OSIRIS

Observatoire sur les systèmes d’information, les réseaux et les inforoutes au Sénégal

Show navigation Hide navigation
  • OSIRIS
    • Objectifs
    • Partenaires
  • Ressources
    • Société de l’Information
    • Politique nationale
    • Législation et réglementation
    • Etudes et recherches
    • Points de vue
  • Articles de presse
  • Chiffres clés
    • Le Sénégal numérique
    • Principaux tarifs
    • Principaux indicateurs
  • Opportunités
    • Projets

Accueil > Articles de presse > Archives 1999-2024 > Année 2018 > Octobre 2018 > Interview exclusive avec Yves Eonnet, PDG de TagPay

Interview exclusive avec Yves Eonnet, PDG de TagPay

dimanche 7 octobre 2018

Portrait/Entretien

Le livre de Yves Eonnet et de Hervé Manceron intitulé “Fintech : les banques contre -attaquent” est un concentré des enjeux majeurs d’une activité attaquée dans ses frontières par les GAFA, leurs équivalents chinois BATX, les opérateurs télecoms et les Fintech. Autant de convoitises qui forcent la banque et sa vieille architecture informatique à organiser la riposte. Entretien avec Yves Eonnet, PDG de TagPay.

Dans votre livre, vous dites que l’Afrique est le siège de la banque de demain. Qu’est ce qui vous le fait dire ?

Quand on est en Californie , dans la Silicon Valley, personne ne travaille à la remise en cause du système bancaire. Il y a une telle montagne d’intérêts, d’obstacles, de puissance de la régulation et de gens installés qu’il ne viendrait pas à l’idée d’une personne bien constituée de vouloir changer la donne. Or l’Afrique est dans un autre cas de figure. Entre 80 et 85% de la population n’a pas de compte bancaire mais a un mobile. Il n y a pas d’obstacles dans ce cas de figure. Il ne s’agit pas de détruire ce qui existait, mais de trouver le meilleur moyen d’atteindre la population non bancarisée et qui a besoin de services financiers. On est donc libre d’inventer et c’est ça la Silicon Valley. Cette liberté d’inventer existe aujourd’hui en Afrique, pas en Californie.

Mais paradoxalement, il n’y a pas encore beaucoup d’inventions technologiques à l’actif de la Silicon Valley africaine ?

Il ne s’agit pas d’inventer une technologie révolutionnaire ou de lancer des mécanismes nouveau dans la physique fondamentale. On veut très intelligemment utiliser les dernières technologies en l’occurrence l’informatique du Cloud, les télécoms, l’informatique du temps réel , -des architectures complètement communes -, pour créer une nouvelle façon d’échanger de l’argent.

L’Afrique n’a peut être pas fait des découvertes sur ces dernières années, mais elle ne cesse d’innover en particulier dans la finance digitale. Sur ce point, le continent présente des similitudes frappantes avec l’Inde, qui avait été sous-estimée dans sa capacité d’inventer des business modèles innovants dans le domaine des TIC. Certains cabinets américains avaient mordicus soutenu que l’Inde ne pourrait pas vendre plus de 250 000 téléphones par an. C’est aujourd’hui le volume écoulé par minute !

Dans votre livre, il est question de système d’information comme frein vers la nouvelle banque. Cet obstacle n’est-il pas aussi présent en Afrique puisque la plupart des filiales locales sont reliées à leurs maisons mères par ces mêmes SI ?

Oui , bien sûr. La banque africaine d’aujourd’hui est la banque privée européenne, qui s’adresse à 10% de la population. Ce n’est pas cette banque là qui va aller chercher les 90% non bancarisés. C’est une nouvelle banque qui s’appelle la banque digitale qui fera ce travail. L’histoire des Core Banking System (CBS) n’a aucun succès en Afrique puisqu’elle n’a pas réussi à élargir sa cible au delà de la crème de la crème, ces fameux 10%. Or l’objectif d’un système bancaire c’est de toucher toute la population.

