OSIRIS

Observatoire sur les systèmes d’information, les réseaux et les inforoutes au Sénégal

Show navigation Hide navigation
  • OSIRIS
    • Objectifs
    • Partenaires
  • Ressources
    • Société de l’Information
    • Politique nationale
    • Législation et réglementation
    • Etudes et recherches
    • Points de vue
  • Articles de presse
  • Chiffres clés
    • Le Sénégal numérique
    • Principaux tarifs
    • Principaux indicateurs
  • Opportunités
    • Projets

Accueil > Ressources > Points de vue > 2014 > La 4G maintenant, mais pas n’importe comment !

La 4G maintenant, mais pas n’importe comment !

mercredi 12 février 2014

Point de vue

Dans un article intitulé « Sénégal, la Nouvelle Frontière » que j’ai publié dans le numéro de juillet 2013 du journal Réussir, j’écrivais : « Dans une étude récente - décembre 2011- commanditée par le GSMA [1], il est démontré que la libération du dividende numérique et l’affectation aux opérateurs mobiles des fréquences nécessaires à l’Internet très haut débit auraient un impact sur le PIB de 158 milliards FCFA entre 2015 et 2020, entraînant la création de 271 000 emplois. Au-delà des chiffres, c’est un truisme de dire que le très haut débit ouvre le champ de tous les possibles, la voie à tous les usages possibles et imaginables et laisse libre cours à la créativité et à
l’innovation. En effet, lorsque le réseau s’oublie et que la technique devient invisible et s’efface derrière les usages, alors, « cent fleurs peuvent s’épanouir et cent écoles rivaliser… ».

Et je proposais :

« Il faut lancer, en concertation avec les opérateurs et autres acteurs intéressés, une initiative « la 4G maintenant ! » pour une large couverture de la population en services Internet très haut débit dans un délai de 3 à 4 ans, selon des modalités techniques et financières à négocier… ».

La récente publication d’un appel d’offres pour la fourniture d’une infrastructure LTE 4G est à plus d’un titre surprenante, voire inquiétante.
En effet, la démarche utilisée semble être aux antipodes de l’esprit constructif de dialogue et de concertation qui a fait ses preuves et qui a toujours prévalu dans le secteur des TIC entre l’état et les différentes prenantes aux moments des grandes décisions structurantes : séparation de la poste et des télécommunications et regroupement de l’ensemble des activités de télécommunication dans une société nationale à autonomie de gestion en 1985, décision de privatiser Sonatel avant de libéraliser le secteur. En outre, elle ne rassure ni les acteurs ni les investisseurs quant à la clarté de la vision de l’état et à la solidité et la cohérence de sa stratégie en matière d’Internet haut et très haut débits, pierre angulaire de l’économie numérique. Il suffit juste de rappeler que la procédure
d’attribution de licences de services de télécommunication est clairement définie dans la loi (Code des Télécommunications) et que l’ARTP a déjà autorisé les opérateurs mobiles à construire des réseaux et à lancer en test des services 4G.

Encore plus étonnant, les arguments avancés par celui qui semble être le porte-drapeau de cette nouvelle démarche ne convainquent guère les personnes averties et ne résistent pas à l’analyse.

Qui peut croire qu’un monopole d’état sur les infrastructures 4G est une meilleure solution pour assurer des prix plus bas qu’une compétition ouverte et efficacement régulée ?

Qui peut croire que le fait de faire de l’état le propriétaire exclusif des infrastructures 4G et de confier leur gestion à un opérateur unique fera du Sénégal un eldorado numérique ?

Pourquoi un état si peu riche et devant faire face à d’énormes défis dans l’éducation, la santé, l’agriculture, le transport et dans bien d’autres secteurs devrait-il dépenser l’argent des contribuables dans des investissements que le privé est prêt à assumer ? Comment pourrait-il suivre l’évolution rapide des technologies numériques ?

Qui peut imaginer que le retour à un monopole d’état dans les télécommunications est gage de transparence et bonne gouvernance ?

Est-ce un signal positif adressé aux investisseurs étrangers et nationaux que de vouloir écarter de la construction et de l’exploitation des réseaux numériques du futur les trois opérateurs mobiles actuels ?

Que serait une société d’électricité à qui il serait interdit d’investir dans les énergies renouvelables ? Un constructeur automobile interdit d’investir dans la voiture électrique ? Un industriel de l’agro-alimentaire interdit de développer son activité dans l’agriculture biologique ou les OGM ?

Dans le domaine des TIC, la décennie 2000 – 2010 a été celle des occasions manquées, des voeux pieux, des espoirs déçus, des théories fumeuses et très concrètement celle de l’amorce du recul du leadership du Sénégal en Afrique. Il faut éviter, par des décisions inutilement précipitées, non concertées et incompréhensibles, que le Sénégal ne perde complètement son atout maître qu’est sa position encore forte en Afrique dans les TIC. Il est encore temps de redresser la barre afin de permettre au Sénégal de tirer le meilleur parti de l’économie numérique : il suffit simplement de retirer le lot 3 (Infrastructure LTE 4G) de l’appel à candidature lancé le 20 janvier 2014 et de lancer immédiatement une large concertation sur les modalités de l’introduction rapide de l’Internet très
haut débit au Sénégal, conformément à la tradition positive qui a toujours prévalu avec succès dans le secteur des TIC.

