OSIRIS

Observatoire sur les systèmes d’information, les réseaux et les inforoutes au Sénégal

Show navigation Hide navigation
  • OSIRIS
    • Objectifs
    • Partenaires
  • Ressources
    • Société de l’Information
    • Politique nationale
    • Législation et réglementation
    • Etudes et recherches
    • Points de vue
  • Articles de presse
  • Chiffres clés
    • Le Sénégal numérique
    • Principaux tarifs
    • Principaux indicateurs
  • Opportunités
    • Projets

Accueil > Articles de presse > Archives 1999-2024 > Année 2022 > Juin 2022 > Juge Charmant Ouidodjiché : « Aucun système de lutte préconçu ne peut venir (…)

Juge Charmant Ouidodjiché : « Aucun système de lutte préconçu ne peut venir à bout de la cyberarnaque »

lundi 6 juin 2022

Portrait/Entretien

Après ses travaux de recherche ayant porté sur la mise en œuvre de l’enquête financière et patrimoniale en matière d’infractions économiques dans le cadre de sa formation à l’Ecole Nationale d’Administration et de Magistrature (2017-2020), le magistrat trentenaire Charmant Rovinis Ouidodjiché décide de documenter l’univers de la cybercriminalité à travers son premier essai intitulé « Jeunesse ouest-africaine et cyberarnaque : un dévoiement incoercible ? ». Analyse du fléau et motivations.

Cio Mag : La cyberarnaque n’est pas un phénomène nouveau sous nos tropiques. Pourquoi est-il maintenant devenu nécessaire pour vous de la documenter, et surtout à l’échelle africaine ?

Charmant Rovinis Ouidodjiché : Effectivement, la cyberarnaque n’est pas un phénomène nouveau sous nos cieux. Le besoin d’écrire cet essai est né de certains constats. D’abord, plusieurs pays de l’Afrique occidentale sont souvent indexés lorsqu’on pense à l’origine des cyberescrocs ou cyberarnaqueurs dans le monde. Cette tendance s’accentue tandis que peu de voix s’élèvent dans cette partie du monde pour dénoncer le fléau.

Ensuite, il y a le semblant d’accalmie noté relativement aux crimes rituels et sacrifices humains et qui fait croire à tort, à nombre de citoyens, que le phénomène de l’escroquerie via internet a régressé. Puis, les statistiques récoltées dans le cadre des travaux susdits au niveau de l’Office Central de Répression de la cybercriminalité (OCRC), de la Cellule Nationale de Traitement des Informations Financières (CENTIF) et au Parquet spécial près la Cour de Répression des Infractions Economiques et du Terrorisme (CRIET) ; de même que celles exposées par d’autres structures nationales et internationales de lutte contre ce type de criminalité sont alarmantes.

A cela s’ajoute, la facilité déconcertante avec laquelle les jeunes cyberarnaqueurs opèrent, l’importance des ressources qu’ils arrivent à soutirer à leurs victimes, leur adaptation constante aux mécanismes de lutte et le caractère transfrontalier de l’infraction qui rend difficile cette lutte. Ces différents facteurs font que ces jeunes renoncent difficilement à cette pratique.

Enfin, d’autres constats non moins importants que j’invite les uns et les autres à découvrir en lisant l’essai m’ont emmené à l’écrire.

Il ne s’agit pas d’un ouvrage juridique écrit par le magistrat que je suis mais d’un document accessible au grand public pour alerter, dénoncer, sensibiliser et prévenir.

La cyberarnaque représente 90% des cas de cybercriminalité. Comment expliquer cette forte prévalence en Afrique ?

La cybercriminalité regroupe plusieurs catégories d’infractions mais des statistiques indiquent que les arnaques via internet représentent 90% des cas de cybercriminalité en Afrique. La première raison de cette forte prévalence à mon sens est la facilité et la rapidité avec laquelle ce type d’infraction peut se commettre lorsqu’on la compare par exemple au piratage du système informatique d’une grande firme. La cyberarnaque ne requiert pas souvent beaucoup de temps, les bénéfices qu’elle procure sont très importants et les risques sont moindres. La pauvreté, le chômage et bien d’autres causes développées dans l’essai peuvent également permettre d’expliquer cette prévalence.

« Jeunesse ouest-africaine et cyberarnaque : un dévoiement incoercible ? » est le titre de votre essai. En qualité de juge, avez-vous le sentiment que ce dévoiement de la jeunesse est effectivement incoercible ?

Il est vrai que la criminalité zéro n’existe nulle part mais je pense qu’avec un peu d’efforts, de volonté et de conscience de tous, on peut renverser la tendance en endiguant cet égarement de la jeunesse. Cela est possible parce que, même en Afrique de l’ouest, il existe des pays dans lesquels ce type de criminalité n’a pas véritablement le vent en poupe.

Au Bénin par exemple, depuis 2016, le gouvernement a créé l’ANSSI, le bjCSIRT et promulgué la loi n°2017-20 du 20 avril 2018 portant code du numérique. Cela a permis l’arrestation de plusieurs cybercriminels. Mais ces instruments juridiques et administratifs sont-ils insuffisants ?

Vous faites bien de marteler les nombreux et louables efforts faits ici et ailleurs pour contrer les cybercriminels en général. Il faut dire que le caractère transnational de ce type de criminalité met à rude épreuve tout système préétabli de lutte.

Et les cybercriminels réfléchissent constamment à comment contourner les obstacles mis sur leur chemin.

