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Accueil > Articles de presse > Archives 1999-2024 > Année 2012 > Août > Infrastructures en Afrique : « L’arrivée des nouveaux câbles ouvrira (…)

Infrastructures en Afrique : « L’arrivée des nouveaux câbles ouvrira davantage la compétition »

dimanche 26 août 2012

Infrastructures

Le continent africain est aujourd’hui en mesure de pouvoir bénéficier d’une connectivité à un coût raisonnable grâce aux centaines de milliers de kilomètres de câbles déjà déployés depuis 2002. En dix ans, il y a eu plus de dix grands déploiements de réseaux de câbles sous-marins. Ces réseaux continentaux ont fait bénéficier aux pays d’un nouveau système doté d’une plus grande capacité et offrant un accès haut débit moins cher.
Philippe Dumont, président de l’activité réseaux sous-marins d’Alcatel-Lucent, nous détaille la nature des projets déployés en grande partie par son groupe, ainsi que d’autres qui sont en cours de déploiement.

Quelle analyse faites-vous de la situation des déploiements de câbles sous-marins sur le continent africain ?

Philippe Dumont : Depuis 2002, la part de l’Afrique dans le déploiement des câbles sous-marins s’est fortement accrue. Il y a aujourd’hui plusieurs liaisons par câbles à fibre optique qui ceinturent le continent africain. Parmi eux EASSy (Eastern Africa Submarin System), qui a neuf points d’atterrage sur la partie est de l’Afrique et qui permet de relier huit pays africains. Il s’agit d’un groupement qui a réuni environ 16 opérateurs de télécommunications tels que MTN et Orange. Ce projet a mis du temps avant de se matérialiser, compte tenu de la faiblesse de l’ARPU dans cette partie septentrionale du continent africain. C’était un beau challenge que de relever ce défi majeur, mais à l’arrivée le groupement d’opérateurs a réussi à mettre en place le projet, et la capacité initiale a été « upgradée » à 4.72 térabit/s grâce à la technologie à 40 Gbits/s. L’upgrade est en service depuis début 2012.

Sur la côte ouest il y a le WACS (West Africa Cable System), qui relie le Portugal à la ville de Cap Town, en Afrique du Sud, qui vient d’être inauguré fin mai. Long de 14 000 km, ce câble dessert toute la façade maritime ouest du continent africain avec douze points d’atterrage. Grâce à la gestion intelligente qu’il offre, le réseau WACS permet d’optimiser l’utilisation de ressources, et ainsi d’accroître la résilience.

Il y a encore le système ACE (Africa Coast to Europe), qui mettra bientôt à disposition de la Mauritanie, de la Gambie, de la Guinée Conakry, de la Sierra Leone, du Liberia, de São Tomé et Principe et de la Guinée équatoriale, pour la première fois, une connectivité optique haut débit de données.

Qu’en est-il des quelques pays qui ne disposaient pas encore de liaisons ?

PD : Par exemple, WACS a permis de relier des pays comme le Togo, la Namibie, le Congo et la RDC. Ce groupe de pays faisait, jusqu’à un passé récent, partie des rares pays du continent à ne pas disposer de liaisons de câbles sous-marins. Cela avait des conséquences stratégiques importantes en termes de dépendance par rapport aux pays voisins, sans parler des coûts élevés pour accéder au trafic international de données via le satellite. A côté de ces câbles, il existe d’autres déploiements propres aux opérateurs globaux, comme Orange avec Ace, ou encore LION pour relier des filiales dans plusieurs pays.

En plus de ces liaisons entre l’Afrique et l’Europe, il y a le câble TEAMS qui relie le Kenya aux Emirats arabes unis. Aussi bien pour le WACS que pour le TEAMS, il s’agit de deux câbles en open access. Cette option ouvre la possibilité à n’importe quel opérateur de télécommunications d’acheter de la capacité sur des réseaux. Les conditions de mise en concurrence sont plus libres.

Depuis le déploiement des premiers câbles sous-marins sur les côtes africaines, avec Sat3 et SAFE notamment au début des années 2000, le continent africain a-t-il connu une croissance réelle de ses capacités ?

PD : L’Afrique a connu un certain nombre de liaisons lui permettant d’accroître la connectivité en Afrique. Après la mise en service des câbles Sat3 et SAFE, il y a eu beaucoup d’évolutions, si bien que ces premiers câbles sont considérés aujourd’hui comme étant la première génération de câbles. Ils offraient très peu de points d’atterrage, avec des capacités relativement limitées. A l’époque, ces câbles n’étaient pas prévus pour supporter la montée en puissance des réseaux Internet tels que nous les connaissons aujourd’hui.

Aujourd’hui, face à cette frénésie, des spécialistes évoquent le surdimensionnement des capacités du continent en termes de bande passante. Partagez-vous cet avis ?

