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L’Afrique centrale en quête d’indépendance numérique : Cas des investissements dans les services d’hébergement

vendredi 22 janvier 2021

De manière générale, les entreprises et organisations d’Afrique Centrale sont confrontées au défi de la résilience de leurs systèmes d’information. En effet, quand bien même leurs processus métiers reposent sur des systèmes d’information, les dispositions ne sont pas toujours prises pour leur permettre de se prémunir des situations d’indisponibilité majeure des dits systèmes.

Après observation de certaines compagnies, le système d’information qui supporte les processus est très souvent hébergé dans les mêmes locaux que les employés. Ceci s’explique par des raisons évidentes d’efficacité opérationnelle, ou encore d’accélération des délais des traitements automatisés par exemple. Néanmoins, face au risque d’indisponibilité majeure de leurs systèmes d’information, nombreuses sont les entreprises qui ne sont pas équipées d’une réplique afin d’assurer la continuité de leurs activités même de manière dégradée.

Face à cet état de chose, plusieurs explications sont données telles que l’acceptation du risque par certains Dirigeants (se traduisant par un sous-investissement informatique), la méfiance face à l’externalisation de son infrastructure informatique, l’absence d’alternatives locales crédibles en matière d’hébergement informatique (Data Center). Face à ce dernier point, certains acteurs ont saisi l’opportunité et ont décidé d’apporter des alternatives crédibles. C’est ainsi que l’on observe une densification progressive de l’offre de Data Center commerciaux en Afrique : le dernier en date est celui mis en place par la société ST Digital en Janvier 2021.

Tour d’horizon de quelques offres d’hébergement de ces nouveaux acteurs du numérique J’ai eu l’exclusivité d’une visite de l’un des tous premiers Data center promu par une entreprise de droit privée en Afrique Centrale : ST Digital.

Presque 12 mois auparavant, une visite similaire avait été effectuée dans le Data center construit par l’opérateur de droit public camerounais : CAMTEL.

Voici présentés sommairement quelques éléments de la proposition de valeur de ces deux acteurs du Numérique.

Enjeux pour les acteurs du numérique à la suite d’investissements jugés massifs

La stabilité du système d’information est un élément fondamental pour les entreprises et les usagers des services publics. Face à des services numériques tels que Amazon Web Services (AWS) d’Amazon, Azure de Microsoft, Alibaba Cloud d’Alibaba, les acteurs africains du Numérique ont un challenge massif à relever en matière de qualité de leurs services d’hébergement. La notion de qualité ici renvoyant à la disponibilité quasi permanente des infrastructures d’hébergement, mais aussi la qualité du service support.

Tout aussi important, la sécurité des infrastructures informatiques au regard du risque de cyber criminalité. A cet effet, vu l’importance stratégique de tels investissements (Data centers) et la visibilité que cela confère au pays (en l’occurrence le Cameroun), ces derniers pourraient bénéficier du statut d’actifs nationaux stratégiques et à ce titre, être intégrés dans la stratégie nationale de protection des actifs stratégiques face aux risques de cyber sécurité. Cela constituerait un appui substantiel aux coûts de maintenance à supporter par ces opérateurs du Numérique.

Au-delà des aspects techniques et opérationnels, en cette période où la trésorerie des entreprises reste impactée par la Covid-19, le prix du service d’hébergement est tout aussi déterminant que la qualité du service. Cela dit, le marché devra prendre en compte les facteurs impactant ce prix, à savoir le coût de l’énergie électrique (électricité, essence pour les groupes électrogènes), le coût de la connectivité internet des Data center. Pour rappel, ces facteurs de coûts constituent un handicap pour le décollage d’une économie numérique soutenable. Néanmoins, il faut avoir le courage de faire le choix du « Made-in-Africa ». La bonne nouvelle pour les acteurs du numérique est que ces inducteurs de coûts (qui affectent les prix de leurs services) ont été identifiés par le Gouvernement du Cameroun.

Quelques conseils pour les futurs clients des hébergeurs numériques africains

Toute entreprise optant pour l’externalisation partielle ou totale de son système d’information chez un hébergeur numérique, ou alors optant pour le déploiement d’une application métier dans le Cloud, reste responsable du bon fonctionnement de ces système et application du point de vue de ses utilisateurs (employés, clients, partenaires).

Imaginons un prestataire de service qui met à la disposition de ses clients un logiciel leur permettant de passer les commandes de ses produits et services (www.commandes.com). Supposons que ledit logiciel soit installé chez un hébergeur (c’est-à-dire dans le Cloud). En cas d’indisponibilité du logiciel, les utilisateurs jugeront uniquement la qualité de service fournie par le prestataire en question et ne tiendront pas compte de la relation qui lie ledit prestataire à son hébergeur.

