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Ibrahima Diagne, Administateur de Gaïndé 2000, au forum de Friedrich Nauman : « La révolution 4.0 va laisser de côté les personnes qui ne se donnent pas les moyens d’avoir les compétences requises pour la nouvelle économie »

mardi 1er octobre 2019

Comment le digital peut aider à l’amélioration des leviers de croissance dans le cadre d’une administration numérique. C’est le thème d’un forum initié ce mardi 1er octobre par la Fondation Friedrich Nauman dans un hôtel de la place. Cette rencontre a enregistré la participation d’éminentes personnalités connues dans le monde du numérique et la cérémonie d’ouverture présidée par la ministre de l’Économie numérique et des Télécommunications. En marge de ce forum, Dakaractu a interviewé Ibrahima Nour Eddine Diagne, Administrateur général de Gaïndé 2000, qui fait partie du Conseil numérique du Sénégal. Pour lui, l’économie du numérique est une réalité sous nos tropiques. Il préconise cependant d’en faire un levier aux fins d’accélérer le développement de notre pays. Ce qui sera très difficile compte tenu de la nature du tissu économique dominé par le secteur informel. Selon Ibrahima Nour Diagne, les acteurs de ce secteur doivent être accompagnés vers la transition numérique qui permettrait à l’État d’effectuer des rentrées d’argent. Un autre chantier énorme pour l’Etat, c’est l’instauration d’une identité numérique unique qui facilitera la traçabilité des transactions entre l’individu, le secteur privé et l’Etat. Se prononçant sur la menace qui pèserait sur l’emploi à cause de la percée du numérique, il met en avant la connaissance du digital pour ne pas être laissé sur le quai. Entretien...

Le numérique comme réponse aux défis du développement. C’est une possibilité au Sénégal ?

Oui, bien entendu. C’est déjà une réalité. Aujourd’hui, nous sommes dans une économie dépendante du numérique à tout point de vue. La question fondamentale, c’est comment, de façon stratégique, on peut prendre ce levier numérique, et le positionner comme un accélérateur de ce développement-là. Parce qu’aujourd’hui, c’est déjà une réalité. Pour cela, comme il a été dit, dans les propos à l’introduction, il est important que les différents acteurs puissent jouer le rôle qui est le leur. Le secteur privé d’abord, qui est le principal bénéficiaire à la fois d’une économie numérique émergente, mais également l’État qui est l’organisateur et le régulateur de cette économie. Nous savons que l’État a pris beaucoup d’initiatives, particulièrement sur le plan législatif et il est en train de porter une loi sur les start-up et une loi sur les télécommunications. Ce qui va venir actualiser notre arsenal juridique. Et tous les projets structurants qui ont été de nature à nous rassurer que le Sénégal est sur la bonne voie. Mais il nous faudra avoir cette dynamique ; c’est à dire ce carburant qui doit nous permettre de pouvoir exploser avec ces initiatives publiques et la capacité du secteur privé. Et comme cela a été dit, cette articulation public-privé est essentielle à notre sens pour la construction de notre économie digitale, prospère pour le bien de tous.

Mais le tissu économique sénégalais, tel qu’il est actuellement, peut-il faciliter la révolution numérique ?

Le tissu économique sénégalais est largement dominé par le secteur informel. C’est à la fois une opportunité et une menace. Une opportunité, parce que la capacité d’apporter des services est très avancé et vous savez que sur les réseaux sociaux, les entreprises, les petites entreprises et les très petites entreprises, font beaucoup de commerce électronique et mènent beaucoup d’activités qui répondent aux besoins des populations.

Là où le bât blesse, c’est qu’elles ne sont pas visibles dans les statistiques parce que c’est un caractère informel. Donc, sur le plan fiscal, il n’y a pas de revenus pour l’État du Sénégal.

Je pense que le fichier économique n’est pas en soi une faiblesse, mais il faudrait qu’on ait une visibilité. Pour cela, l’État doit encourager les acteurs à être sur les plateformes qui sont plus visibles, non pas dans un but de répression fiscale, mais dans le but de les canaliser, de les encadrer et éventuellement avoir des statistiques fiables sur l’évolution de cette économie numérique.

Vous avez parlé d’identité numérique, de quoi s’agit-il vraiment ?

Vous avez une multitude d’identités (judiciaire, administrative, sanitaire) mais on ne peut pas être un pays dit numérique, s’il y a autant d’identités qu’il y a d’interfaces et d’acteurs avec lesquels vous devez entreprendre. C’est un chantier structurant et important. C’est un chantier de l’État que de mettre en place une identité numérique et que chaque citoyen sénégalais à la naissance, ait une identité unique, à travers laquelle, elle peut faire toutes ses interactions avec l’État et le secteur privé, qu’elle puisse ouvrir un compte bancaire, souscrire à une assurance. C’est cette identité qui va suivre l’individu. C’est ce qu’on appelle une identité numérique parce qu’au delà d’être un numéro, il faut qu’elle puisse être traduite par un certificat digital qui permettra à la personne de pouvoir faire des transactions en ligne, avec le gouvernement.

Peut-on développer l’Intelligence artificielle au Sénégal sans pour autant précariser l’emploi ?

Il y a beaucoup d’économistes qui ont des idées différentes sur la question. Depuis l’ère du temps, les innovations ont toujours apporté des ruptures. Où les gens ont redéfini de nouvelles compétences pour pouvoir maintenir les emplois. Donc, le taux d’emplois, historiquement, n’a jamais été compromis par une révolution technologique. Que ce soit la révolution industrielle et toutes les autres qui ont suivi.

Par contre, il y a un déplacement. Ça veut dire que celui qui avait un emploi basé sur la force avant la révolution industrielle, il a peut-être perdu son emploi pendant qu’un autre en a gagné. Donc les statistiques, elles cachent toujours les personnes qui sont naufragées d’une transition. Il est important de dire que cette révolution industrielle 4.0 qu’on appelle la révolution digitale, elle va laisser de côté toutes les personnes qui ne se donnent pas les moyens d’avoir les compétences requises pour la nouvelle économie. C’est pour ça que la formation est importante. Il est également utile de sensibiliser les jeunes à ne pas s’engouffrer dans des formations qui n’ont pas d’avenir parce que l’intelligence artificielle ou le digital vont rendre caducs ces emplois.

(Source : Dakar Actu, 1er octobre 2019)

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