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Entretien avec...Gabriel Fal, pdg de Cgf Bourse : "Le cours va continuer à monter"

lundi 1er octobre 2007

Pour le "Monsieur Bourse" du Sénégal, l’action de l’opérateur historique des télécommunications a encore de beaux jours devant elle, à cause des performances de la société et de l’attrait qu’elle exerce sur les fonds d’investissement internationaux.

Wal Fadjri : Le 2 octobre va marquer le neuvième anniversaire de l’inscription l’action Sonatel à la Brvm. Qu’est-ce que la société a gagné en s’introduisant en Bourse ?

Gabriel Fal : Si la Sonatel n’était pas cotée en Bourse, elle serait valorisée à sa valeur mathématique de 45 500 F Cfa par action, soit 455 milliards de francs Cfa ; or elle est cotée à 162 000 F Cfa, soit une valeur d’entreprise de 1 620 milliards de francs Cfa. Cela veut dire que la cotation en Bourse régionale de la Sonatel a enrichi les investisseurs et les épargnants qui ont cru en l’avenir de l’entreprise et à la Brvm, d’une plus-value de 1 165 milliards de francs Cfa. Pour la société elle-même, il y a une opportunité d’accélérer son programme d’investissement pour, entre autres, régler les problèmes de qualité de réseau. A chaque fois qu’elle décidera d’augmenter son capital de 10 %, elle récoltera un capital supplémentaire de 162 milliards de francs Cfa, dont une prime d’émission de la différence entre la valeur boursière et la valeur mathématique, soit à ce jour 117 milliards de francs Cfa. Nous dirons que cela représente une économie, plus précisément un "moins à payer" sur ses investissements de 72 %... Enorme ! la Sonatel ne devrait pas se priver d’en profiter pour nous donner un meilleur réseau.

Wal Fadjri : Le prix de l’action a été multiplié par 7,5 en moins de 10 ans. Comment expliquer cette rapide croissance ?

Gabriel Fal : Tous les experts s’accordent sur au moins un point : la Sonatel recèle des qualités intrinsèques que tout investisseur recherche. Ce sont notamment sa bonne gestion, la qualité de ses ressources humaines dans un secteur où les compétences comptent énormément, mais il faut surtout insister sur la fiabilité de ses prévisions en matière de chiffre d’affaires et de bénéfices d’une année à l’autre. Au-delà de ces facteurs propres à la société, relevons aussi que l’environnement est très favorable à la progression de l’action Sonatel. Vous savez, dans le capital flottant de la société, en dehors des actionnaires sénégalais et des ressortissants de la sous-région, on retrouve également des fonds internationaux à la recherche de bonnes opportunités d’investissement. Or, nombre de ces fonds, qui s’étaient retirés de notre zone au moment de la crise ivoirienne, sont revenus depuis trois ou quatre ans et se sont rués sur l’action Sonatel. A titre d’exemple, je voudrais rappeler que la plus importante transaction réalisée à la Brvm est à l’actif d’un de ces fonds d’investissement qui, en une seule séance de cotation, a acquis près de 176 000 actions Sonatel. C’était en août 2006 et l’opération a été réalisée pour une valeur record de près de 16 milliards de francs Cfa.

Wal Fadjri : Mais jusqu’où est-il possible que l’action monte ?

Gabriel Fal : Vous savez, il faut raisonner sur le long terme, à cinq ou sept ans. Si vous interrogez les facteurs qui ont fait le succès de Sonatel, vous vous rendrez compte qu’ils seront encore présents dans cet horizon-là. La société va continuer à croître en suivant son marché de base, en innovant et en diversifiant ses produits, même en situation de concurrence plus forte. Sur un autre plan, la Sonatel pourra encore agir sur des moyens de croissance externe, en acquérant par exemple de nouvelles licences d’exploitation téléphonique, comme ce fut le cas au début de l’année en Guinée et en Guinée-Bissau. Elle dispose des compétences et de l’expérience nécessaires pour être présente partout où la compétition est ouverte en Afrique, surtout qu’elle a la possibilité de s’appuyer, si nécessaire sur son partenaire stratégique, France Télécom. Mais l’action Sonatel va certainement continuer à intéresser les investisseurs étrangers parce que la plupart des experts qui suivent son cours, estiment qu’il est largement sous-évalué. Le fond d’investissement londonien, le plus actif sur l’Afrique, estime que la correcte valorisation de l’action Sonatel, à ce jour, devrait être 250 000 F Cfa par action, dans un contexte de stabilité politique et monétaire. Leurs explications ? C’est que la société est rentable, et elle va continuer à l’être au cours des prochaines années, elle pratique une politique de distribution de dividendes très attractive et elle est très faiblement endettée. Vous savez, quand elle a investi 110 milliards en 2006, c’était presque entièrement réalisé en autofinancement. Ensuite, les fonds d’investissement ont la possibilité de faire des comparaisons entre acteurs d’un même secteur ou entre des sociétés présentant le même profil d’investissement. Alors, que voit-on quand on compare Sonatel avec d’autres opérateurs de téléphonie ? On relève qu’elle l’emporte devant six autres compagnies d’Afrique subsaharienne et d’Afrique du Nord dans les ratios "résultat d’exploitation/chiffre d’affaires", ‘excèdent brut d’exploitation/chiffre d’affaires’ et "chiffre d’affaires/actifs nets" et en plus, et c’est hyper-important, c’est une des seules sociétés de téléphonie africaine qui soit "multi-licences". Enfin, quand on compare le "price/earning ratio", qui est le rapport entre le prix de l’action et son revenu, alors on ne peut que se rendre à l’argument de ceux qui pensent que l’action Sonatel est sous-évaluée.

