En écoutant les officiels américains venus se rendre compte de l’avancement du projet de liberté numérique, on ne peut manquer de faire quelques rapprochements avec l’autre “ idée numérique ” lancée par le président sénégalais, celle de solidarité numérique. La liberté numérique a-t-elle un rapport avec la solidarité numérique ? Les deux concepts ont certainement des “ points communs ”, comme l’a reconnu le sous-secrétaire américain au Commerce chargé de la Technologie, M. Philip J. Bond, en réponse à l’une de nos questions. Même si, précise-t-il cependant, DFI a été conçue de manière tout à fait indépendante de l’idée de Me Wade. Les deux concepts montrent aussi toute la différence d’approche entre une société à mode de vie ultra-libéral, qui privilégie l’individu et l’entreprise, et une société où - même si l’inventeur de la solidarité numérique est un libéral - les choses sont beaucoup plus pensées en termes de bénéfice pour la communauté, grâce justement à une certaine solidarité.
Avant tout, DFI est une initiative destinée à renforcer les capacités des entreprises. L’Initiative les accompagne dans leurs projets, en mettant de l’expertise sénégalaise et américaine à leur disposition afin de leur permettre d’avoir un meilleur accès aux marchés économiques. Du reste, il est dit dans un document de l’initiative que “ DFI va agressivement poursuivre une approche liant les secteurs public et privé afin de trouver les meilleures solutions de TIC pour promouvoir la croissance économique et la réduction de la pauvreté dans les pays bénéficiaires ”. Normal, de la part des Etats-Unis qui ont toujours exprimé les choses en termes d’opportunités d’affaires. C’est eux qui disent “ trade, not aid ”, commerce et non aide. Et le commerce, c’est aussi, en plus des bénéfices que vont tirer les pays sous-développés de leur participation au programme, des avantages certains pour les entreprises américaines, à plus ou moins long terme, avec les retombées du seul fait que les entreprises des pays bénéficiaires de DFI se seront mises à utiliser à foison les Nouvelles technologies. Il suffit de penser aux marchés futurs en termes d’achat de matériels, de logiciels, de systèmes, de licences, etc.
Bref, l’initiative pour la liberté numérique met surtout l’accent sur la liberté économique, sur le commerce et sur l’amélioration de l’environnement des entreprises par l’usage des Nouvelles technologies. C’est un concept économique.
La solidarité numérique cherche aussi l’avènement d’une société plus “ connectée ”. Ici, individus, Etats, secteur privé et société civile décident de mettre, à travers un mécanisme souple de cession volontaire, de l’argent dans un fonds commun. A partir de là, des initiatives sont prises pour que les zones les moins privilégiées dans le domaine des Nouvelles technologies puissent bénéficier de ces fonds dans le cadre de la réduction de la fracture numérique. D’une manière ou d’une autre, c’est une forme de subvention aux pays ou régions “ en retard ”, qu’ils soient africains ou autres d’ailleurs. Moins économique dans son approche, l’initiative de solidarité numérique est sans doute un concept plus social, ne mettant pas forcément l’accent sur l’entreprise et les marchés, mais sur le bénéfice que peuvent tirer les sociétés humaines de sa mise en œuvre.
Approche économique et approche sociale de la réduction de la fracture numérique, l’initiative pour la liberté numérique et l’initiative pour la solidarité numérique restent, cependant, complémentaires, leur finalité profonde étant au fond la même : contribuer à une meilleure qualité de vie dans la société de l’information.
PAR ALAIN JUST COLY
(Source : Le Soleil 9 mars 2004)
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