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Gyan Chandra Acharya, Sg adjoint des Nations-Unies et Haut représentant de Un-Ohrlls : « L’accès au haut débit est indispensable pour atteindre les Odd dans les Pma »

mardi 7 mars 2017

Dakar a abrité, du 28 février au 1er mars, un atelier régional sur le thème « Accélérer la mise en œuvre du Pai pour les Pma ». Pour Gyan Chandra Acharya, secrétaire général adjoint des Nations-Unies et Haut représentant de Un-Ohrlls (Bureau des Nations-Unies pour pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires) qui prenait part à cette rencontre, l’investissement dans les Tic est indispensable pour atteindre les Odd dans les Pays les moins avancés (Pma). Dans cet entretien, M. Acharya est revenu également sur la mise en œuvre du Programme d’actions d’Istambul (Pai) mais également sur les conclusions de la rencontre.

M. Acharya, vous dirigez le bureau des Nations Unies pour les Pma, les Pedsl et les Pied (Onu-Ohrlls). Pouvez-vous revenir sur les missions de cette institution ?

Il y a un bureau qui est dédié aux pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires (Onu-Ohrlls). C’est un bureau qui a été institué en 2001 par l’Assemblée générale des Nations Unies pour faire un plaidoyer en faveur du développement de ces trois groupes de pays qui sont très vulnérables. Il s’agit de faire le plaidoyer en vue d’accroître le soutien de la communauté internationale en faveur du développement de ces pays. Le mandat du bureau s’articule autour de quatre grands axes. Le premier axe est lié à la mobilisation et la coordination du soutien international pour la mise en œuvre effective des programmes d’actions décennaux en faveur des pays les moins avancés (Pma), des pays en développement sans littoral (Pedsl) et des petits États insulaires en développement (Peid). Le deuxième axe concerne la sensibilisation et le plaidoyer en faveur des trois groupes de pays et leurs programmes d’actions respectifs. Le troisième axe traite du suivi cohérent et coordonné de la mise en œuvre des trois programmes d’actions susmentionnés et leurs synergies avec d’autres programmes globaux, y compris les programmes récemment adoptés à savoir le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et le Programme d’actions d’Addis-Ababa. En fin, le quatrième axe concerne l’appui aux groupes des Pma, des Pedsl et des Pied dans la formulation de leurs positions communes et d’une participation effective aux négociations intergouvernementales mondiales.

Vous venez d’organiser une rencontre de deux jours sur la mise en œuvre du Pai. Quelles sont les conclusions auxquelles vous êtes arrivés ?

La réunion régionale sur le thème « Accélérer la mise en œuvre du Pai pour les Pma » avait deux buts. Le premier but était de fournir aux acteurs clés une plateforme leur permettant de partager leurs réflexions et expériences sur la manière dont ils intègrent le Pai et le Programme de développement durable à l’horizon 2030 dans leurs cadres de planification stratégique nationale. Le deuxième but était de se focaliser sur l’un des accélérateurs du développement durable et de la croissance, à savoir les Tic.

Il est ressorti de ces deux jours de rencontres, un engagement très fort des Pma dans la mise en œuvre, du suivi et de l’évaluation du Pai. Il y a aussi une cohérence entre le Pai et le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et l’Agenda 2063. En termes de résultats, des progrès ont été réalisés dans un certain nombre de domaines mais beaucoup reste à faire dans d’autres. Ce que demandent ces pays, c’est beaucoup plus de soutien et de partenariats de la communauté internationale.

Comment aligner les priorités du Pai à celles des Odd ?

Je dirais que la quasi-totalité des cibles retenues dans le Pai ont été intégrées dans l’Agenda 2030, c’est-à-dire dans les Odd. Comment en est –on arrivé là ? Ces pays ont travaillé d’arrache-pied pour que ces cibles soient intégrées dans l’Agenda 2030 avec le soutien de mon bureau en termes d’analyse. Au cours des deux jours, nous avons pris bonne note des efforts des pays à intégrer des cibles des Odd dans leurs stratégies nationales de développement. Nous avons aussi pris note de l’engagement des Nations Unies allant dans le sens d’apporter un soutien à ces pays pour l’intégration des cibles et des Odd dans les processus nationaux de développement.

Le Pai a été adopté en 2016. Près de six ans après, comment jugez-vous sa mise en œuvre ?

