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Fracture numérique : Elle est bien réelle au Sénégal

mercredi 9 août 2006

A côté des élus qui ont porté la revendication au niveau plus élevé, les populations et usagers des télécommunications en milieu rural ruminent leurs désagréments et ne manquent pas d’occasion de les déplorer.

La fracture numérique tant décriée entre les pays occidentaux et ceux du tiers-monde semble être une réalité bien sénégalaise. Elle est véritablement effective à l’intérieur du pays. Là où les points d’accès aux Tic pullulent à Dakar, les autres parties du territoire sont quasiment dans un dénuement total, si on considère qu’actuellement environ 1000 villages sur 14.206 sont desservis par le téléphone, à un rythme de raccordement de 100 villages par an, et selon de grandes disparités régionales et zonales. Cette situation existe malgré les engagements de l’opérateur historique au Sénégal. Selon le document de politique nationale, il est prévu un raccordement de 9 500 villages avant 2008 et de tous les 14206 villages du Sénégal, de l’augmentation des lignes téléphoniques totales à 3 millions d’ici 2008, avec la possibilité d’autoriser quelques autres opérateurs ruraux de téléphone. Cette volonté pourrait non seulement ne pas suffire pour contenir ces fortes disparités, mais elle risque de se réaliser tardivement au moment où les populations et usagers des Tic souffrent. En effet, ils ne manquent pas l’occasion de se plaindre, de se faire entendre pour une meilleure prise en compte. Birame Ba est un étudiant en année de maîtrise au département de géographie qui a quitté Fatick pour poursuivre ses études à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad). Selon lui, « il ne peut plus profiter des vacances et des périodes troubles de l’Ucad pour retourner à Fatick du fait de ses recherches pour son mémoire. Il n’y a que deux ou trois points d’accès à Internet chez moi qui, en plus d’être distants, sont d’un débit très faible. La connexion est à 500 francs Cfa l’heure et il faut au moins cinq minutes pour ouvrir une page web ».

Les professionnels des médias qui font partie des principaux usagers des Tic sont beaucoup plus éprouvés par ce fossé numérique. « Quand j’ai été en mission à Kébémer, je me suis rendu compte des fortes disparités et surtout des difficultés auxquelles ces populations sont confrontées pour avoir accès aux Tic », a témoigné Fatou Kiné Sène, journaliste au service culture de Walfadjri quotidien. Elle a ajouté que « pour une heure de connexion, il faut débourser 2000 francs CFA alors qu’à Dakar avec 250 ou 150 francs Cfa on peut surfer sur le net pendant une heure ». La journaliste de Walf quotidien se soucie des jeunes élèves qui y habitent et qui ont besoin de faire des recherches et de savoir ce qui se passe ailleurs. « A Podor, le constat est plus effarent. Pendant presque toute une journée, nous avons parcouru ce département à la recherche d’un Cyber. En vain. Je pense que ce qu’on a vécu à Podor est vraiment lamentable et regrettable » a indiqué Fatou Kiné Sène. Elle a, ainsi, lancé un appel à ses consoeurs et confrères pour solutionner ce fossé numérique. « En tant qu’homme de média, nous devons mettre en exergue ces disparités pour amener les autorités à réagir. C’est vraiment désolant qu’au 21e siècle une partie de la planète souffre d’un manque d’outils informatiques et d’Internet. C’est surtout un problème de temps qui m’a empêché de réaliser un reportage sur ce constat déplorable. Mais, je pense que je vais le faire, j’ai envie de retourner dans ces localités », a-t-elle souligné .

Seydou Tounkara correspondant du quotidien national « Le Soleil » à Kédougou (700 km de Dakar, au sud du Sénégal), précise qu’il lui est difficile voire impossible d’envoyer ses textes via internet car, dit-il, la connexion coûte excessivement chère à 2500f/ l’heure au moment ou les habitants de Dakar ne payent que la maudite somme de 150 ou 200 FCfa.

Ibrahima Lissa FAYE

(Source : Sud Quotidien, 9 août 2006)

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