Sans vouloir se substituer, sans raison intelligible, aux acteurs privés, l’état pourra alors rester maître du jeu et jouer sa vraie partition en définissant un cadre transparent pour aller rapidement et résolument vers la 4G. Le véritable enjeu sera alors d’en tirer les meilleurs bénéfices pour l’économie
et la communauté nationales, notamment en termes d’aménagement du territoire, d’accessibilité des services et de création d’un écosystème d’innovation apte à faire du Sénégal un pôle de référence en matière de services numériques.

Samba Sène
Acteur du secteur des TIC
samba.baccsene@gmail.com
http://www.n3minnov.blogspot.fr
@BaccSene


[1] The benefits of releasing spectrum for mobile broadband in Sub-Saharan Africa, a report for the GSMA, December 2011

Fil d'actu

  • TIC ET AGRICULTURE AU BURKINA FASO Étude sur les pratiques et les usages Burkina NTIC (9 avril 2025)
  • Sortie de promotion DPP 2025 en Afrique de l’Ouest Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Nos étudiant-es DPP cuvée 2024 tous-tes diplomés-es de la Graduate Intitute de Genève Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Retour sur images Yam Pukri en 2023 Burkina NTIC (7 mai 2024)
  • Quelles différences entre un don et un cadeau ? Burkina NTIC (22 avril 2024)

Liens intéressants

  • NIC Sénégal
  • ISOC Sénégal
  • Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP)
  • Fonds de Développement du Service Universel des Télécommunications (FDSUT)
  • Commission de protection des données personnelles (CDP)
  • Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA)
  • Sénégal numérique (SENUM SA)

Navigation par mots clés

  • 2327/2657 Régulation des télécoms
  • 191/2657 Télécentres/Cybercentres
  • 1813/2657 Economie numérique
  • 943/2657 Politique nationale
  • 2657/2657 Fintech
  • 314/2657 Noms de domaine
  • 922/2657 Produits et services
  • 835/2657 Faits divers/Contentieux
  • 419/2657 Nouveau site web
  • 2620/2657 Infrastructures
  • 917/2657 TIC pour l’éducation
  • 107/2657 Recherche
  • 124/2657 Projet
  • 1683/2657 Cybersécurité/Cybercriminalité
  • 938/2657 Sonatel/Orange
  • 851/2657 Licences de télécommunications
  • 140/2657 Sudatel/Expresso
  • 501/2657 Régulation des médias
  • 701/2657 Applications
  • 574/2657 Mouvements sociaux
  • 843/2657 Données personnelles
  • 69/2657 Big Data/Données ouvertes
  • 318/2657 Mouvement consumériste
  • 201/2657 Médias
  • 386/2657 Appels internationaux entrants
  • 964/2657 Formation
  • 59/2657 Logiciel libre
  • 1055/2657 Politiques africaines
  • 692/2657 Fiscalité
  • 89/2657 Art et culture
  • 301/2657 Genre
  • 931/2657 Point de vue
  • 513/2657 Commerce électronique
  • 795/2657 Manifestation
  • 172/2657 Presse en ligne
  • 64/2657 Piratage
  • 107/2657 Téléservices
  • 518/2657 Biométrie/Identité numérique
  • 161/2657 Environnement/Santé
  • 192/2657 Législation/Réglementation
  • 196/2657 Gouvernance
  • 954/2657 Portrait/Entretien
  • 83/2657 Radio
  • 432/2657 TIC pour la santé
  • 147/2657 Propriété intellectuelle
  • 32/2657 Langues/Localisation
  • 573/2657 Médias/Réseaux sociaux
  • 1081/2657 Téléphonie
  • 104/2657 Désengagement de l’Etat
  • 536/2657 Internet
  • 63/2657 Collectivités locales
  • 236/2657 Dédouanement électronique
  • 574/2657 Usages et comportements
  • 556/2657 Télévision/Radio numérique terrestre
  • 297/2657 Audiovisuel
  • 1625/2657 Transformation digitale
  • 241/2657 Affaire Global Voice
  • 86/2657 Géomatique/Géolocalisation
  • 222/2657 Service universel
  • 367/2657 Sentel/Tigo
  • 91/2657 Vie politique
  • 838/2657 Distinction/Nomination
  • 18/2657 Handicapés
  • 375/2657 Enseignement à distance
  • 391/2657 Contenus numériques
  • 320/2657 Gestion de l’ARTP
  • 91/2657 Radios communautaires
  • 1004/2657 Qualité de service
  • 228/2657 Privatisation/Libéralisation
  • 67/2657 SMSI
  • 269/2657 Fracture numérique/Solidarité numérique
  • 1404/2657 Innovation/Entreprenariat
  • 704/2657 Liberté d’expression/Censure de l’Internet
  • 23/2657 Internet des objets
  • 91/2657 Free Sénégal
  • 311/2657 Intelligence artificielle
  • 102/2657 Editorial
  • 15/2657 Yas

2025 OSIRIS
Plan du site - Archives (Batik)

Suivez-vous