Comment appréhendez-vous les intrusions des GAFA dans le secteur bancaire en général et africain en particulier ?

Cela dépendra du dynamisme des banques. Si elles ne font rien, elles vont perdre du terrain au profit des grands acteurs (les GAFA et les BATX) qui vont devenir les fournisseurs des services financiers. Je pense que les banques vont réagir car personne, y compris chez les banques centrales et les régulateurs , mais aussi à la Banque Mondiale, n’a intérêt à ce que les grands mastodontes californiens deviennent les fournisseurs des services financiers pour le reste du monde. Les GAFA sont en définitive de formidables aiguillons qui vont forcer les banques à bouger.

En plus des GAFA, il y a aussi les opérateurs télécoms ?

C’est le même débat . Mais je pense que laisser les opérateurs télécoms faire de la finance revient à dire aux constructeurs d’autoroutes de fabriquer des voitures. Ce n’est pas leur métier. Les opérateurs télécoms doivent rester dans leur métier en fournissant leurs services aux tarifs les plus bas. Les banques n’ont qu’à utiliser ces autoroutes, ces canaux, pour délivrer leurs services. Évidemment, si les banques ne font rien, l’on tombe dans le scénario du Kenya en 2007 quand Mpesa est venu pallier aux défaillances du secteur dans ce qui est devenu une success story.

Orange Bank a démarré en Europe mais n’a pas encore obtenu l’agrément du régulateur en Afrique de l’Ouest ?

La situation de cette région est différente avec l’Afrique de l’ Est, notamment du Kenya et de la Tanzanie où les banques ont tendance à faire place aux opérateurs télécoms. En Afrique de l’Ouest quand je parle aux régulateurs, je comprend que le rôle de la Banque Centrale est de protéger les citoyens et de s’assurer que l’espace économique reste suffisant pour que les banques se développent. Le rôle d’une banque n’est pas de faire du système de paiement et de transfert. Le rôle d’une banque c’est d’animer l’économie locale. Il s’agit en fait de mobiliser l’épargne locale pour financer l’économie.

En quoi les Fintech vont-elles aider les banques à réaliser leurs missions ?

Les Fintech ont un rôle important. Cela fait 20, 30 ans qu’on apprend aux banquiers à ne pas être créatif. L’objectif des banques est de respecter les normes et non de faire de la créativité. Les Fintech apportent cette créativité en aidant la banque à élargir sa cible à l’exemple du partenariat que nous, TagPay, avons construit avec Société Générale. Une banque occidentale classique ne pouvait pas installer une agence pour moins de 100 000 personnes. Un tel schéma a mal fonctionné en Afrique, zone à majorité rurale. A partir du moment où tout le monde y dispose d’un mobile, il devient possible d’atteindre les 80% d’exclus grâce à la technologie.

Finalement, à quoi va rassembler la banque de demain ? Une pure player ou une banque classique rénovée ?

Une banque est un organisme qui a autorisation de collecter l’épargne et de la fructifier. Les grands acteurs historiques auront toujours un rôle à jouer. De nouvelles banques se créeront en partenariat avec les anciennes à l’exemple de Yup, Pepele. Les régulateurs doivent accompagner la tendance pour aider à l’inclusion financière. Le KYC est inventé il y a cinquante ans dans un contexte particulier. Le développement de la technologie impose le KYE. Aux banquiers africains, je leur dit qu’ils ne se rendent pas compte de leur chance. Ils n’ont qu’à se baisser pour ramasser des clients. Ce n’est pas le cas ici en Europe.

