C’en est fini de la radio Première Fm et du quotidien satirique Cocorico. Ces deux démembrements du Groupe Avenir Communication viennent de se voir notifier leur arrêt de mort par l’Administrateur du groupe.
Après une douloureuse gestation, des difficultés économiques sonnent aujourd’hui le glas pour les derniers-nés du Groupe Avenir Communication. En effet, c’est au cours d’une conférence de presse, tenu hier au siège du groupe, que l’Administrateur général, Madiambal Diagne, a annoncé, pour ce soir à 00h, l’arrêt des émissions de la radio Première Fm. Les prochains jours verront également la fermeture du quotidien satirique du groupe Cocorico qui disparaît ainsi des kiosques. Cette décision prise « en dernière extrémité », selon l’administrateur du groupe Avenir Communication, s’explique par la « non-rentabilité de ces deux organes ». En effet, Madiambal Diagne révèle qu’entre le mois de septembre 2007 date du début des émissions de la Première Fm et aujourd’hui, son groupe aurait subi des pertes financières importantes de l’ordre de 82 millions dont les 32 ont servi lors du bras de fer qui l’a opposé à l’Artp. « Uniquement pour la radio », précise M. Diagne qui a dès lors jugé « plus courageux, plus responsable et juste d’arrêter la saignée avant de mettre en péril les autres activités du groupe ». Dans le même temps, explique-t-il, les recettes cumulées générées par la radio « n’ont jamais excédé 2 millions de francs Cfa ».
Cette cessation d’activité met ainsi sur le marché du travail une cinquantaine de personnes composées de journalistes, techniciens, dessinateurs et stagiaires. De quoi susciter l’inquiétude dans les rangs de la section Synpics du Groupe Avenir Communication. Mor Talla Gaye, le secrétaire général de ladite section estime que la principale préoccupation reste « le futur de ces personnes mises en chômage ». Mais, assure-t-il, « le syndicat va veiller à la mise en application des mesures d’accompagnements sociales annoncées par l’Administrateur, quitte à recourir au conseiller juridique que la secrétaire générale nationale du Synpics, Diatou Cissé a mis à notre disposition ». Des mesures d’accompagnement qui consistent à redéployer certains vers les autres démembrements du groupe mais aussi, souligne M. Diagne, « leur mise en jonction avec des promoteurs de radio en Guinée et en Mauritanie ». De plus, Madiambal Diagne a assuré lors de son point de presse que « bien que n’étant tenu à aucune forme de compensations du fait des motifs économiques des licenciements, le personnel va bénéficier d’indemnités ».
Pour rappel, il avait fallu à l’Administrateur du groupe presque sept mois de bras de fer avec l’Agence de régulation des télécommunications et des postes (Artp) pour aboutir à l’octroi de la fréquence 105.9 Fm très éloignée de celle réclamée par le Groupe Avenir communication à savoir la 92.3 Fm. Aujourd’hui, le mauvais départ pris par la radio à la suite de ce bras de fer porte ses fruits, des fruits amers pour les travailleurs.
Mame Woury Thioub
(Source : Le Quotidien, 18 mars 2008)
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