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Hausse des tarifs : Tirs groupés contre Orange

vendredi 24 juillet 2020

En procédant à une hausse des prix, Orange a manqué à son devoir d’accompagner l’Etat à encourager le télétravail afin de lutter contre la pandémie de Covid-19. La multinationale française, accusée de n’être intéressée que par des dividendes, fait l’objet de vives critiques et d’appels à un déménagement massif.

Depuis quelques jours, Orange occupe le devant de l’actualité, et pas de la meilleure des manières. Sous prétexte de nouvelles offres, l’opérateur dominant a procédé à l’augmentation de ses tarifs. A titre illustratif, d’un forfait de 5 900 F Cfa pour 14 Go et 900 mn d’appel tous réseaux, on passe à 4 500 pour 5 Go et 300 mn d’appel. Ainsi, avec 1 400 F Cfa de moins, la Sonatel divise par trois les volumes d’appel et de connexion de ses clients.

Une décision qui a suscité l’indignation du côté des consommateurs et des associations. Sur les réseaux sociaux, les appels au boycott se multiplient. Du côté des associations, on dénonce fortement cette mesure. « Nous estimons que c’est une décision inopportune pour deux raisons. D’abord, nous sommes dans un contexte où les Sénégalais ont plus besoin d’accès à internet. Partout dans le monde, les opérateurs sont en train de collaborer avec les gouvernements pour promouvoir le télétravail. Au-lieu d’accompagner l’Etat, Orange préfère augmenter les tarifs », regrette Ndiaga Guèye, président de l’Association des usagers des Tics (Asutic), joint par Seneweb.

La deuxième raison, d’après Guèye, tient au fait que l’opérateur français a toujours fait un plaidoyer pour dire que les fréquences coûtent cher. Ce qui explique, d’après l’opérateur, la cherté des prix. « En novembre et décembre 2019, le gouvernement a baissé les fréquences de 20 à 30%. L’Etat a donc cédé des milliards aux opérateurs. Cette baisse devait être répercutée aux consommateurs », ajoute-t-il.

Ainsi, cet interlocuteur pense que la logique de Orange reste ses revenus. C’est le seul indicateur qui compte. « Il n’y a que sa valeur en bourse qui l’intéresse », renchérit-il.

Utiliser le service de la portabilité

Même regret du côté de l’Association des consommateurs du Sénégal (Ascosen). « Quand des changements ont été annoncés, on espérait que ce serait au bénéfice des consommateurs. Mais avec Orange, on se rend compte que ce sont toujours les actionnaires qui comptent. La priorité est accordée aux dividendes », dénonce au téléphone Momath Cissé, vice-président de l’Ascosen.

Quant à Me Massokhna Kane, ses mots sont encore plus durs. Pour lui, Orange s’inscrit dans sa tradition. « C’est banditisme économique, une spéculation éhontée, toujours avec la tolérance ou la complicité de l’Etat qui est un actionnaire. Orange a déjà 200 milliards de bénéfice, ce qui est usuraire », peste au bout du fil le président de Sos consommateurs.

Face à cela, les associations ne demandent rien d’autre aux usagers que de prendre leurs responsabilités. Que ce soit Asutic, Ascosen ou Sos consommateurs, l’appel au déménagement est général. « Nous demandons aux consommateurs de voir qu’il y a d’autres opérateurs. C’est à eux de faire jouer la concurrence », recommandent Momath Cissé.

Le silence du régulateur

Ndiaga Guèye rappelle les Sénégalais que depuis 2015, l’Etat a instauré une loi sur la portabilité qui permet de migrer vers un autre opérateur tout en conservant le même numéro. « Les consommateurs peuvent imposer leur diktat. Nous leur recommandons de changer d’opérateur ».

Mais pour que ça soit plus efficace, Me Massokhna Kane invite les usagers à une action collective à la place des réactions individuelles. Pour lui, il ne sert à rien de s’indigner et de ne pas porter la réplique à Orange. « C’est la deuxième augmentation depuis le début de l’année. Il faut que les gens se mettent ensemble et ne pas se limiter à rouspéter sur les réseaux sociaux ».

Outre le consommateur, l’Etat est aussi interpellé à travers le régulateur. Si Ndiaga Guèye n’attend rien de l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (Artp), Me Massokhna Kane et Momath Cissé eux invitent le gendarme des télécoms à prendre ses responsabilités. L’avocat demande aussi à la concurrence d’en profiter pour faire des offres intéressantes pour les consommateurs afin de les attirer.

Seneweb a contacté Orange dans le cadre de ce papier. 24 heures après, nous attendons toujours les réponses.

Babacar Willane

(Source : Seneweb, 24 juilley 2020)

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- Bande passante internationale : 172 Gbps
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  • 18 595 500 abonnés 2G+3G+4G (96,58%)
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(ARTP, 30 septembre 2023)

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(NIC Sénégal, décembre 2023)

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Téléphonie fixe

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Téléphonie mobile

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(ARTP, 30 septembre 2023)

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(Datareportal, Janvier 2023)

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