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Jean Genestar Priso : « Dans aucun pays sérieux au monde, un tel projet (e-Visa du Cameroun) ne peut être réalisé sans qu’une expertise locale ne soit associée »

mardi 12 juillet 2022

Digital Business Africa vous propose la lettre ouverte de Jean Genestar Priso, président exécutif du GEDCAM (Groupement des Entreprises du Digital du Cameroun), au Premier ministre Chief Dr Joseph Dion NGUTE.

« A Monsieur Le Premier Ministre du Gouvernement du Cameroun,

Le GEDCAM (Groupement des Entreprises du Digital du Cameroun) nouvellement créé et constitué en GIE (Groupement d’Intérêt Économique), vient d’apprendre à travers le ministère des Relations Internationales la mise en place d’un système de délivrance de E-Visa, c’est à dire la demande en ligne des visas d’entrée au Cameroun à travers toutes nos représentations diplomatiques et consulaires.

Nous voulons féliciter le gouvernement pour la performance recherchée par la modernisation de nos administrations. Il est sans aucun doute que ces solutions tendent à réduire les barrières entre les requérants et nos administrations.

Mais nous voulons indiquer ici le caractère très opaque des appels à manifestations d’intérêt ou des sélections des différents opérateurs pour les projets d’envergure de cette nature.

Nous constatons comme tous les camerounais le choix d’un opérateur dont nous ne saurons contester le savoir-faire.

Mais il était souhaitable que son offre soit confrontée à d’autres, pour évaluer le meilleur rapport en terme de compétence, de qualité, et de cout. Mais ce qui n’a pas été le cas. Et nous constatons également que c’est à la même entreprise que la confection et la délivrance des cartes consulaires des camerounais de l’étranger dans nos différents consulats ont été attribuées.

Nous voulons seulement rappeler ici, en notre qualité de Groupement d’intérêt économique citoyen du DIGITAL que les cas d’échec ont été relevés et sont récurrents sur des projets d’importance similaire dans notre pays, pour ne citer que le cas de la carte nationale d’Identité.

Nous voudrons rappeler que la création de notre groupement n’est en aucun cas motivée pour les dénonciations de nature à créer des polémiques ou des conflits de quelques natures que ce soit. Mais résolument orientée à la recherche des solutions éprouvées et pérennes pour notre pays. Car tant que le Cameroun existera, il recevra à travers le monde entier des visiteurs et les camerounais d’origine d’une autre nationalité d’où la nécessité de garantir la fiabilité et la durabilité de tout projet digital en ce qui nous concerne.

Malgré que cela ait été fait dans des conditions non transparentes, de nombreuses questions nous taraudent l’esprit :

1/ La prévision des charges récurrentes et leur prestataire

Toute solution matérielle et logicielle nécessite la mise en place d’un SAV (Service après-vente) afin d’assurer la maintenance de ces équipements. Ce qui nécessite la prise en main à distance de ces équipements en temps réel. Ce travail sera effectué par qui ? Et la base de pilotage sera installée où ? Puisqu’à notre connaissance cette entreprise sélectionnée qui n’a que trois ans d’existence, n’est pas installée au Cameroun.

2/ La Garantie de souveraineté des informations traitées

Les flux migratoires constituent des données à caractères sensibles pour le fonctionnement de nos aéroports qui sont des frontières les plus fréquentées. Ils orientent également la politique d’immigration d’une nation.

3/ Le stockage de ces informations

Il est éminemment important pour un pays comme le Cameroun et sa position stratégique en Afrique et particulièrement en Afrique Centrale de se doter des infrastructures appropriées comme des DATA CENTERS (Centre de données) à caractère régional pour le stockage des informations sensibles. Et tout cela est un tout.

C’est à dire une politique globalisante qui va des actes juridiques aux données sécuritaires. Car il y va de notre leadership et notre crédibilité pour l’orientation de la sécurisation de données dans notre sous-région. Comment comprendre qu’un projet d’une si grande sensibilité soit confié à une entreprise d’aussi peu calibre.

4/ Le Bon fonctionnement des délivrances physiques des Visas

Pour que le service soit régulier et ininterrompu, outre la maintenance des équipements et logicielle cités plus haut, il faut la fourniture des consommables pour la personnalisation des visas. Et ces livrables ne se trouvent pas au coin de la Rue. Qui va les fournir et comment seront ils acheminer dans toutes nos ambassades ? Y’a-t-il un contrat prévu à cet effet ? Car une rupture pourrait paralyser le système et nous ramener au régime manuel.

5 / Coopération SUD/SUD

Enfin la coopération SUD/SUD évoquée dans la vidéo de présentation. Quelle différence y a-t-il entre la solution fournie par nos frères africains et les colons ? Et d’ailleurs nous constatons bien que la démonstration a été faite par une ressource d’une entreprise étrangère. Ce qui pourrait confirmer le caractère de sous-traitance de ce projet et la non-maitrise de cette solution par l’entreprise adjudicatrice.

Dans aucun pays sérieux au monde, un tel projet ne peut être réalisé sans qu’une expertise locale ne soit associée. Pour moins que cela dans d’autres pays une ou des entreprises locales sont exigées ou imposées comme partie prenante aux vues de leurs compétences et qualifications. La participation ou l’appropriation d’un tel outil est déterminant pour assurer une bonne durée de vie du projet.

Tout en espérant une appréciation citoyenne de notre contribution par vos services, veuillez recevoir Monsieur le Premier Ministre, nos respectueuses salutations. »

Douala, le 06 juillet 2022.

Par Jean Genestar Priso, président exécutif du GEDCAM, Groupement des Entreprises du Digital du Cameroun

(Source : Digital Business Africa, 12 juillet 2022)

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