Par conséquent, afin de garantir une bonne qualité de son service (la stabilité et la disponibilité de son logiciel par exemple), le prestataire de service devra signer un contrat avec l’hébergeur de son logiciel. Dans ce contrat, une disposition essentielle devra figurer : les engagements de qualité de service ou Service Level Agreement (SLA).

Ces SLA devront indiquer avec précision quels engagements l’hébergeur numérique prendra pour assurer la disponibilité de vos infrastructures ou services logiciels qui y seront hébergés, la confidentialité et la sécurité de vos données. Tout SLA mentionné au contrat devra être mesurable. Autrement dit, il s’agit d’indicateurs objectifs, pouvant être comparés d’une période à l’autre en vue d’apprécier l’évolution de la qualité de service de l’hébergeur.

A titre d’exemple, vous pourriez opter pour un SLA spécifiant que la disponibilité du logiciel ou de votre infrastructure hébergée dans le Datacenter de l’hébergeur sera de 99% de temps, avec des précisions sur les modalités de calcul de cette métrique.

Les contrats d’hébergement informatiques étant des contrats spécifiques, n’hésitez pas à vous entourer d’experts capables de vous accompagner dans leur élaboration ou leur révision pour éviter des écueils préjudiciables a posteriori.

Regards croisés entre décollage de l’économie numérique et facteurs de ralentissement

Au regard des chantiers réalisés à date, l’on ne peut que se réjouir de voir les fondations d’une économie numérique se mettre en place en Afrique Centrale : le foisonnement des liaisons en fibre optique qui s’arriment au continent, le développement des liaisons radio 3G et 4G, la sensibilisation à la cyber sécurité, la naissance de Datacenter locaux, le développement des compétences technologiques.

Il serait cependant urgent pour tous les pays d’Afrique, tout au moins ceux qui n’y sont pas encore, de s’atteler à mettre en place un cadre juridique qui protège la gestion des données à caractère personnelle des citoyens. Aussi, il faudrait jouer sur les facteurs de compétitivité prix des acteurs du numérique : par exemple, mener des réflexions et des actions pour compresser les coûts de l’énergie électrique et les coûts de la bande passante internet dans certains pays d’Afrique. Enfin, mener des actions d’incitation pour orienter les entreprises et Start-up africaines vers les hébergeurs africains.

Ce papier devrait ouvrir la porte à de nombreux débats et écrits permettant d’approfondir les diverses artères du développement de l’économie numérique en Afrique.

Frank William NZOUETOM, Consultant Economie Numérique

(Source : Digital Business Africa, 22 janvier 2021)

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INTERNET EN CHIFFRES

- Bande passante internationale : 172 Gbps
- 4 FAI (Orange, Arc Télécom, Waw Télécom et Africa Access)
- 19 266 179 abonnés Internet

  • 18 595 500 abonnés 2G+3G+4G (96,58%)
    • 2G : 12,95%
    • 3G : 24,60%
    • 4G : 62,45%
  • 334 642 abonnés ADSL/Fibre (1,71%)
  • 334 875 clés et box Internet (1,71%)
  • 1162 abonnés aux 4 FAI
  • Internet fixe : 1,74%
  • Internet mobile : 98,26%

- Liaisons louées : 3971

- Taux de pénétration des services Internet : 106,84%

(ARTP, 30 septembre 2023)

- Débit moyen de connexion mobile : 23, 10 Mbps
- Débit moyen de connexion fixe : 21, 77 Mbps

(Ookla, 31 janvier 2023)


- 9 749 527 utilisateurs
- Taux de pénétration : 56,70%
(Internet World Stats 31 décembre 2021)


- + de 10 000 noms de domaine actifs en .sn
(NIC Sénégal, décembre 2023)

TÉLÉPHONIE EN CHIFFRES


Téléphonie fixe

- 3 opérateurs : Sonatel, Expresso et Saga Africa Holdings Limited
- 382 721 abonnés
- 336 817 résidentiels (88,01%)
- 45 904 professionnels (11,99%)
- Taux de pénétration : 1,67%

(ARTP, 30 septembre 2023)

Téléphonie mobile

- 3 opérateurs (Orange, Free et Expresso)
- 21 889 688 abonnés
- Taux de pénétration : 123,34%

(ARTP, 30 septembre 2023)

FACEBOOK

3 050 000 utilisateurs

Taux de pénétration : 17,4%

- Facebook : 2 600 000

- Facebook Messenger : 675 200

- Instagram : 931 500

- LinkedIn : 930 000

- Twitter : 300 000

(Datareportal, Janvier 2023)

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