le président de la République sans avoir pris soin de vérifier si celui-ci avait sollicité une contribution financière de sa société pour des populations victimes d’intoxication alimentaire". Il est assez surprenant de voir l’État ivoirien appliqué cette mesure si subite et si disproportionnée à un chef d’entreprise étrangère installée en Cote d’ivoire, surtout si l’on voit bien que l’intention premier du directeur général de MTN Cote d’ivoire était d’aider des populations dans une situation de souffrance. Surtout si l’on sait que la procédure judiciaire lancer contre Mme Bléhon Emilienne va très certainement requérir le témoignage de M. Mporé, ou alors son témoignage ne serait pas souhaité par la camp présidentielle ? nous verrons quelle tournure va prendre cette affaire mais il serait surprenant que cette procédure d’expulsion aboutisse.

Mali

Faisons un tour au Mali où l’actualité des télécoms a été en grande partie occupée par la procédure de privatisation de l’opérateur historique malien, la SOTELMA. Rappelons que le 15 janvier dernier, Maroc Telecom s’était vu désigné adjudicataire provisoire des 51% de la SOTELMA car ayant fait la meilleure offre financière s’élevant à prés de 165 milliards de FCFA soit 200 million s d’euros, là où son suivant direct n’offrait que 85 milliards de Fcfa soit 130 millions d’euros. Tout au long de cette semaine, des informations officieuses ont soutenu que l’État malien s’apprêter à déclarer cette appel d’offre infructueuse suite à des soupçons de non transparence concernant la procédure d’appel d’offres et surtout la procédure préalable d’évaluation de la SOTELMA. Il faut dire que deux personnalités se sont opposés tout au long de cette procédure, l’une étant le ministre chargé des télécommunications et l’autre le directeur général actuel de la SOTELMA. Ces deux personnes conjointement désignées pour mener à bien cette procédure ont mené des évaluations parallèles avec des cabinets conseils distincts et ayant abouti sans surprise à des résultats opposés.

Cette situation aurait semble t’il poussé certains soumissionnaires potentiels à se retirer de la course aux 51%, parmi ces opérateurs nous pouvons citer notamment ZAIN. Fort de tout cela, l’État malien pourrait, pour plus de transparence, pour plus d’équité et pour garantir ses intérêts, déclarer infructueuse cette procédure d’appel d’offres international qui devait aboutir à la privatisation de la Sotelma.

Sénégal

Nous vous parlions le weekend dernier de la dernière loi sénégalaise instituant désormais une taxe de 2% sur le montant HT de la plus part des services de télécommunications, non sans dénoncé son caractère inopportun. Figurez vous que les associations consuméristes sénégalaises ont pris le relais de nos propos en se déclarant opposées à cette taxe. Entre temps, les trois opérateurs disposant d’une licence de télécommunications ont fait un communiqué commun expliquant bien que la décision venait de l’État et qu’ils ne font que respecter la loi en collectant les 2% pour le trésor public sénégalais. La déception fut venu des associations consuméristes qui comme moyens de contestations , n’ont trouvés rien d’autre que de demander aux consommateurs de boycotter les services de télécommunications pendant 2 heurs (de 13H à 15H) la journée du vendredi en protestation à cette mesure unilatéral de l’État. Nous pouvons très naturellement nous demander si ce moyen de riposte est approprié lorsqu’on sait comment le téléphone est devenu un outil indispensable dans la vie de tous les jours. Il ne faudrait pas que ces associations se trompent d’adversaire, la décision est venu du législateur et non des opérateurs télécoms. Même si, nous le comprenons bien, sans appels passés, point de Rutel prélevée. Les associations consuméristes comme l’ASCOSEN se sont vite félicitées de la réussite de ce boycott en disant que l’appel au boycott à été bien suivi, mais il n’y a que les opérateurs télécoms qui pourront nous dire s’ils ont constaté une hausse inhabituelle du taux de téléphones portables éteints ou d’un taux de charge du réseau anormalement faible.

La belle opération fut réalisée sans doute par Expresso (Sudatel), le nouvel entrant qui annonçait en début de weekend avoir décider de supporter les 2% de la RUTEL pour ces clients. Cette annonce bien préparée peut être considéré comme un joli coup de promotion lorsqu’on sait qu’il leur est très facile (pour le moment) de supporter la RUTEL car ayant (pour le moment) un nombre de client insignifiant. Il est impensable que les deux autres opérateurs, Orange et Tigo, le suivent sur ce terrain, car ils pourraient y laisser de plume, pour ne pas dire des milliards.

En fait, l’astuce d’Expresso a été de prendre en compte la RUTEL au lancement de ses activités avant même l’entrée en vigueur de la loi, ce qui leur évite des changements de tarifs, mais en réalité ce n’est pas expresso qui supporte pour le client final. Cette annonce peut vraiment être considéré comme le premier "coup bas" d’Expresso en direction de ces adversaires sur le marché sénégalais des télécommunications.

Le modou-modou des télécoms

(Source : L’Afrique des télécoms, 7 février 2009)

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