OSIRIS

Observatoire sur les systèmes d’information, les réseaux et les inforoutes au Sénégal

Show navigation Hide navigation
  • OSIRIS
    • Objectifs
    • Partenaires
  • Ressources
    • Société de l’Information
    • Politique nationale
    • Législation et réglementation
    • Etudes et recherches
    • Points de vue
  • Articles de presse
  • Chiffres clés
    • Le Sénégal numérique
    • Principaux tarifs
    • Principaux indicateurs
  • Opportunités
    • Projets

Accueil > Articles de presse > Archives 1999-2024 > Année 2009 > Juillet > L’informel redonne-t-il un second souffle au secteur des TIC en Afrique ?

L’informel redonne-t-il un second souffle au secteur des TIC en Afrique ?

mardi 21 juillet 2009

Economie numérique

Samedi 13 Juin 2009. Centre ville de Dakar. Je suis à la « Salle des ventes ». Ne vous fiez surtout pas à cette appellation, car il s’agit bien ici d’une surface à ciel ouvert, étendue à perte de vue, où les allées étroites constituent le seul chemin possible que l’on puisse se frayer au milieu du méli-mélo d’objets et de produits électroniques d’occasion. De part et d’autres, des kiosques, des boutiques, des hangars, des baraques « de fortune » avec des enseignes qui se disputent la vedette au même moment où leurs propriétaires respectifs vous accostent ou vous interpellent pour essayer de vous vendre « à tout prix » leurs produits et denrées « rares ». Bienvenue dans le marché de l’informel au Sénégal !

Aujourd’hui, les produits informatiques et électroniques d’occasion font l’affaire dans 80% des cas. Outre la réduction du prix initial entre 60 et 80%, le matériel d’occasion est souvent plus fiable qu’un matériel grand public neuf. En effet, Sur les 197 millions de PC mis au rebut en 2007, 44 % ont été reconditionnés pour le marché de l’occasion, soit une augmentation de 22 % en deux ans" constate le cabinet Gartner dans une récente étude. Ce sont ces ordinateurs qu’on retrouve sur les marchés d’Alaba à Lagos (Nigéria) ou de Sandaga à Dakar en provenance de Dubaï, de Hong-Kong ou de Shangaï.

Au Sénégal, comme dans bien d’autres pays d’Afrique de l’Ouest, le secteur informel occupe une place de choix dans l’économie nationale, allant jusqu’à générer 97% de création d’emplois selon les statistiques de la Banque mondiale. Aujourd’hui, alors que les perspectives économiques en Afrique (PEA) 2008/09 viennent d’être publiées et annoncent une prévision de la baisse du taux de croissance du continent de (5 pour cent sur ces cinq dernières années à 2,8 pour cent en 2009), les experts soulignent que la diffusion de certaines innovations en matière de TIC en Afrique permettront le développement et la stabilité des marchés, en réduisant les coûts et en surmontant les investissements liés aux infrastructures. Au nombre de ces applications innovantes, qui ont pour l’instant encore un faible taux de pénétration sur l’ensemble du continent, on cite la banque en ligne, les paiements électroniques, l’agriculture électronique, le commerce en ligne, l’administration en ligne et l’éducation à distance.

Même si les investisseurs dans le secteur des TIC en Afrique se montrent confiants, on ne saurait négliger le rôle des fluctuations liées aux économies populaires et solidaires qui favorisent l’amélioration de l’environnement des affaires, avec des nouveaux usages, de nouvelles formes de communication et de nouveaux modes d’organisation réticulaire très efficaces et propres à l’informel. En effet, malgré qu’il soit parfois taxé de nombreux maux (travail au noir, manque de régulation, concurrence déloyale, activités échappant à tout type d’imposition et de contrôle...), le secteur informel constitue dans l’actuelle conjoncture économique l’un des facteurs clé qui favorise le renforcement des liens sociaux (cohésion sociale) et le retour aux valeurs de la solidarité mécanique entre acheteurs et vendeurs, unis par le recours commun au « débrouillardisme africain » pour surmonter la léthargie de la pauvreté ambiante.

Que ce soit avec des « bana bana », des « modou modou » (Sénégal), des « pousse-pousse » du marché Dantokpa (Bénin) ou encore des « nana benz » (Togo), une complicité tacite se noue entre les citoyens et ces différents micro-entrepreneurs et hommes d’affaires.... L’argent est évidemment au centre de cet éco-système commercial et industriel et sa circulation reste impressionnante au vu de la rapidité des transactions à l’intérieur du « réseau » et d’un bout à l’autre de la chaîne de solidarité.

Se construit alors le puzzle d’un jeu socio-urbain, plus réel que virtuel, et qui, à en croire certains vendeurs que nous avons questionnés, comporte tout de même des règles : la facilité d’accès aux activités, l’utilisation de ressources locales, la propriété familiale des entreprises, l’échelle restreinte des opérations, l’utilisation de techniques simples et le nombre réduit de travailleurs, l’acquisition des qualifications et de l’apprentissage en dehors du système scolaire officiel, ...

