OSIRIS

Observatoire sur les systèmes d’information, les réseaux et les inforoutes au Sénégal

Show navigation Hide navigation
  • OSIRIS
    • Objectifs
    • Partenaires
  • Ressources
    • Société de l’Information
    • Politique nationale
    • Législation et réglementation
    • Etudes et recherches
    • Points de vue
  • Articles de presse
  • Chiffres clés
    • Le Sénégal numérique
    • Principaux tarifs
    • Principaux indicateurs
  • Opportunités
    • Projets

Accueil > Ressources > Points de vue > 2011 > Internet et les langues nationales : réalité virtuelle ou chimère ?

Internet et les langues nationales : réalité virtuelle ou chimère ?

samedi 29 octobre 2011

Point de vue

La problématique dont il est question ici relève de la traduction automatique, une application de la linguistique informatique ou suivant l’appellation anglo-saxonne la linguistique computationnelle, une discipline issue du développement de l’informatique dans le domaine des sciences du langage. L’objet premier de cette discipline est l’élaboration de modèles computationnels d’analyse et de génération à partir des quels on peut comprendre ou produire des énoncés en langues naturelles.

En ce qui concerne l’introduction de nos langues nationales (wolof, diola, sérère, etc.) dans internet, il s’agira de développer des programmes capables de les traduire vers les langues majoritairement utilisées sur internet (anglais, français, etc.). Il faut noter que de tels programmes font intervenir toutes les composantes majeures de la linguistique informatique comme l’analyse, les lexiques et la génération.

Dans leur grande majorité, les tentatives de développent de systèmes de traduction automatique se sont soldés par des échecs. Les exigences d’un système de traduction sont loin d’être satisfaites pour nos langues nationales. Nous devons d’abord tenter de les satisfaire si nous voulons éviter de tomber, malgré la puissance de calcul des ordinateurs d’aujourd’hui ainsi que leur haut niveau de langages de programmation, dans le piège qu’à connu les pionniers dans les années 1950.

En effet, il est intéressant de noter que la traduction automatique a constitué l’une des premières applications mon numérique des ordinateurs. En effet, les premières tentatives visant à utiliser l’ordinateur pour traduire un texte remontent au début des années 1950. Une quarantaine d’années plus tard, on ne peut que s’étonner de l’optimisme et, il faut bien le dire, de la naïveté des chercheurs, qui pensaient être en mesure de résoudre avec les moyens informatiques dérisoires de l’époque un problème que la technologie actuelle ne maitrise que bien partiellement. Il est difficile, en effet de se représenter aujourd’hui dans quelles conditions et avec quels moyens techniques ces premières recherches ont été entreprises. Du point de vue de la puissance de calcul et du stockage de données, le plus petit des ordinateurs personnels d’aujourd’hui est déjà incomparablement plus puissant et plus performant que les gigantesques machines du début des années 1950. Quant au logiciel, il faut se rappeler que le langage machine était le seul langage disponible.

Pour comprendre ce qui apparait aujourd’hui comme une aberration, il faut se rappeler la conjecture politique de l’époque - la guerre froide - et les besoins des services de renseignement. Ce n’est pas un hasard si tous les efforts de ces pionniers de la traduction automatique ont porté sur la traduction du russe vers l’anglais ou le français en Europe occidentale et aux Etats-Unis, et de l’anglais ou du français vers le russe du coté de l’ex-Union soviétique.

Du point de vue de la méthode utilisée, ces premiers systèmes de traduction automatique effectuent essentiellement une traduction mot-à-mot, l’analyse linguistique ne s’étendant guère au-delà de la morphologie et de certaines collocations. Il faut dire qu’en raison du manque de mémoire des machines de l’époque, pendant de nombreuses années la préoccupation dominante a été celle du stockage des données.

Il n’est guère surprenant, dans ces conditions, que malgré les moyens financiers considérables engagés par les agences gouvernementales dans ces recherches, les premières tentatives de traduction se sont toutes soldées par des échecs. Aux Etats-Unis, les recherches furent pratiquement toutes interrompues après 1965, à la suite d’un rapport établi à la demande de l’Académie nationale des sciences (le fameux rapport ALPAC , qui conclut à l’impossibilité de la traduction automatique sur la base des moyens technologiques et scientifiques de l’époque). La phrase anglaise qui était soumise à machine lors de la phase test fut : l’esprit est fort et la chaire est faible. Elle fut traduite en russe par : La vodka est forte et la viande est pourrie

Une des conséquences de ce rapport fut, du moins dans le monde occidental, la disparition de la traduction automatique de la scène scientifique et académique pour plus d’une dizaine d’années. Suivant les recommandations du rapport, la recherche s’oriente alors vers les questions fondamentales de la linguistique informatique (ou computationnelle) (méthode d’analyse de la langue naturelle) et de l’intelligence artificielle (problème de la représentation de la connaissance, etc.).

