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Idrissa Seydou DIA, la voix de l’Amérique : La Voa plus près des Dakarois sur la fréquence de Top Fm

mardi 12 juillet 2005

Wal Fadjri : La Voix de l’Amérique vient de signer des accords de partenariat avec la chaîne thématique dakaroise Top Fm. Quelques jours avant, Radio France internationale a signé une convention presque du même type avec la Rts et le groupe Excaf Télécom pour étendre son réseau de diffusion. Qu’est-ce qui explique ces initiatives qui sonnent comme une course des grandes chaînes de radio occidentales vers l’auditoire africain ?

Idrissa Seydou Dia : Si Rfi n’avait pas signé une convention [avec la Rts et le Groupe Excaf Télécom, Ndlr], nous, nous l’aurions fait. Pour la petite histoire, il m’est arrivé un jour de présenter mon passeport à l’aéroport, et quelqu’un m’a dit : « Mais tiens, nous vous entendions il y a dix, vingt ans. Et avec la bande Fm et le confort d’écoute que cela offre, nous ne vous écoutons plus ». J’avoue que cette remarque a été très grave même s’il y a certains auditeurs qui continuent de nous suivre en ondes courtes à travers le pays. Mais avec le développement des radios Fm, il était nécessaire que nous nous mettions au diapason. Et que nous essayions de nous faire entendre de la manière la plus confortable possible pour les auditeurs. Et c’est la raison pour laquelle nous avons contacté Mamadou Oumar Ndiaye, promoteur de la radio Top Fm pour la signature de ce protocole d’accord.

Wal Fadjri : Qu’est-ce qu’il a donc de particulier le public africain pour justifier toute cette attention apparemment pas gratuite ?

Idrissa Seydou Dia : Nous avons pensé qu’en tant que radio internationale, la Voix de l’Amérique doit entretenir le dialogue avec les pays africains comme elle le fait avec les pays européens ou asiatiques. Il y a des services qui font différentes émissions en direction de différentes régions du monde. L’Afrique est considérée comme une zone assez importante de tout le temps. Et la Voix de l’Amérique en direction de l’Afrique ne date pas d’aujourd’hui. Mais ce que nous cherchons à faire maintenant, c’est de cibler nos émissions, faire en sorte que nous fassions des choses qui intéressent directement le public africain plutôt que de dire que voici ce que l’Amérique pense que vous deviez faire. Nous sommes à l’écoute des populations et nous essayons de leur fournir les informations que nous avons. Il y a un éditorial que nous passons et qui est clairement identifié comme le point de vue du gouvernement américain. Les journalistes de la radio n’ont rien à voir avec cela. Eux, ils se contentent de traiter l’information comme on la traite au Washington post, au New York Times, etc.

Wal Fadjri : Quelles sont les modalités de votre partenariat avec Top Fm ?

Idrissa Seydou Dia : Nous avons compris qu’il y avait une lacune. Autrement dit, nous étions absents de la scène. Et en temps que journaliste ou simple auditeur ou lecteur de journaux, vous avez besoin de plusieurs sources pour vous faire une idée exacte de ce qui se passe dans le monde. Il y a une façon très différente que nous avons délibérément choisie pour traiter l’information qui sera le plus grand apport. A la Voix de l’Amérique, nous faisons non seulement un travail d’agencier, c’est-à-dire que face à un événement, nous vous donnons les faits tels qu’ils se passent de façon succincte, exhaustive et correcte. Aujourd’hui, la différence que nous voulons marquer, c’est de traiter en profondeur certaines questions d’actualité avec des analystes que nous pouvons trouver en Amérique ou à travers l’Afrique, l’Europe, etc. Mais quand nous le faisons, nous ne donnons pas notre point de vue. Parce qu’en temps que journaliste-reporter, notre devoir c’est de faire comme le photographe. Nous vous offrons un cliché pour montrer comment les choses se présentent. Maintenant, c’est à vous de voir les défauts ou les qualités. C’est ce que nous comptons faire avec la radio Top Fm.

