Le Sénégal, la Gambie, le Mali, la Mauritanie, la Guinée-Bissau et la Guinée travaillent à la mise en place d’un mécanisme permettant de réduire les interférences dans les zones frontalières.
Les usagers de téléphone dans les zones frontalières vivent le calvaire au quotidien : entre un réseau défectueux, l’interférence entre plusieurs réseaux qui se bousculent dans les zones frontalières.
Des dysfonctionnements qui impactent non seulement sur la qualité de la communication, mais engendrent des surcoûts importants.
C’est pour y apporter des solutions que l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (Artp) a réuni les acteurs des télécommunications de la Gambie, de la Guinée Bissau, de la Guinée, du Mali et de la Mauritanie.
Pour Abdoul Ly, Dg de l’Artp, qui s’exprimait, hier à Dakar, à l’ouverture de la réunion de coordination des fréquences aux frontières, il est urgent de mettre en place un cadre unique pour la coordination des fréquences à nos frontières.
Il estime nécessaire que les professionnels des différents pays se retrouvent pour partager leurs expériences. Aujourd’hui, dit-il, malgré le fait qu’il soit destiné à une large gamme d’utilisation, le spectre des fréquences radioélectriques est une ressource limitée voire rare.
C’est pourquoi, estime M. Ly, il est important de les gérer et les coordonner pour éviter les brouillages entre les différents réseaux de radiocommunications.
« Dans leur majorité, nos pays disposent d’un système de gestion et de contrôle du spectre, mais des problèmes pratiques se posent souvent dans le domaine de la coordination multilatérale aux frontières.
L’idéal serait que cette rencontre soit sanctionnée par la signature d’un document d’intention des pays participants à juguler ce problème dans les meilleurs délais », fait-il remarquer.
Si l’on en croit Momodou Jallow, directeur de l’autorité gambienne de régulation des télécommunications, il est important que les pays frontaliers trouvent un cadre harmonisé. Car, dit-il, personne ne gagne dans les interférences.
« Elles engendrent des coûts supplémentaires et détériorent la qualité de la communication. Il faut y remédier. Ce ne sera pas facile, mais si tous les acteurs s’y mettent, on peut y arriver. Il est important que les recommandations issues de ces trois jours soient suivies et appliquées par toutes les parties.
Les populations ont le droit de communiquer comme ils le veulent. Ce n’est pas intéressant de payer beaucoup d’argent sur la communication alors qu’il y a énormément de problèmes d’interférence », dit-il.
Oumar Fedior
(Source : Le Soleil, 18 février 2020)
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