Les fournisseurs d’accès Internet n’ont pas de statut au Sénégal, a soutenu, mardi à Dakar, le responsable des opérations de Google pour l’Afrique de l’Ouest francophone, Tidiane Dème, soulignant que c’est ’’un frein à l’investissement’’.
‘’Le code des télécoms rédigé et signé par l’Etat en 20011 ne mentionne pas une seule fois le mot Internet. Les fournisseurs d’accès Internet n’ont pas de statut au Sénégal, ils sont des fournisseurs de services à valeur ajoutée et ne peuvent pas déployer leur propre infrastructure même quand ils ont le capital et décidés à investir’’, a-t-il dit.
‘’La position dominante d’un opérateur unique sur tous les segments de l’accès c’est-à-dire sur l’international, sur l’infrastructure nationale n’est pas du rôle de la Sonatel mais celui de l’Etat’’, a soutenu M. Dème, lors d’un entretien avec la presse.
‘’C’est l’Etat qui met en place l’environnement qui permet à la concurrence de se développer. Evidemment cette absence de compétition dans ces différents secteurs pose problème, parce que cela veut dire qu’il n’y a pas assez d’investissement dans ces infrastructures et que les prix ne sont pas assez bas pour permettre à la population d’accéder à ces services’’, a expliqué M. Dème.
‘’Nous interpellons l’Etat par rapport à cette situation. Nous disons à l’Etat que les fournisseurs d’Internet étaient au nombre de neuf en 2009 et ils ne sont que deux en 2012’’, a-t-il déclaré.
’’Est-ce que c’est une situation que l’Etat doit laisser continuer ou doit faire quelque chose pour leur permettre d’investir et les encourager d’investir ?’’, s’est interrogé.
‘’Les gens interpellent beaucoup la Sonatel sur ses positions mais c’est l’Etat qu’il faut interpeller pour qu’il mette en place une politique pour remédier à cette situation’’, a soutenu le responsable des opérations de Google pour l’Afrique de l’Ouest francophone.
Il a par ailleurs indiqué que le Sénégal ’’a tardé à lancer’’ la 3G. ‘’La 3G aujourd’hui, selon les statistiques de l’ARTP, est à une très forte croissance. Le nombre d’abonnés double actuellement tous les six mois donc l’adoption est très rapide et une demande très forte va se créer qui va engendrer un marché pour la 4G pour les opérateurs’’, a-t-il dit.
‘’Au-delà de ces technologies, il y a un manque, sur le marché sénégalais, de réseau Wifi public, contrairement à beaucoup de capitales africaines où les gens grattent une carte et se connectent, où les débits sont encore beaucoup plus importants’’, a-t-il fait remarquer.
(Source : APS, 27 novembre 2012)