Le patron de l’Organisation continentale du secteur des télécommunications n’a évidemment pas raté le rendez-vous du Mobile World Congress (MWC) qui s’est tenu la semaine dernière. Cet avocat de carrière et ancien responsable du régulateur kenyan n’a pas manqué de plaider la cause du continent qui accuse un sérieux retard en matière de digitalisation. A la tête de l’UAT depuis 2018, il enchaîne les accords avec gouvernements et entités privées en vue d’améliorer les infrastructures liées aux télécommunications en Afrique.
Pouvez-vous nous dresser un état des lieux de la connectivité en Afrique ?
De manière générale, le secteur des télécoms en Afrique s’est significativement amélioré, bien que de nombreux défis restent encore à relever pour beaucoup de pays. Dans la plupart des contrées africaines, le taux de pénétration demeure faible au niveau des zones rurales qui manquent d’infrastructures dédiées notamment à la connectivité internet. A titre d’exemple, l’Union africaine des télécommunications (UAT) parle d’un taux de pénétration de seulement 28% pour l’internet et de seulement 53% pour le mobile au niveau de certaines zones du continent. Bien entendu, de tels chiffres ne concernent guère le Maroc qui a beaucoup misé sur le développement de son infrastructure même dans les zones rurales.
Que fait votre organisation pour atténuer cet état de fait ?
Nous soutenons des initiatives telles que la connexion via satellite ou encore l’usage de drones pour la connectivité en milieu rural… Car même au Maroc où le taux de pénétration est assez élevé, on doit soulever quelques interrogations. Combien d’écoles marocaines en milieu rural ont aujourd’hui un accès à l’internet ? Si à Rabat, Casablanca ou Tanger tout va bien, qu’en est-il des zones rurales ? L’enseignement en ligne a, par exemple, montré ses limites dans certaines parties du Royaume.
Comment le Royaume peut contribuer au développement des télécommunications en Afrique ?
Le Maroc occupe une place très importante dans le continent. C’est un pays qui est proche de l’Europe et qui est capable de servir de hub. Par ailleurs, les Marocains semblent à l’aise avec les nouvelles technologies, comme le démontre le développement de services extrêmement innovants. L’Afrique pourrait beaucoup s’inspirer du modèle marocain et notre Union travaille dans ce sens afin de communiquer sur l’expérience du Royaume en termes d’infrastructure, d’innovation, de développement de finance numérique…
L’UAT a lancé le premier ensemble de recommandations sur le spectre africain. Que visent-elles au juste ?
Les recommandations relatives au spectre sont le résultat d’un protocole d’accord signé entre Ericsson et ATU pour aider à accélérer le déploiement de la technologie à travers le continent. En Afrique aujourd’hui, une quantité limitée de spectre est allouée à l’industrie pour faciliter la transmission des signaux sans fil. Les recommandations lancées sur le spectre soulignent l’importance d’attribuer le spectre radioélectrique dans les pays d’Afrique de manière opportune, prévisible et rentable, en vue de soutenir la fourniture de services de technologies de l’information et de la communication (TIC) abordables et de haute qualité et de stimuler les initiatives de technologie intelligente. Les recommandations établissent également l’idée que l’octroi de licences doit être technologiquement neutre et permettre des innovations de service. Elles encouragent les pays africains, et notamment le Maroc, à permettre le partage du spectre en donnant aux titulaires de licence le droit de les partager par divers moyens, tels que l’itinérance nationale. Les pays africains, à travers nos recommandations, sont instamment priés d’adopter une approche d’octroi de licences visant à promouvoir la bonne combinaison de spectre de bande radio basse, moyenne et haute pour garantir à tous les fournisseurs de services un accès à des quantités et à un type de spectre qui permettent le développement d’une variété d’utilisation de manière à répondre aux demandes des entreprises et des clients.
Quels sont les défis à relever pour le secteur en termes de développement durable et d’énergies renouvelables ?
Les télécommunications sont un secteur gourmand en énergie, ce qui nous amène à travailler afin de trouver des techniques beaucoup plus respectueuses de l’environnement. Les nouvelles technologies aujourd’hui nous apportent tellement de choses. Elles sont donc indispensables, c’est pourquoi nous devons réfléchir pertinemment à la manière de les développer dans le strict respect de l’environnement, mais aussi en évitant qu’elles ne soient coûteuses. Mais il faut savoir que les gouvernements ne peuvent développer, à eux seuls, toute l’infrastructure liée aux télécommunications. Il est donc très important de développer des partenariats avec les grandes sociétés de technologies. A ce titre, nous travaillons par exemple beaucoup avec Huawei.
(Source : La Vie Eco, 17 mars 2023)
Bande passante internationale : 172 Gbps
4 FAI (Orange, Arc Télécom, Waw Télécom et Africa Access)
17 227 783 abonnés Internet
Liaisons louées : 4 420
Taux de pénétration des services Internet : 97,12%
3 opérateurs : Sonatel, Expresso et Saga Africa Holdings Limited
297 046 abonnés
256 076 résidentiels (86,21%)
40 970 professionnels (13,79%)
Taux de pénétration : 1,67%
3 opérateurs (Orange, Free et Expresso)
20 854 830 abonnés
Taux de pénétration : 117,57%
3 050 000 utilisateurs
Taux de pénétration : 17,4%
Facebook : 2 600 000
Facebook Messenger : 675 200
Instagram : 931 500
LinkedIn : 930 000
Twitter : 300 000