Petit à petit, les développements technologiques, aussi bien au niveau des machines que du logiciel, ceux de la linguistique théorique, ainsi que des besoins toujours plus pressants des administrations, de l’industrie et du commerce international, submergés par l’augmentation constante du volume des documents à traduire ont remis la traduction à l’ordre du jour, et on assiste depuis la fin des années 1970 au lancement de nombreux projets de traduction automatique ou de traduction assistée par ordinateur. Ainsi au Japon, on comptait pratiquement une vingtaine de groupes de recherche sur la traduction automatique en 1982, contre une dizaine seulement en Europe et aux Etats-Unis. Parmi ces derniers, les plus connus sont METAL et Eurotra. METAL est un système de traduction allemand-anglais développé à l’université du Texas avec l’aide de la compagnie Siemens, qui l’a commercialisé à la fin des années quatre-vingt. Il s’agit d’un système de 2e génération, ce qui signifie que le système effectue une analyse syntaxique des phrases sources. Quant au projet Eurotra, financé par l’Union européenne, il visait à développer un système expérimental plurilingue portant sur les langues officielles de la communauté européenne, utilisant une technologie relativement proche de celle du système METAL. Le projet, qui à son apogée a regroupé plus d’une centaine de collaborateur répartis dans les différents groupes nationaux, s’est achevé en 1992, sans parvenir toutefois à réaliser le prototype attendu.

A ce jour, les deux systèmes les plus utilisés sont sans doute SYSTRAN et Globalink tous deux issus des technologies de traduction des années 1960-1970. Le premier utilisé par l’union européenne et quelques grandes entreprises comme Xerox et GM doit son succès à ses énormes dictionnaires, le second à son prix modeste, sa disponibilité sur ordinateurs personnels et sa facilité d’utilisation.

Mar Ndiaye, Bargny
Spécialiste des technologies cognitives : technologies web & technologies du langage.
776207099

(Source : Dakaractu, 29 octobre 2011)

Fil d'actu

  • TIC ET AGRICULTURE AU BURKINA FASO Étude sur les pratiques et les usages Burkina NTIC (9 avril 2025)
  • Sortie de promotion DPP 2025 en Afrique de l’Ouest Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Nos étudiant-es DPP cuvée 2024 tous-tes diplomés-es de la Graduate Intitute de Genève Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Retour sur images Yam Pukri en 2023 Burkina NTIC (7 mai 2024)
  • Quelles différences entre un don et un cadeau ? Burkina NTIC (22 avril 2024)

Liens intéressants

  • NIC Sénégal
  • ISOC Sénégal
  • Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP)
  • Fonds de Développement du Service Universel des Télécommunications (FDSUT)
  • Commission de protection des données personnelles (CDP)
  • Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA)
  • Sénégal numérique (SENUM SA)

Navigation par mots clés

  • 2111/2294 Régulation des télécoms
  • 175/2294 Télécentres/Cybercentres
  • 1592/2294 Economie numérique
  • 822/2294 Politique nationale
  • 2294/2294 Fintech
  • 253/2294 Noms de domaine
  • 825/2294 Produits et services
  • 694/2294 Faits divers/Contentieux
  • 366/2294 Nouveau site web
  • 2229/2294 Infrastructures
  • 848/2294 TIC pour l’éducation
  • 91/2294 Recherche
  • 121/2294 Projet
  • 1419/2294 Cybersécurité/Cybercriminalité
  • 877/2294 Sonatel/Orange
  • 783/2294 Licences de télécommunications
  • 132/2294 Sudatel/Expresso
  • 468/2294 Régulation des médias
  • 613/2294 Applications
  • 495/2294 Mouvements sociaux
  • 775/2294 Données personnelles
  • 63/2294 Big Data/Données ouvertes
  • 296/2294 Mouvement consumériste
  • 179/2294 Médias
  • 322/2294 Appels internationaux entrants
  • 696/2294 Formation
  • 48/2294 Logiciel libre
  • 886/2294 Politiques africaines
  • 411/2294 Fiscalité
  • 83/2294 Art et culture
  • 284/2294 Genre
  • 765/2294 Point de vue
  • 487/2294 Commerce électronique
  • 702/2294 Manifestation
  • 156/2294 Presse en ligne
  • 62/2294 Piratage
  • 102/2294 Téléservices
  • 442/2294 Biométrie/Identité numérique
  • 150/2294 Environnement/Santé
  • 217/2294 Législation/Réglementation
  • 167/2294 Gouvernance
  • 857/2294 Portrait/Entretien
  • 72/2294 Radio
  • 358/2294 TIC pour la santé
  • 133/2294 Propriété intellectuelle
  • 30/2294 Langues/Localisation
  • 502/2294 Médias/Réseaux sociaux
  • 923/2294 Téléphonie
  • 96/2294 Désengagement de l’Etat
  • 489/2294 Internet
  • 57/2294 Collectivités locales
  • 189/2294 Dédouanement électronique
  • 501/2294 Usages et comportements
  • 512/2294 Télévision/Radio numérique terrestre
  • 276/2294 Audiovisuel
  • 1416/2294 Transformation digitale
  • 191/2294 Affaire Global Voice
  • 75/2294 Géomatique/Géolocalisation
  • 147/2294 Service universel
  • 331/2294 Sentel/Tigo
  • 87/2294 Vie politique
  • 729/2294 Distinction/Nomination
  • 17/2294 Handicapés
  • 388/2294 Enseignement à distance
  • 320/2294 Contenus numériques
  • 294/2294 Gestion de l’ARTP
  • 90/2294 Radios communautaires
  • 812/2294 Qualité de service
  • 213/2294 Privatisation/Libéralisation
  • 66/2294 SMSI
  • 225/2294 Fracture numérique/Solidarité numérique
  • 1302/2294 Innovation/Entreprenariat
  • 673/2294 Liberté d’expression/Censure de l’Internet
  • 23/2294 Internet des objets
  • 86/2294 Free Sénégal
  • 227/2294 Intelligence artificielle
  • 99/2294 Editorial
  • 9/2294 Yas

2025 OSIRIS
Plan du site - Archives (Batik)

Suivez-vous