Wal Fadjri : Mais tout ceci ne semble profiter qu’aux investisseurs étrangers. Qu’en est-il donc pour l’économie sénégalaise ?

Gabriel Fal : Mais les performances financières de la société profitent d’abord à l’économie sénégalaise. Quand une entreprise emploie directement 2 000 cadres et agents très fortement qualifiés, qu’elle procure une occupation à plus de 50 000 autres jeunes Sénégalais à travers les 30 000 télécentres qui existent à travers le pays, c’est qu’elle joue un rôle majeur. Et les investissements réalisés ? Ce sont plus de 250 milliards de francs Cfa entre 2004 et 2006, ils ont été en partie réalisés par des Pme et des Pmi sénégalaises... Par ailleurs, Sonatel collecte pour le compte de l’Etat, et lui reverse une cinquantaine de milliards de Tva, paie des impôts, notamment sur le bénéfice qu’elle réalise, et en plus verse des dividendes, non seulement aux actionnaires sénégalais, mais aussi à l’Etat, actionnaire lui aussi à hauteur de 27,67 %. Qui fait mieux dans ce pays ?

Wal Fadjri : Oui, mais la forte valeur de l’action ne la met pas à la portée du petit épargnant sénégalais...

Gabriel Fal : C’est vrai, et vous touchez-là une question très importante et qui fait l’objet de réflexion à l’heure actuelle, non seulement au niveau des pouvoirs publics, mais aussi à la direction de la Brvm et à la Sonatel. Quand l’action vaut 165 000 F Cfa, elle ne peut pas être achetée par un petit épargnant décidé à faire un bon placement. Simple question psychologique : certains préfèrent détenir 10 actions de 16 500 francs plutôt qu’une seule action de 165 000. Vous savez, l’action Ecobank est l’un des titres les plus actifs aujourd’hui à la Brvm, parce qu’elle vaut 550 F Cfa et chaque jour, ce sont plusieurs milliers de titres qui sont échangés. L’action Sonatel commence à perdre de sa liquidité à cause de sa valeur très élevée et un moyen de lui rendre sa liquidité d’antan serait de la "fractionner", c’est-à-dire non pas réduire sa valeur, mais décider par exemple que l’ancienne action est remplacée par 10 nouvelles actions. Deux exemples existent à la Brvm, c’est Ecobank en janvier 2007, et Solibra, en avril 2007. Dans les deux cas, le fractionnement a permis d’émettre deux nouvelles actions à la place de chaque ancienne action. Dans le cas de la Sonatel, on ne pourra jamais descendre à des niveaux comme celui d’Ecobank parce que le Sénégal a adhéré au Traité de l’Ohada qui stipule que les actions des sociétés anonymes ne peuvent être inférieures à 10 000 F Cfa de valeur nominale, sauf les cas où la valeur avaient été fixée avant l’entrée en vigueur du Traité. La solution serait donc une révision du Traité, pour accommoder les sociétés cotées en Bourse. On peut nourrir l’espoir que ce sera bientôt fait.

Wal Fadjri : On parle à présent de la vente par l’Etat de ses actions dans la Sonatel qui valent aujourd’hui pas moins de 1 milliard de dollars. Qu’en est-il exactement ?

Gabriel Fal : Oui, c’est vrai, l’Etat du Sénégal est détenteur de 27,7 % de la Sonatel, soit environ F Cfa 455 milliards, mais ce portefeuille ne doit pas être géré sur la base de "on vend ou vend pas". C’est une gestion qui est beaucoup plus complexe et qui doit tenir compte de plusieurs facteurs, parmi lesquels l’identification d’une contrepartie, la liquidité de l’action à la vente, et une gestion dynamique et intelligente d’un portefeuille aussi important que celui de l’Etat, c’est-à-dire acheter et... vendre par quantité "intelligente" quand il le faut, en fonction des forces et des faiblesses sur le "marché".

Ibrahima Diaw

(Source : Wal Fadjri, 1er octobre 2007)

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