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L’usage abusif des réseaux sociaux au Sénégal : la recrudescence du nombre de victimes inquiète !

jeudi 30 juillet 2020

L’utilisation des nouvelles technologies au Sénégal et un peu partout dans le monde commence à déceler ses tares dans la société. Ces derniers temps-ci, le nombre de victimes dans le cyberespace a connu une augmentation très inquiétante pour l’opinion publique.

L’internet en général et les plateformes de communications électroniques en particulier constituent les principaux supports de commission d’infractions cybercriminelles. Considéré comme une zone de non limite, la toile constitue ainsi un monde virtuel ou passe une interconnexion entre plusieurs milliards d’individus. Cette situation présente des risques pour les cyberconsommateurs, notamment les jeunes qui sont devenus très habitués avec les technologies numériques.

Au Sénégal, la diffusion de certains contenus inappropriés aux réalités sociales est devenue virale ces derniers moments, suscitant des débats dans toutes les instances. Comment est-on arrivé à ce stade ? Pourquoi la jeunesse est la principale victime des dérives sur le cyberespace ? Quelles sont les conséquences qui peuvent en découler d’une telle situation ? Des solutions sont-elles envisageables pour éradiquer ce fléau ? Telles sont les questions qui méritent d’être élucidées au profit de la population pour une meilleure compréhension de la situation.

L’explosion des médias sociaux : l’un des facteurs aggravants de la situation.

La facilité d’utilisation d’internet et l’émergence significative des médias sociaux lors de cette dernière décennie a occasionné des impacts négatifs dans la société. Pour rappel, les plateformes de communications électroniques ne datent pas d’aujourd’hui et ne sont guère nouvelles dans l’écosystème numérique. En effet, depuis les prémices de Facebook en 2004, les médias sociaux ne cessent de s’accroitre de manière exponentielle. Aujourd’hui, on en compte plus d’une vingtaine d’applications diverses et variées selon les contenus proposés et la révolution numérique continue de suivre son épilogue. Cette situation a favorisé la multiplication du nombre d’internautes dans le monde.

La courbe des cyberconsommateurs suit une logique ascendante faisant ainsi le Web un village planétaire. Ainsi, avec le contexte sanitaire mondial marqué par cette pandémie de covid-19, le nombre d’internautes et d’utilisateurs des médias sociaux a connu une hausse dans le monde et cette situation n’épargne pas le Sénégal. Compte tenu des mesures édictées par l’Etat dans la lutte contre la propagation du virus en occurrence l’état d’urgence et le couvre-feu, l’usage des médias sociaux était devenu le passe-temps favori de certains Sénégalais.

À l’en croire, certains d’entre eux pouvaient passer plus de 6 h de temps avec leurs smartphones pour combler le vide occasionné par la pandémie. Ainsi, cette situation a contribué à la multiplication des dérives sur la toile. Toutefois, même si que les dangers du monde virtuel ne laissent en rade aucun internaute, la jeunesse, cette couche sociale très vulnérable est souvent victime d’une mauvaise utilisation des médias sociaux.

La révolution numérique continue de se disséminer partout dans le monde. Avec le développement des nouvelles technologies, la planète a connu un bouleversement spectaculaire sur tous les plans, permettant ainsi à la population mondiale de revoir leur façon de penser, de faire et de vivre. Les grandes firmes qui s’activent dans le domaine technologique produisent en masse des outils de communication électroniques pour répondre aux besoins de la population.

Au bout de quelques décennies, le monde a assisté à un développement faramineux du nombre de plateforme numérique ouvert et accessible à toutes les couches sociales et évoluant de génération en génération. Sous le coup de l’innovation, cette nouvelle génération, en occurrence la jeunesse est tombée sur des outils de communication électronique très sophistiquées et modernes.

La révolution des téléphones mobiles classiques en smartphone a ouvert une nouvelle brèche dans l’écosystème numérique. Ainsi, cette situation a instauré un conflit de génération digitale. Les jeunes sont devenus beaucoup plus familiers avec ces plateformes, ce qui constitue sans doute un risque majeur pour cette couche sociale.

Au Sénégal, l’addiction des jeunes aux médias sociaux se justifie par plusieurs arguments. Par exemple sur un smartphone, les utilisateurs ont souvent tendance à installer plusieurs applications proposant les mêmes contenus ou des contenus différents, ce qui favorise la publication en masse de leurs données personnelles.

Cette circonstance qui est le plus souvent adossée un quantum horaire signifiant d’utilisation des médias sociaux contribue d’une part à la multiplication des dérives dans le cyberespace. D’autre part, la question des amis virtuels pose souvent d’énormes problèmes. Dans ce monde virtuel, la confiance numérique constitue un élément très important, ce que beaucoup d’internautes ignorent à ce jour.

Mauvais usage des médias sociaux : une situation très déconcertante avec des conséquences déplorables.

