OSIRIS

Observatoire sur les systèmes d’information, les réseaux et les inforoutes au Sénégal

Show navigation Hide navigation
  • OSIRIS
    • Objectifs
    • Partenaires
  • Ressources
    • Société de l’Information
    • Politique nationale
    • Législation et réglementation
    • Etudes et recherches
    • Points de vue
  • Articles de presse
  • Chiffres clés
    • Le Sénégal numérique
    • Principaux tarifs
    • Principaux indicateurs
  • Opportunités
    • Projets

Accueil > Articles de presse > Archives 1999-2024 > Année 2022 > Juillet 2022 > Ile Maurice/« Sniffing » d’Internet : À quoi s’expose Pravind Jugnauth ?

Ile Maurice/« Sniffing » d’Internet : À quoi s’expose Pravind Jugnauth ?

mardi 5 juillet 2022

Données personnelles

S’il est vrai que le Premier ministre, Pravind Jugnauth (photo), a voulu donner l’accès à notre trafic Internet à une puissance étrangère, il s’exposerait à plusieurs poursuites. Dont celle pour haute trahison. Mais il y a d’autres délits et crimes pour lesquels il serait passible de poursuites.

Le crime très grave de haute trahison est celui qui consiste à agir en collusion avec une puissance étrangère, pour trahir sa patrie, sa souveraineté. Il est vrai qu’avec la mondialisation, le plus grand mal que l’on puisse faire à un pays sur le plan économique n’est plus considéré comme un crime. Au contraire, il est encouragé au nom de la liberté du commerce. Cependant, dans certains pays comme la Chine, la trahison économique peut être considérée comme une haute trahison et qui peut mener à la peine capitale.

Sinon, la haute trahison fait plutôt référence de nos jours à la sécurité de l’État surtout sur le plan militaire. Comme le stipule la section 57 de notre Code pénal : « Any person who devises any plot or keeps up intelligence with any foreign power or the agent of a foreign power in order to move or stir it up to commit hostilities or levy war against the State, or to procure for it the means of so doing ? » Comme on le constate, on parle de « plot », de complot. On ne sait comment serait jugé un crime de haute trahison déjà commis. C’est pourquoi l’avocat Richard Rault parle de législation diffuse et s’interroge si cette imprécision est délibérée. En fait, cette loi a une notion élastique, nous dit Wikipedia, car dépendant du pays qui l’applique.

Comme Agalega ?

Y a-t-il eu de violation de la section 57 de notre Code pénal ? Cette section parle de guerre ou menace de guerre. L’interception du trafic internet ne veut a priori pas dire qu’il y aurait entente avec un État ennemi. Mais si jamais ce sniffing de données permet par exemple aux Indiens ou aux Américains de prendre connaissance des échanges entre l’ambassade de Chine et son gouvernement, cela n’équivaudrait-il pas à de l’espionnage pour autrui, qui pourrait être qualifié d’acte d’hostilité ?

Si d’autre part ce sniffing résulte en une hostilité entre, par exemple, la Chine et Maurice, alors qu’il a été fait en faveur d’un autre pays, est-ce une trahison ? À la cour de se prononcer éventuellement. Si ce sniffing résulte en une hostilité entre la Chine et l’Inde, y a-t-il eu trahison ? Encore une fois, ce sera aux juges éventuels d’en décider. Et si Maurice aura à en pâtir, dans les deux cas, par, disons, des actes d’hostilité mais non guerriers ? Difficile à dire.

Mais si un citoyen met les données nationales auxquelles il ne peut lui-même pas accéder à la disposition d’un État belligérant (ou belliqueux), il semble bien qu’il y ait d’acte de trahison. Cependant, pour citer Richard Rault encore une fois, la loi est floue. En tout cas, moralement, cela ressemble bien à de la haute trahison. Tout comme d’ailleurs le serait la mise à la disposition éventuelle d’Agalega à une puissance étrangère.

Qu’en est-il de la section 72 ? « Any person having knowledge of any plot formed or of any crime contemplated against the internal or external safety of the State who does not reveal such plot or crime, and does not give information to the Government or the administrative authorities or to the police, of the circumstances relating to it which may have come to his knowledge, all the information being given within the 24 hours following the knowledge, shall, for the single fact of concealment, be punished in the manner and according to the distinctions which follow, although it is proved that he has committed no act of complicity. »

Une accusation de la violation de cette section de la loi pourrait aussi tenir. Pour Jugnauth d’abord et surtout. Car s’il est avéré qu’il a pris connaissance de cette demande d’une entité étrangère et n’a rien fait, il serait en violation de la section 72 du Code pénal. En fait, il n’a non seulement pas averti le Parlement, le président de la République ou le Conseil des ministres mais il est allé de l’avant en participant à cette entreprise. Ce qui le met de plus en situation de complicité et de participant dans un complot contre l’État mauricien et sa population. Ou contre une autre puissance étrangère.

Et Sherry Singh ? Il pourrait lui-aussi être passible de poursuites s’il n’a pas informé la police ou toute autre autorité. Cependant, il peut arguer qu’il l’a fait dès qu’il était possible, à travers une radio. Car comment peut-on s’attendre à ce que Sherry Singh aille à la police pour dénoncer celui qui contrôle de facto et de jure la force policière ? Quand l’on sait que le contrôle exercé par le Premier ministre sur la police à Maurice est encore plus fort grâce aux chefs sous contrat, il est évident que l’ancien patron de MT ne voudra pas se confier à cette police de crainte d’être arrêté et poursuivi lui-même. C’est d’ailleurs pour les mêmes raisons qu’il ne l’a pas fait après avoir rendu publiques ses allégations.