PD : Pas du tout ! Ce n’est pas seulement la capacité des réseaux qui importe, mais plutôt les points d’atterrage et la connectivité apportée. Prenez l’exemple du TGV dans les campagnes françaises. Ce n’est pas parce que le train traverse une campagne isolée que cette dernière en bénéficie pour autant. Le bénéfice de ces capacités doit être jugé sur les capacités disponibles et offertes au niveau global et sur le bénéfice qu’il procure aux utilisateurs dans tous les pays desservis. Il faut mesurer le niveau de besoin des entreprises des secteurs de pointe comme le secteur bancaire en matière de bande passante. Il est important, et sans ces capacités réelles, les banques ne pourront pas se développer aussi bien au plan local, régional ou international. La connectivité est plus importante que la capacité. Aujourd’hui, la capacité des réseaux augmente de 50% tous les ans. Dès lors que les opérateurs développent des réseaux et des services derrière ces câbles, l’Afrique aura une connectivité qui lui permettra de suivre toutes les évolutions technologiques développées ailleurs dans le monde, et vice-versa.

On parle souvent des accès, mais très peu des contenus en Afrique. Pensez-vous que l’Afrique a un rôle à jouer dans ce cadre ?

PD : Vous savez, les réseaux déployés ont une durée de vie de vingt-cinq ans. On doit avoir une vision prospective pour éviter de refinancer d’autres déploiements très onéreux dans le moyen et le long terme. Il vaut mieux surdimensionner les tuyaux de façon à avoir toute la possibilité de les remplir tout au long de la durée de vie des câbles. Au début des années 2000, la téléphonie, aussi bien filaire que mobile, n’avait pas encore atteint le niveau de maturité que nous connaissons aujourd’hui. Avec l’effet conjugué de l’essor des terminaux mobiles et de la croissance naturelle de la population, on devrait assister au quadruplement du trafic dans les quatre prochaines années par rapport à celui de 2011. On parle de 1,3 zettaoctet à l’horizon 2016. Ce qui portera à 3,4 milliards d’internautes, soit près de 45% de la population mondiale d’après les Nations Unies. C’est pour prévenir cette explosion spectaculaire de la consommation en bande passante que se justifie l’exposition des besoins en câbles à fibre optique, notamment en Afrique. En 2002, un tel dimensionnement des réseaux n’était pas prévisible, et dans tous les cas n’aurait pas eu d’intérêt. C’est parce que ces réseaux Sat3 et SAFE n’avaient pas pu prévoir cette formidable croissance qu’ils sont aujourd’hui techniquement dépassés. L’arrivée des nouveaux câbles a ouvert et ouvrira davantage la compétition, ce qui est bénéfique pour les consommateurs.

RTN : Il se pose aussi la question du financement des câbles. Les opérateurs et les fournisseurs de contenus se renvoient la balle pour pérenniser le partage et l’accessibilité des données. Quel commentaire cela vous inspire-t-il ?

PD : En tant qu’équipementiers, nous évitons de prendre part à ce débat qui concerne les opérateurs et les fournisseurs de contenus. Il ne nous appartient pas d’apporter un jugement sur ce sujet. A ce jour, Alcatel-Lucent a posé la majorité des câbles sous-marins sur le continent africain et détient une part de marché très significative.

RTN : Alcatel-Lucent travaille-t-il sur le déploiement d’autres câbles sous-marins en Afrique ?

PD : Il existe un certain nombre de projets de déploiements qui ont pour but de connecter l’Afrique au continent américain, dont un câble privé baptisé Wasace, ou encore les BRICS (organisation regroupant le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud) qui ambitionnent de relier les pays membres de cette communauté. Il existe plusieurs autres projets qui se préparent et qui partiront de l’Afrique du Sud pour relier d’autres continents. Mais compte tenu des clauses de confidentialité qui entourent ces projets, nous ne pouvons pas en dire plus pour l’instant.

RTN : Quelles sont alors les nouvelles tendances qui se dessinent actuellement dans ce secteur ?

PD : Maintenant que les façades maritimes du continent africain sont toutes couvertes de l’ouest à l’est et du nord au sud par des câbles sous-marins, le nouveau challenge consiste à interconnecter les hubs et des points de contact entre eux. En dehors de l’Afrique du Sud, qui constitue un hub central compte tenu de son poids économique et de sa position géographique naturellement stratégique, il y a d’autres pays qui émergent. Parmi ces pays, il y a le Kenya, qui concentre l’atterrage de plusieurs câbles sous-marins et sert de point focal pour le flux du trafic entre le continent africain et le continent asiatique.

RTN : Quel sera à terme l’avenir du satellite en Afrique avec tous ces déploiements ?

PD : Le satellite continuera à fournir des applications complémentaires pour permettre de connecter des régions ou des zones difficiles d’accès. Les plateformes offshores telles que les sites pétroliers ou gaziers, ou encore des applications militaires continueront à utiliser les applications satellitaires. Le satellite continuera à être utilisé pour servir de lien de résilience en cas de défaillance du réseau principal. C’est le cas pour des pays comme la Sierra Leone, qui dispose aujourd’hui d’un seul câble en fibre optique. Ce pays aura toujours besoin d’un réseau de backup pour palier d’éventuelles coupures ou autres dysfonctionnements de son réseau principal. Mais le rôle du satellite sera de plus en plus marginalisé. On ne peut pas opposer le câble sous-marin au satellite, car les débits et les capacités fournis ne sont pas les mêmes. On transporte des Mbits/s sur un satellite et des térabits/s sur un câble sous-marin optique, donc les usages sont différents.

Interview réalisé par Mohamadou Diallo, pour le magazine Réseau Télécom Network n° 55.

(Source : Agence Ecofin, 26 août 2012)

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