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Et si Orange raccrochait en Afrique ?

lundi 16 décembre 2013

Longtemps à l’offensive en Afrique, le groupe de télécoms français Orange pourrait céder ses filiales les moins rentables. Notamment au Kenya, en Ouganda et en Centrafrique.

L’Afrique est-elle encore à la hauteur des attentes d’Orange ? Selon le site du journal économique La Tribune, le groupe français, présent dans 18 pays du continent, pourrait céder plusieurs de ses filiales, notamment au Kenya, en Ouganda, au Botswana et en Centrafrique. Contacté par Jeune Afrique, l’opérateur télécoms a confirmé être en cours d’évaluation des actifs, tout en réaffirmant son engagement vis-à-vis de l’Afrique. "Depuis le début de l’année, Orange évoque la possibilité de vendre certaines opérations", assure cependant un avocat d’affaires parisien ; selon lui, aucune banque d’affaires n’aurait encore été mandatée.

Un tournant majeur

Deux éléments semblent conforter ce scénario, qui constituerait un tournant majeur alors que le groupe affirmait vouloir doubler ses revenus dans les pays émergents entre 2010 et 2015.

D’une part, Orange vient de vendre sa filiale dominicaine, pourtant rentable, au fonds d’investissement Altice, pour 1,1 milliard d’euros. D’autre part, avec plus de 30 milliards d’euros de dettes, le groupe doit envoyer des signaux rassurants à la communauté financière.

Sellette

"En interne, il y a des débats. Certains pays sont effectivement sur la sellette, observe une source au sein du groupe. C’est notamment le cas du Kenya où les déconvenues s’enchaînent depuis l’achat de l’opérateur historique." Payé environ 270 millions d’euros, Telkom aurait été largement surévalué compte tenu de la faiblesse de ses équipements. Chahuté en 2011 et 2012 par la politique de bas prix de son concurrent indien Airtel, Orange n’a jamais été en mesure de rentabiliser sa présence au Kenya. En 2012, Telkom a perdu environ 70 millions d’euros ; et des bénéfices ne sont pas envisagés avant 2016.

Orange Ouganda fait aussi partie des filiales en danger. "Le problème dans ce pays, c’est le morcellement du secteur entre cinq opérateurs, note un cadre du groupe. Faire savoir que l’on pourrait partir, c’est aussi le moyen de faire passer un message aux autorités. Mais in fine, plutôt que vendre, rien ne dit que nos dirigeants ne choisiront pas d’acheter un concurrent, comme l’a fait Airtel avec Warid en avril."

En revanche, cette source interne ne croit pas à une cession de la filiale botswanaise : "Non seulement elle gagne de l’argent, mais le pays a encore du potentiel. L’État veut en faire une place financière régionale et le groupe diamantaire De Beers va implanter une partie de ses équipes à Gaborone." Quant à la Centrafrique, "Orange peut y vendre certaines opérations, mais pas à perte".

Virtuel

L’Afrique demeure néanmoins une terre de croissance pour Orange. Le chiffre d’affaires de la zone Afrique et Moyen-Orient (15 % de son revenu global) a progressé de 3,7 % sur les neuf premiers mois de 2013, contre un recul de 4,3 % pour l’ensemble du groupe. Le tout avec une rentabilité sensiblement supérieure aux marchés européens.

Et si les résultats sont parfois décevants, comme au Maroc, ou pas encore au rendez-vous, comme en RD Congo, l’Afrique devrait rester au coeur des ambitions du groupe.

"Qu’Orange se sépare des filiales les moins stratégiques ne me surprend pas. Au contraire, je trouve cette démarche saine, avance un avocat. Mais je n’imagine pas que ses dirigeants aient renoncé à leurs ambitions en Afrique. Ne sont-ils pas en train de négocier l’acquisition de Mattel, la filiale mauritanienne de Tunisie Télécom ?" Un autre rachat serait même à l’étude en Afrique de l’Ouest, et le groupe travaille à une implantation en tant qu’opérateur virtuel (en utilisant le réseau d’un autre opérateur) au Togo et en Afrique du Sud.

Julien Clémençot

(Source : Jeune Afrique, 16 décembre 2013)

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