Wal Fadjri : Quels sont les avantages que la radio Top Fm pourrait tirer de ce partenariat au-delà de l’avantage de s’adosser à un réseau puissant ?

Idrissa Seydou Dia : C’est un réseau assez puissant car nous avons quelque chose comme quarante-deux services autrement dit de langues. Notamment, le service francophone que je dirige. Il y a également les services anglais, albanais, russe, etc. En Afrique, nous avons le portugais pour la partie lusophone, le swahili pour particulièrement l’Afrique centrale et orientale. Nous avons le haoussa pour le Nigéria et la langue amharique, une langue sémitique parlée en Ethiopie. Mais il y a des gens qui réclament le pulaar. Il y a aussi le mandingue qui est parlé dans une bonne partie de l’Afrique de l’Ouest. Nous sommes en train d’examiner ces possibilités. Tous ces services sont servis par une salle de rédaction centrale qui a des correspondants dans le monde entier. Donc, il y a effectivement une couverture que je dirais exhaustive de la planète qui peut être utile à nos partenaires.

Wal Fadjri : Avec ce partenariat, est-ce que vous ne serez pas amenés à modifier vos programmes pour répondre aux attentes des auditeurs-cibles ?

Idrissa Seydou Dia : Dans le cadre de nos partenariats avec les autres stations, nous avons commencé à avoir des Call in Show. Nous contactons la station partenariat pour organiser un débat sur telle ou telle question. Et les gens appellent pour participer directement à l’émission (...). Pour ce qui est du Sénégal, je souligne que les auditeurs entendront bientôt sur Top Fm l’émission Soul Usa. Les vieux auditeurs de Radio Sénégal des années 70 savent que la soul musique a toujours été mon amour. Je continue à faire un programme de 25 minutes sur la soul musique avec les Wilson Pickett, Aretha Franklin, Salomon Burke, Otis Redding, entre autres. Cette émission passera sur Top Fm les dimanches à partir de 19 h 35.

Wal Fadjri : Pourquoi vous avez choisi de vous faire reprendre des programmes au lieu de demander tout bonnement à vous faire attribuer une fréquence Fm à l’instar de ce qu’ont fait la Bbc et Rfi ?

Idrissa Seydou Dia : Nous avons discuté de fréquences et pour le moment ce n’est pas possible. Nous avons trois fréquences en Afrique, notamment au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire et à Kigali. C’est ce que nous avons dans le concept « 24 hours/7 days » ou 24 heures/7 jours qui permet de relayer en permanence nos programmes.

Wal Fadjri : Pourtant l’Etat du Sénégal a récemment décidé d’octroyer une cinquantaine de nouvelles fréquences. Pourquoi la Voa n’a-t-elle pas profité de cette opportunité ?

Idrissa Seydou Dia : Lorsque le responsable de ce volet avait formulé la demande dans le temps, vous n’aviez pas de ministre de la Communication. La démarche n’avait pas abouti à son temps. Mais elle peut-être toujours ressuscitée.

Wal Fadjri : On sait qu’il y avait une loi qui interdisait la diffusion de la Voix de l’Amérique en direction des Etats-Unis. Est-elle toujours de rigueur ?

Idrissa Seydou Dia : Oui, il y a une loi qui disait carrément que nous ne pouvions pas diffuser en Amérique. Et vous avez vu vous-même ce qui se passe dans nos pays [africains, Ndlr] où quand c’est le gouvernement qui contrôle une station de radio, il l’utilise à des fins de politiques politiciennes. Il a été spécifiquement interdit que la Voix de l’Amérique diffuse à l’intérieur du pays. Mais de nos jours, cela ne signifie absolument rien parce qu’on retrouve nos programmes sur l’Internet. Aujourd’hui, quiconque en Amérique peut les écouter au moment où les programmes passent ou même en léger différé grâce à l’internet.

Propos recueillis par Mbagnick NGOM

(Source : Wal Fadjri, 12 juillet 2005)

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