L’utilisation tendancieuse des médias sociaux au Sénégal participe à une dégradation massive des bonnes mœurs surtout chez les jeunes. Depuis quelque temps, on constate que des contenus obscènes ou contraires aux réalités sociales transitent au niveau des plateformes de communication. Les internautes en général et la jeunesse en particulier s’adonnent à des pratiques malencontreuses. Ainsi, le nombre de scandale devient très vite pléthorique et le monde virtuel se présente comme une zone de danger.

Pour rappel, Jean Foyer, le rapporteur de la loi informatique et liberté de 1978 avait alerté sur la situation avec l’interrogation suivante : « La civilisation de l’informatique ne va-t-elle pas devenir celle de l’indiscrétion et de l’implacabilité, celle qui n’oublie, ni ne pardonne, qui enfonce le mur de l’intimité, enfreint la règle du secret de la vie privée, déshabille les individus ? ». Aujourd’hui, le temps lui a donné raison. À l’espace de deux mois, des photos et vidéos à caractère pornographique tourné par des adultes sont devenus viraux, poussant ainsi les acteurs judiciaires à saisir et traiter le dossier.

D’ailleurs ce n’est pas tout, fréquemment des publications à caractère injurieux, racial ou confrérique font la une des plateformes de communications électroniques. De l’autre côté, des personnes malintentionnées préfèrent le dénigrement, la diffamation ou encore l’usurpation d’identité pour des raisons diverses et variées. Toutefois, si certains sont victimes d’une culture numérique insuffisante, d’autres sont souvent trahis par des personnes de mauvaise foi, ce qui rejoint en principe la question de la confiance numérique dans le cyberespace.

A cela s’ajoute le phénomène du « partage » sur la toile qui participe grandement à la chaîne de victimisation des internautes. Cependant, il ne faut pas perdre de vue que l’utilisation sans modération des médias sociaux participe à la déperdition des valeurs sociales. Pire encore, certains contenus peuvent déstabiliser la cohésion sociale et être la source de conflit, ce qui n’est pas souhaité. Pour ce qui de la vie privée, l’e-réputation des acteurs de telles publications est souvent remis en cause car le problème du droit à l’oubli s’impose généralement sur la toile.

Actuellement, les conséquences de cette situation sont énormes et parfois même elles dépassent l’opinion publique. La question de la vie privée sur internet a ainsi fait couler beaucoup d’encre et de salive. Si d’un côté certains s’intéressent sur la protection des données personnelles sur internet, de l’autre côté d’autre préfèrent s’aventurer sur les comportements et la responsabilité des internautes. Alors face à cette montée exponentielle du nombre de victimes dans le monde virtuel, il semble important voire même urgent de mettre en place des solutions pour extirper un tel fléau très néfaste pour la société.

Malgré cette situation désastreuse, des solutions pourront toujours être utiles pour l’éradication de ce phénomène.

Les problèmes liés à l’usage abusif des médias sociaux sont d’ordre planétaire. Aujourd’hui, il est très difficile d’échapper aux tentatives d’atteintes à la vie privée sur internet étant donné que le risque zéro n’existe nullement pas dans le cyberespace. Néanmoins, des solutions aléatoires peuvent toujours aider à anéantir les dangers omniprésents sur la toile. Toutefois, même si quelque la sensibilisation fait défaut au Sénégal, elle reste à ce jour la clé de voûte pour assurer une meilleure protection des internautes.

Pourvue que la majeure partie des usagers des plateformes de communication électroniques s’aventurent dans un monde parfaitement incompris, l’éveil de leur conscience sur les cyber risques peut aider à réduire considérablement les atteintes à leurs données personnelles .A travers cette sensibilisation, les acteurs concernés pourront insister sur l’existence d’un cadre institutionnel et normatif relatif aux activités en ligne et que certaines pratiques sont prévues et punies par la législation sénégalaise.

A ce titre, il est important de rappeler aussi que l’usage des réseaux sociaux est une question à responsabilité partagée. L’adoption de bons comportement en ligne doit être l’affaire de tout un chacun d’entre nous, surtout dans ce contexte marqué par une multiplication incessante des dérives. Tout de même, l’alourdissement des sanctions pour les cybercriminels n’est pas laissé en rade en guise de solution. D’une part, si certaines personnes insistent sur l’actualisation du cadre juridique de la protection des données personnelles au Sénégal d’autre préfèrent soulever la question du pouvoir de sanction que doit avoir l’autorité de régulation en occurrence la CDP pour mieux assurer l’organisation et le fonctionnement des activités numériques au Sénégal.

Assane Sy
Cyber juriste-consultant

(Source : SeneNews, 30 juillet 2020)

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INTERNET EN CHIFFRES

- Bande passante internationale : 172 Gbps
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(ARTP, 30 septembre 2023)

- Débit moyen de connexion mobile : 23, 10 Mbps
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(Ookla, 31 janvier 2023)


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(Internet World Stats 31 décembre 2021)


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(NIC Sénégal, décembre 2023)

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(ARTP, 30 septembre 2023)

Téléphonie mobile

- 3 opérateurs (Orange, Free et Expresso)
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(ARTP, 30 septembre 2023)

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(Datareportal, Janvier 2023)

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