Les excédents de redevances de l’Artp font grincer des dents. Les acteurs du secteur des Tic en demandent pour financer leurs activités.
Les acteurs du secteur des technologies de l’information et de la communication (Tic) lorgnent les excédents de redevances de l’Agence de régulation des télécommunications et des postes (Artp) pour financer leurs activités. Ils en ont fait la demande hier, mercredi, au cours de la journée de réflexion et de concertation sur ‘Les marchés publics dans le secteur des Tic’.
Directeur de la formation de l’Autorité de régulation des marchés publics (Armp), Saer Niang a pris leur défense. ‘Je partage le cri de cœur de l’Agence de développement de l’informatique de l’Etat (Adie). Elle fait de bonnes choses, mais elle a du mal à trouver les ressources financières nécessaires pour financer ses activités. Il faut que les excédents des redevances de l’Artp reviennent au secteur’, a-t-il plaidé. M. Niang qui s’exprimait au cours de cette rencontre organisée par l’Organisation des professionnels des Tic (Optic), une formation affiliée au Conseil national du patronat (Cnp), en partenariat avec la Fondation Konrad Adenauer, a estimé entre 12 et 15 milliards par an le montant des redevances de l’Artp.
Ce plaidoyer a été globalement partagé par les participants à la rencontre. D’aucuns n’apprécient pas les actions de sponsorisation que l’Artp mène en direction de la lutte. Pour eux, cet argent pourrait servir à financer le secteur des Tic. D’ailleurs, la question du financement des Tic fera l’objet d’une concertation plus approfondie dans les prochains mois. Le secrétaire permanent de la Stratégie de croissance accélérée (Sca) qui modérait le débat en a fait l’annonce. Ibrahima Wade a même proposé, dans cette perspective, la mise en place d’un cadre qui permettra aux différents acteurs concernés (le secteur privé, l’Artp, l’Armp, la Direction centrale des marchés publics, la direction des Pme, etc.) de réfléchir sur la question avant la rencontre.
Mais il n’y avait pas que le problème du financement qui passionne les acteurs du secteur des Tic. La lettre de politique sectorielle (Lps) du secteur a aussi soulevé beaucoup de passions. Les membres du secteur privé ne se sentent pas dans cet instrument. Selon eux, leurs préoccupations ne sont pas prises en compte dans le cadre de l’élaboration de ce document. Aussi, ont-ils demandé à la tutelle une Lps spécifique à leur secteur. Une requête que le conseiller technique du ministre en charge des Tic a rejeté de manière catégorique. ‘Il ne faut pas dire que les préoccupations du secteur privé ne soient pas prises en compte dans la Lps. Nous en avons bien tenu compte. Le secteur a été bien défendu dans le processus. Mais il ne peut pas y avoir une Lps spécifique aux Tic et une autre pour le secteur des télécom. Il y a une seule Lps qui concerne en même temps les télécommunications et les Tic. Le ministre trouve que c’est inopportun de mettre en place une Lps spécifique aux Tic’, a répliqué Guimba Konaté.
Prévue sur la période 2009-2012, la Lps des télécom/Tic connaît un retard dans son processus d’élaboration. Interpellé sur ce sujet, M. Konaté explique ce retard par l’instabilité gouvernementale. ‘C’est un éternel recommencement à chaque fois qu’il y a un nouveau gouvernement. Les ministres arrivent avec leurs collaborateurs qui changent tout’, a-t-il souligné.
Ndakhté M. Gaye
(Source : Wal Fadjri, 25 mars 2010)
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