L’exemple de la ville de Touba est très souvent citée pour illustrer la dynamique d’intégration des TIC dans les habitudes de fonctionnement des commerçants et autres opérateurs économiques. Alors que dans les années 80, il était impensable pour les acteurs économiques de cette ville de faire recours aux TIC, aujourd’hui, ce sont des milliers de jeunes informaticiens qui appuient et assistent les commerçants « mourides » dans leurs transactions commerciales. La puissance des réseaux et outils techniques de communication est décuplée par la formalisation de ces échanges informels, à caractère horizontal, au sein des communautés et groupes socioculturels. Ceci entraîne, par une sorte d’effet d’avalanche, des économies de grappe qui cependant restent fragilisées compte tenu de la faible rentabilité des activités et de l’insuffisance des recettes accumulées par les petits acteurs. Ceux-ci laissent alors des parts de marché pour les grosses entreprises privées du secteur des TIC.

Mais quelle que soit l’échelle à laquelle on se positionne, l’observation des frontières entre formel et informel paraissent de plus en plus floues car les acteurs clé du secteur des TIC en Afrique semblent avoir inventer des méthodes informelles pour faire converger leurs différents intérêts au profit d’un système formel de productivité plus organisé qu’on ne l’imagine, et qui heureusement laisse entrevoir la diffusion des TIC comme moteur de la croissance dans de nombreux pays africains à l’instar de la Tunisie, du Maroc, du Sénégal, de l’Afrique du Sud, ou du Nigéria,...

Destiny

(Source : Web2Solidarité, 21 juillet 2009)

Fil d'actu

  • TIC ET AGRICULTURE AU BURKINA FASO Étude sur les pratiques et les usages Burkina NTIC (9 avril 2025)
  • Sortie de promotion DPP 2025 en Afrique de l’Ouest Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Nos étudiant-es DPP cuvée 2024 tous-tes diplomés-es de la Graduate Intitute de Genève Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Retour sur images Yam Pukri en 2023 Burkina NTIC (7 mai 2024)
  • Quelles différences entre un don et un cadeau ? Burkina NTIC (22 avril 2024)

Liens intéressants

  • NIC Sénégal
  • ISOC Sénégal
  • Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP)
  • Fonds de Développement du Service Universel des Télécommunications (FDSUT)
  • Commission de protection des données personnelles (CDP)
  • Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA)
  • Sénégal numérique (SENUM SA)

Navigation par mots clés

  • 2140/2443 Régulation des télécoms
  • 179/2443 Télécentres/Cybercentres
  • 1733/2443 Economie numérique
  • 844/2443 Politique nationale
  • 2443/2443 Fintech
  • 282/2443 Noms de domaine
  • 865/2443 Produits et services
  • 881/2443 Faits divers/Contentieux
  • 393/2443 Nouveau site web
  • 2302/2443 Infrastructures
  • 864/2443 TIC pour l’éducation
  • 92/2443 Recherche
  • 123/2443 Projet
  • 1509/2443 Cybersécurité/Cybercriminalité
  • 910/2443 Sonatel/Orange
  • 797/2443 Licences de télécommunications
  • 133/2443 Sudatel/Expresso
  • 475/2443 Régulation des médias
  • 619/2443 Applications
  • 511/2443 Mouvements sociaux
  • 823/2443 Données personnelles
  • 76/2443 Big Data/Données ouvertes
  • 304/2443 Mouvement consumériste
  • 182/2443 Médias
  • 324/2443 Appels internationaux entrants
  • 851/2443 Formation
  • 50/2443 Logiciel libre
  • 926/2443 Politiques africaines
  • 570/2443 Fiscalité
  • 83/2443 Art et culture
  • 287/2443 Genre
  • 910/2443 Point de vue
  • 496/2443 Commerce électronique
  • 749/2443 Manifestation
  • 161/2443 Presse en ligne
  • 62/2443 Piratage
  • 104/2443 Téléservices
  • 519/2443 Biométrie/Identité numérique
  • 151/2443 Environnement/Santé
  • 162/2443 Législation/Réglementation
  • 168/2443 Gouvernance
  • 897/2443 Portrait/Entretien
  • 75/2443 Radio
  • 378/2443 TIC pour la santé
  • 137/2443 Propriété intellectuelle
  • 30/2443 Langues/Localisation
  • 535/2443 Médias/Réseaux sociaux
  • 1005/2443 Téléphonie
  • 95/2443 Désengagement de l’Etat
  • 496/2443 Internet
  • 61/2443 Collectivités locales
  • 197/2443 Dédouanement électronique
  • 526/2443 Usages et comportements
  • 526/2443 Télévision/Radio numérique terrestre
  • 281/2443 Audiovisuel
  • 1518/2443 Transformation digitale
  • 194/2443 Affaire Global Voice
  • 77/2443 Géomatique/Géolocalisation
  • 159/2443 Service universel
  • 340/2443 Sentel/Tigo
  • 88/2443 Vie politique
  • 755/2443 Distinction/Nomination
  • 18/2443 Handicapés
  • 351/2443 Enseignement à distance
  • 356/2443 Contenus numériques
  • 294/2443 Gestion de l’ARTP
  • 90/2443 Radios communautaires
  • 885/2443 Qualité de service
  • 213/2443 Privatisation/Libéralisation
  • 66/2443 SMSI
  • 255/2443 Fracture numérique/Solidarité numérique
  • 1326/2443 Innovation/Entreprenariat
  • 660/2443 Liberté d’expression/Censure de l’Internet
  • 23/2443 Internet des objets
  • 90/2443 Free Sénégal
  • 248/2443 Intelligence artificielle
  • 97/2443 Editorial
  • 11/2443 Yas

2025 OSIRIS
Plan du site - Archives (Batik)

Suivez-vous