En mai 2011, la communauté internationale a adopté le Pai, qui doit être mis en œuvre d’ici à 2020. L’objectif principal du Pai est de permettre aux Pays les moins avancés de surmonter les défis structurels auxquels ils sont confrontés afin d’éradiquer la pauvreté, d’atteindre les Odd convenus sur le plan international et permettre leur sortie de la catégorie de Pma.

À mi-parcours dans la mise en œuvre du Pai, les résultats sont mitigés. D’un côté, il y a des progrès en taux de scolarisation, de représentation des femmes au sein des parlements et à l’accès à la téléphonie mobile. De l’autre, la majorité des Pma a connu un taux de croissance inférieur à 7% par an, un des objectifs fixé dans le Pai (et également intégré dans l’Odd 8). Le nombre de Pma qui ont enregistré une croissance de 7% ou plus a connu une tendance à la baisse. En 2014, seulement huit ont crû à 7 pour cent ou plus, contre 14 et 16 en 2011 et 2012, respectivement. Le pourcentage des exportations des Pma dans les exportations mondiales totales représentait environ 1,1% en 2014, ce qui est bien en deçà des objectifs fixés par le Pai et des Odd qui est de 2%. La mise en œuvre du Pai a généré des résultats tangibles. C’est vrai que les pays n’ont pas atteint tous les cibles et les objectifs. En croissance économique, le taux a été en deçà de la cible tout comme la lutte contre la pauvreté. Pour ce qui est de l’énergie, il y a eu des progrès même s’ils ont été lents. Il en est de même des progrès réalisés dans les secteurs sociaux.

Comment dans le Pai, faire en sorte que les Pma puissent atteindre les Odd et sortir de la pauvreté ?

Pour atteindre les Odd et sortir de la pauvreté, les Pma doivent continuer à élargir leur stock de capital humain, faire en sorte qu’il y ait un accès plus élevé à une éducation de qualité et améliorer les conditions de santé. Il faut aussi mettre l’accent sur les infrastructures économiques, entre autres, le transport et l’énergie mais aussi des efforts allant dans le sens de l’amélioration de la productivité dans le secteur agricole. En somme, les efforts de réduction de la pauvreté ne sauraient être soutenables s’ils ne sont pas soutenus par une croissance forte combinée avec l’amélioration du capital humain et des investissements dans les infrastructures. Il y a aussi des efforts à faire en résilience et de gouvernance. Il est aussi important que ces pays soient accompagnés à travers un soutien beaucoup plus important en aide publique au développement, commerce, transfert de technologie et en renforcement de capacités.

Vous prônez un investissement dans les Tic notamment sur la large bande. Quels sont les avantages que peuvent tirer ces pays en investissant dans ce secteur ?

Investir dans la large bande peut conduire à la création d’emplois dans des secteurs susceptibles d’utiliser les Tic de manière transformatrice. La large bande peut aussi améliorer les services dans les domaines de la finance, de l’éducation, de la santé, de l’innovation et de la gouvernance. Par conséquent, investir dans la large bande contribuerait à répondre à certaines des priorités du Pai. L’accès au haut-débit a aussi des avantages transversaux. Il permet d’atteindre la sécurité alimentaire, d’éradiquer la pauvreté, d’empêcher les pertes causées par des désastres, de donner aux femmes et aux filles les moyens de se prendre en charge et au final, il sert d’appui à une croissance économique durable et inclusive. L’accès au haut débit est indispensable pour atteindre les Odd dans les Pma.

Il y a d’autres avantages. Premièrement, les Tic peuvent accélérer le développement. Je pense que si tous les pays devraient suivre la voie traditionnelle de développement, il y a de très fortes chances que ça puisse prendre beaucoup de temps pour arriver à une situation où l’on peut changer, de façon substantielle, les conditions de vie des populations. Deuxièmement, les Tic permettent de réduire les coûts des investissements. Je vous donne un exemple. Dans le temps, il fallait des lignes fixes pour établir une connexion d’une bonne partie de la population au réseau téléphonique. Ce qui demandait des coûts énormes. Ces coûts sont aujourd’hui substantiellement réduits grâce au développement des Tic.

Propos recueillis par Aliou Kandé

(Source : Le Soleil, 7 mars 2017)

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