Propos recueillis à Paris par Adama Wade

(Source : Financial Afrik, 7 octobre 2018)

Fil d'actu

  • TIC ET AGRICULTURE AU BURKINA FASO Étude sur les pratiques et les usages Burkina NTIC (9 avril 2025)
  • Sortie de promotion DPP 2025 en Afrique de l’Ouest Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Nos étudiant-es DPP cuvée 2024 tous-tes diplomés-es de la Graduate Intitute de Genève Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Retour sur images Yam Pukri en 2023 Burkina NTIC (7 mai 2024)
  • Quelles différences entre un don et un cadeau ? Burkina NTIC (22 avril 2024)

Liens intéressants

  • NIC Sénégal
  • ISOC Sénégal
  • Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP)
  • Fonds de Développement du Service Universel des Télécommunications (FDSUT)
  • Commission de protection des données personnelles (CDP)
  • Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA)
  • Sénégal numérique (SENUM SA)

Navigation par mots clés

  • 6691/7691 Régulation des télécoms
  • 529/7691 Télécentres/Cybercentres
  • 5479/7691 Economie numérique
  • 3002/7691 Politique nationale
  • 7691/7691 Fintech
  • 776/7691 Noms de domaine
  • 2611/7691 Produits et services
  • 2193/7691 Faits divers/Contentieux
  • 1119/7691 Nouveau site web
  • 7515/7691 Infrastructures
  • 2675/7691 TIC pour l’éducation
  • 287/7691 Recherche
  • 367/7691 Projet
  • 5108/7691 Cybersécurité/Cybercriminalité
  • 2662/7691 Sonatel/Orange
  • 2468/7691 Licences de télécommunications
  • 418/7691 Sudatel/Expresso
  • 1518/7691 Régulation des médias
  • 2089/7691 Applications
  • 1813/7691 Mouvements sociaux
  • 2498/7691 Données personnelles
  • 196/7691 Big Data/Données ouvertes
  • 909/7691 Mouvement consumériste
  • 548/7691 Médias
  • 980/7691 Appels internationaux entrants
  • 2653/7691 Formation
  • 143/7691 Logiciel libre
  • 3049/7691 Politiques africaines
  • 1559/7691 Fiscalité
  • 259/7691 Art et culture
  • 879/7691 Genre
  • 2518/7691 Point de vue
  • 1544/7691 Commerce électronique
  • 2231/7691 Manifestation
  • 486/7691 Presse en ligne
  • 192/7691 Piratage
  • 313/7691 Téléservices
  • 1326/7691 Biométrie/Identité numérique
  • 465/7691 Environnement/Santé
  • 638/7691 Législation/Réglementation
  • 672/7691 Gouvernance
  • 2698/7691 Portrait/Entretien
  • 217/7691 Radio
  • 1179/7691 TIC pour la santé
  • 413/7691 Propriété intellectuelle
  • 92/7691 Langues/Localisation
  • 1592/7691 Médias/Réseaux sociaux
  • 2949/7691 Téléphonie
  • 291/7691 Désengagement de l’Etat
  • 1563/7691 Internet
  • 177/7691 Collectivités locales
  • 602/7691 Dédouanement électronique
  • 1724/7691 Usages et comportements
  • 1565/7691 Télévision/Radio numérique terrestre
  • 841/7691 Audiovisuel
  • 4891/7691 Transformation digitale
  • 579/7691 Affaire Global Voice
  • 230/7691 Géomatique/Géolocalisation
  • 477/7691 Service universel
  • 1020/7691 Sentel/Tigo
  • 271/7691 Vie politique
  • 2370/7691 Distinction/Nomination
  • 52/7691 Handicapés
  • 1047/7691 Enseignement à distance
  • 1109/7691 Contenus numériques
  • 887/7691 Gestion de l’ARTP
  • 268/7691 Radios communautaires
  • 2616/7691 Qualité de service
  • 643/7691 Privatisation/Libéralisation
  • 201/7691 SMSI
  • 698/7691 Fracture numérique/Solidarité numérique
  • 4294/7691 Innovation/Entreprenariat
  • 2020/7691 Liberté d’expression/Censure de l’Internet
  • 70/7691 Internet des objets
  • 264/7691 Free Sénégal
  • 736/7691 Intelligence artificielle
  • 315/7691 Editorial
  • 34/7691 Yas

2025 OSIRIS
Plan du site - Archives (Batik)

Suivez-vous