Aussi, le cyberespace étant immatériel, aucun système de lutte préconçu ne peut venir à bout du phénomène. C’est une lutte de tous parce que difficile à mener par les seuls Etats, institutions ou juridictions.

Pour endiguer le mal, quelle doit être la stratégie de lutte à adopter au niveau africain ?

En matière de cybersécurité, le maitre mot, c’est la prévention. Il faut prévenir en éduquant les jeunes et en sensibilisant davantage les potentielles victimes sur les risques encourus par les uns et les autres. L’éducation est donc la première arme, une éducation basée sur les valeurs, les vertus. Il faut ensuite penser à dénoncer systématiquement les cyberarnaqueurs. L’on ne doit plus attendre les plaintes des victimes situées souvent à des centaines de kilomètres des cyberarnaqueurs et qui n’ont aucune information fiable sur leur situation géographique.

Une fois les cyberarnaqueurs appréhendés, il faut penser à les déposséder complètement des ressources que leur procure l’infraction par les mécanismes de saisies, gel et confiscation. Il faut les réduire à chaque fois à néant pour qu’ils se rendent compte que la cyberarnaque ne paie pas et y renoncent. Il faut « garantir que ce crime ne paie pas ». D’autres stratégies de lutte ont été abordées dans l’essai.

Propos recueillis par Michaël Tchokpodo

(Source : CIO Mag, 6 juin 2022)

Fil d'actu

  • TIC ET AGRICULTURE AU BURKINA FASO Étude sur les pratiques et les usages Burkina NTIC (9 avril 2025)
  • Sortie de promotion DPP 2025 en Afrique de l’Ouest Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Nos étudiant-es DPP cuvée 2024 tous-tes diplomés-es de la Graduate Intitute de Genève Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Retour sur images Yam Pukri en 2023 Burkina NTIC (7 mai 2024)
  • Quelles différences entre un don et un cadeau ? Burkina NTIC (22 avril 2024)

Liens intéressants

  • NIC Sénégal
  • ISOC Sénégal
  • Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP)
  • Fonds de Développement du Service Universel des Télécommunications (FDSUT)
  • Commission de protection des données personnelles (CDP)
  • Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA)
  • Sénégal numérique (SENUM SA)

Navigation par mots clés

  • 2068/2284 Régulation des télécoms
  • 174/2284 Télécentres/Cybercentres
  • 1573/2284 Economie numérique
  • 837/2284 Politique nationale
  • 2284/2284 Fintech
  • 257/2284 Noms de domaine
  • 820/2284 Produits et services
  • 727/2284 Faits divers/Contentieux
  • 369/2284 Nouveau site web
  • 2148/2284 Infrastructures
  • 857/2284 TIC pour l’éducation
  • 90/2284 Recherche
  • 121/2284 Projet
  • 1418/2284 Cybersécurité/Cybercriminalité
  • 883/2284 Sonatel/Orange
  • 819/2284 Licences de télécommunications
  • 132/2284 Sudatel/Expresso
  • 466/2284 Régulation des médias
  • 599/2284 Applications
  • 494/2284 Mouvements sociaux
  • 770/2284 Données personnelles
  • 60/2284 Big Data/Données ouvertes
  • 296/2284 Mouvement consumériste
  • 179/2284 Médias
  • 321/2284 Appels internationaux entrants
  • 693/2284 Formation
  • 48/2284 Logiciel libre
  • 840/2284 Politiques africaines
  • 410/2284 Fiscalité
  • 83/2284 Art et culture
  • 284/2284 Genre
  • 810/2284 Point de vue
  • 480/2284 Commerce électronique
  • 701/2284 Manifestation
  • 157/2284 Presse en ligne
  • 62/2284 Piratage
  • 103/2284 Téléservices
  • 442/2284 Biométrie/Identité numérique
  • 151/2284 Environnement/Santé
  • 156/2284 Législation/Réglementation
  • 167/2284 Gouvernance
  • 859/2284 Portrait/Entretien
  • 72/2284 Radio
  • 363/2284 TIC pour la santé
  • 133/2284 Propriété intellectuelle
  • 29/2284 Langues/Localisation
  • 502/2284 Médias/Réseaux sociaux
  • 920/2284 Téléphonie
  • 96/2284 Désengagement de l’Etat
  • 508/2284 Internet
  • 57/2284 Collectivités locales
  • 190/2284 Dédouanement électronique
  • 503/2284 Usages et comportements
  • 513/2284 Télévision/Radio numérique terrestre
  • 275/2284 Audiovisuel
  • 1364/2284 Transformation digitale
  • 191/2284 Affaire Global Voice
  • 75/2284 Géomatique/Géolocalisation
  • 147/2284 Service universel
  • 330/2284 Sentel/Tigo
  • 87/2284 Vie politique
  • 728/2284 Distinction/Nomination
  • 17/2284 Handicapés
  • 336/2284 Enseignement à distance
  • 319/2284 Contenus numériques
  • 292/2284 Gestion de l’ARTP
  • 89/2284 Radios communautaires
  • 814/2284 Qualité de service
  • 212/2284 Privatisation/Libéralisation
  • 66/2284 SMSI
  • 224/2284 Fracture numérique/Solidarité numérique
  • 1281/2284 Innovation/Entreprenariat
  • 654/2284 Liberté d’expression/Censure de l’Internet
  • 23/2284 Internet des objets
  • 85/2284 Free Sénégal
  • 171/2284 Intelligence artificielle
  • 97/2284 Editorial
  • 9/2284 Yas

2025 OSIRIS
Plan du site - Archives (Batik)

Suivez-vous