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La Chine à la conquête du marché africain des télécommunications

jeudi 31 mai 2007

Le 14 mai 2007, la Chine a placé en orbite un satellite de télécommunications de sa fabrication pour le compte du Nigeria. A l’exception des agences de presse chinoises qui ont relaté l’évènement à travers des dépêches diffusées sur Internet, le lancement de ce satellite géostationnaire, couvrant l’Afrique, une partie du Proche-Orient et du sud de l’Europe, s’est fait dans l’indifférence quasi générale et n’a guère intéressé les médias africains. Il marque pourtant un jalon important dans la pénétration chinoise en Afrique d’une manière générale et plus particulièrement dans le domaine des télécommunications, secteur où la Chine s’était jusqu’alors contentée de fournir des équipements, de déployer des infrastructures de téléphonie mobile, de fournir une assistance-conseil et d’affirmer sa présence à travers des prises de participation dans des opérateurs en voie de privatisation voire l’acquisition de licences d’exploitation de réseaux cellulaires à travers notamment des sociétés comme Bell Shanghai, Huawei et ZTE. En effet, à travers cette opération, la Chine se positionne vis-à-vis de l’Afrique à la fois comme une puissance capable de procéder au lancement commercial de satellites mais également comme un fabricant de satellites de télécommunications, deux secteurs qui étaient jusqu’alors la chasse gardée des pays occidentaux sur le continent africain. Comme on le voit, on est bien loin de l’image que l’on pouvait avoir de la présence chinoise dans le secteur des télécommunications africain il y à quelques années de cela, à savoir un pays réputé pour sa capacité à proposer des téléphones cellulaires bas de gamme et bon marché. Loin d’être un évènement isolé, le lancement de ce satellite s’inscrit dans une stratégie soigneusement murie de pénétration du marché africains des télécommunications dont le premier jalon a été l’organisation en décembre 2004 du premier atelier ministériel Chine-Afrique pour les télécommunications qui avait regroupé des représentants industriels chinois et des officiels africains venus d’Afrique du Sud, d’Algérie, d’Egypte, d’Ethiopie, de Mauritanie, du Niger, du Soudan, de Tanzanie, du Togo, de Tunisie et du Zimbabwe. Depuis cette date, de nombreux accords commerciaux ont été passé entre des sociétés chinoises et des états africains (Bénin, Congo, Ghana, Kenya, Lesotho, Mauritanie, Niger, Togo, etc.) Sur un autre plan, la mise en orbite de ce satellite nigérian met une fois de plus à l’ordre du jour, la question du lancement du satellite régional panafricain de télécommunications RASCOM, régulièrement annoncé mais moult fois reporté pour des raisons multiples et variées. Cette situation est d’autant plus préoccupante que l’Afrique est actuellement la seule partie du monde à ne pas disposer d’un satellite régional de télécommunications avec toutes les conséquences néfastes qui en découlent en matière d’interconnexion entre les pays africains et entre l’Afrique et le reste du monde tant sur les plans technique, économique et financier qu’en matière de souveraineté. C’est également le lieu de s’interroger sur la sincérité de l’adhésion des dirigeants africains aux objectifs d’intégration africaine dans le domaine crucial des infrastructures de télécommunications lorsque l’on voit un pays, pourtant co-initiateur du NEPAD, faire ainsi cavalier seul alors qu’existe depuis maintenant près de deux décennies un ambitieux projet panafricain qui peine à se matérialiser. Les difficultés rencontrées dans la mise en place du consortium devant réaliser le câble sous marin en fibre optique d’Afrique de l’Est (EASSy) amènent également à se poser le même type de question. A l’heure où la Chine pénètre de plus en plus le marché africain des télécommunications, il est grand temps que les dirigeants africains opèrent une révolution culturelle et entament, dans l’unité, une longue marche vers le développement qui fera de l’Afrique une puissance géostratégique et géoéconomique capable de faire jeu égal avec toutes les grandes puissances du monde.

Amadou Top
Président d’OSIRIS

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