35°Nord et Afriques Connectées présentent les résultats d’une étude sur la perception par les internautes africains de la Chine et de ses actions en Afrique durant la pandémie. Une étude qui donne une idée sur le soft power chinois sur le continent et qui devrait intéresser en premier lieu les autorités chinois.
La présence, l’action de la Chine en Afrique ont toujours été au centre des intérêts - parfois des préoccupations - des Etats, des géopoliticiens, des économistes, etc. Cette fois-ci, ce sont deux spécialistes de la communication qui se penchent sur le sujet, mais sous un angle plutôt original qui pourrait servir de base à des analyses encore plus poussées. En effet, 35°Nord, agence de conseil en stratégie de communication dédiée au continent africain, et Afriques Connectées, laboratoire d’analyse des phénomènes viraux en œuvre sur les réseaux sociaux en Afrique, viennent de révéler les résultats d’une étude sur la perception par les internautes africains de la Chine et de ses actions sur le continent durant la pandémie qui sévit actuellement.
18 084 tweets et 6582 posts Facebook analysés « Comment réagissent les internautes africains aux actions chinoises sur leur continent ? Sont-ils les seuls à en débattre ? Quels sont les différents traits d’image de la Chine vis-à-vis des Africains en ligne ? ». Ce sont les principales interrogations auxquelles répond cette étude ont les auteurs se sont basés sur l’analyse de pas moins de 118 084 tweets et 6582 posts Facebook publiés entre le 6 mai et le 3 juin 2020 pour décrypter les principaux thèmes, hashtags et controverses soulevés sur la relation Afrique-Chine durant la crise sanitaire. « On y constate une mobilisation inédite sur le sujet avec 2 milliards sur Twitter et 10 milliards d’impressions sur Facebook », résument les auteurs dans un communiqué.
Ces derniers révèlent également que les actions de solidarité chinoises durant la crise sanitaire ont souvent été saluées sur les réseaux sociaux, notamment par les autorités publiques. « Un des actes philanthropiques qui a entraîné le plus de réactions dans les médias et sur les réseaux sociaux est le plan d’aide international avec un important focus sur l’Afrique du fondateur d’Alibaba, Jack Ma. Avec #OneWorldOneFight, le milliardaire chinois et sa Fondation se placent au cœur de la solidarité Sud-Sud contre le virus. Néanmoins, les initiatives chinoises suscitent également de la méfiance de la part des internautes, considérant que ces aides ne sont pas désintéressées dans un contexte de lutte d’influence des grandes puissances sur le continent », rapporte le communiqué de 35°Nord et d’Afriques Connectées.
Des sujets techniques qui mettent la puce à l’oreille... Globalement, les échanges entre internautes africains sur la thématique Chine au cours de ces derniers se regroupent autour de hashtags comme #ChinaIsNotOurProblem ou #ChinaAfricaImpact, rapporte l’étude. « Alors que des partenariats forts et pérennes existent déjà entre des Etats africains et la Chine, il est intéressant d’analyser les réseaux sociaux comme reflet des opinions publiques africaines sur l’action de la Chine en Afrique, explique Romain Grandjean, associé chez 35° Nord. On constate que ce sujet mobilise sur des thématiques à forts enjeux, mais que le débat reste ouvert sans être manichéen. À l’exception de Jack Ma et sa fondation qui ont réussi à imposer leur storytelling dans cette crise, les entreprises chinoises sont encore peu actives sur les réseaux sociaux, ne se donnant pas les moyens de participer au débat public africain ».
« En écho à #BlackLivesMatter, les internautes africains se sont également scandalisés des actes discriminatoires vis-à-vis des communautés noires en Chine. Portées par les hashtags #BlacksInChina et #BlackChina, utilisés à eux seuls à plus de 8300 reprises, ces dénonciations ont pris davantage d’ampleur avec le contexte mondial des violences contre les Noirs », ajoutent les auteurs de l’étude.
« Nos cartographies d’acteurs des comptes les plus influents nous éclairent sur la grande multiplicité d’acteurs qui ont pris part aux discussions relatives aux relations entre la Chine et l’Afrique : des comptes anonymes d’internautes africains, des activistes panafricains au Président Donald Trump, les profils des acteurs qui se sont emparés de ce sujet sont réellement protéiformes. On y analyse par ailleurs des taux d’engagement et d’impressions édifiants sur des sujets techniques comme les infrastructures ou la souveraineté économique », explique déclare Jérémy Cauden, co-fondateur d’Afriques Connectées.
Sur la question de l’aide humanitaire apportée par la Chine sur le continent au cours de ces derniers mois « suscite des commentaires positifs, mais également des doutes », aanlysent les auteurs de l’étude. « Les médias chinois, comme "China Xinhua News" ou encore "People’s Daily China", sont très actifs pour relayer les actions du pays en Afrique. Ils génèrent des taux d’engagements très importants, sans qu’il soit possible de localiser de façon exhaustive la provenance des interactions. Les internautes chinois sont toutefois nombreux à saluer ces initiatives en Afrique, notamment concernant la lutte contre le Covid-19, exaltant la fierté chinoise face à ’OMS ou encore les USA, et le rôle que la Chine doit jouer sur l’échiquier mondial », résume l’étude qui s’est essayée à une analyse d’une partie du soft power chinois en Afrique.
(Source : La Tribune Afrique, 2 juillet 2020)
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