Après la haute trahison, il y a d’autres lois qui pourraient être enfreintes. Me Ritesh Ramful nous disait que « l’allégation concerne une tentative d’intercepter illégalement des données de communications ». Me Ashok Radhakissoon, ancien directeur de l’Information and Communication Technologies Authority (ICTA), nous explique qu’il y aurait au moins tentative de violation de l’ICT Act, de la Data Protection Act et de la Cybersecurity Act. Cette dernière loi prévoit à la section 7 sous « unauthorised access to computer data (1) Subject to subsection (2), any person who gains unauthorised access to any program or data held in a computer system shall commit an offence ».

Et à la section 8, « interception of computer service (1) Subject to subsection (4), any person who, by any technical means, wilfully intercepts or causes to be intercepted without authorisation, any computer data, or electromagnetic emissions carrying computer data, or non-public transmissions to, from or within, a computer system shall commit an offence ». La section 13 stipule : « Unlawful possession of devices and computer data (1) Any person who intentionally manufactures, sells, procures for use, imports, distributes or otherwise makes available, a computer system, computer data or any other device, designed or adapted primarily for the purpose of committing any offence under this Act shall commit an offence. »

D’autres lois encore auraient pu être violées...

Narain Jasodanand

(Source : L’Express, 4 juillet 2022)

Fil d'actu

  • TIC ET AGRICULTURE AU BURKINA FASO Étude sur les pratiques et les usages Burkina NTIC (9 avril 2025)
  • Sortie de promotion DPP 2025 en Afrique de l’Ouest Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Nos étudiant-es DPP cuvée 2024 tous-tes diplomés-es de la Graduate Intitute de Genève Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Retour sur images Yam Pukri en 2023 Burkina NTIC (7 mai 2024)
  • Quelles différences entre un don et un cadeau ? Burkina NTIC (22 avril 2024)

Liens intéressants

  • NIC Sénégal
  • ISOC Sénégal
  • Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP)
  • Fonds de Développement du Service Universel des Télécommunications (FDSUT)
  • Commission de protection des données personnelles (CDP)
  • Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA)
  • Sénégal numérique (SENUM SA)

Navigation par mots clés

  • 2187/2462 Régulation des télécoms
  • 181/2462 Télécentres/Cybercentres
  • 1720/2462 Economie numérique
  • 847/2462 Politique nationale
  • 2462/2462 Fintech
  • 288/2462 Noms de domaine
  • 847/2462 Produits et services
  • 772/2462 Faits divers/Contentieux
  • 394/2462 Nouveau site web
  • 2432/2462 Infrastructures
  • 858/2462 TIC pour l’éducation
  • 93/2462 Recherche
  • 122/2462 Projet
  • 1547/2462 Cybersécurité/Cybercriminalité
  • 891/2462 Sonatel/Orange
  • 795/2462 Licences de télécommunications
  • 132/2462 Sudatel/Expresso
  • 476/2462 Régulation des médias
  • 655/2462 Applications
  • 514/2462 Mouvements sociaux
  • 784/2462 Données personnelles
  • 62/2462 Big Data/Données ouvertes
  • 301/2462 Mouvement consumériste
  • 187/2462 Médias
  • 353/2462 Appels internationaux entrants
  • 880/2462 Formation
  • 52/2462 Logiciel libre
  • 965/2462 Politiques africaines
  • 646/2462 Fiscalité
  • 83/2462 Art et culture
  • 289/2462 Genre
  • 869/2462 Point de vue
  • 496/2462 Commerce électronique
  • 747/2462 Manifestation
  • 161/2462 Presse en ligne
  • 64/2462 Piratage
  • 105/2462 Téléservices
  • 461/2462 Biométrie/Identité numérique
  • 153/2462 Environnement/Santé
  • 172/2462 Législation/Réglementation
  • 179/2462 Gouvernance
  • 877/2462 Portrait/Entretien
  • 76/2462 Radio
  • 391/2462 TIC pour la santé
  • 135/2462 Propriété intellectuelle
  • 32/2462 Langues/Localisation
  • 543/2462 Médias/Réseaux sociaux
  • 1027/2462 Téléphonie
  • 96/2462 Désengagement de l’Etat
  • 496/2462 Internet
  • 60/2462 Collectivités locales
  • 221/2462 Dédouanement électronique
  • 537/2462 Usages et comportements
  • 528/2462 Télévision/Radio numérique terrestre
  • 281/2462 Audiovisuel
  • 1498/2462 Transformation digitale
  • 232/2462 Affaire Global Voice
  • 80/2462 Géomatique/Géolocalisation
  • 200/2462 Service universel
  • 333/2462 Sentel/Tigo
  • 87/2462 Vie politique
  • 779/2462 Distinction/Nomination
  • 18/2462 Handicapés
  • 347/2462 Enseignement à distance
  • 358/2462 Contenus numériques
  • 297/2462 Gestion de l’ARTP
  • 89/2462 Radios communautaires
  • 911/2462 Qualité de service
  • 214/2462 Privatisation/Libéralisation
  • 67/2462 SMSI
  • 246/2462 Fracture numérique/Solidarité numérique
  • 1304/2462 Innovation/Entreprenariat
  • 659/2462 Liberté d’expression/Censure de l’Internet
  • 23/2462 Internet des objets
  • 85/2462 Free Sénégal
  • 242/2462 Intelligence artificielle
  • 102/2462 Editorial
  • 13/2462 Yas

2025 OSIRIS
Plan du site - Archives (Batik)

Suivez-vous