En Afrique subsaharienne, 27% des dirigeants d’entreprise ont adopté l’IA générative
lundi 1er juillet 2024
Le rapport souligne que plus de la moitié des patrons africains s’attendent à ce que les technologies émergentes aient un impact important sur la façon dont leur entreprise crée, délivre et capte de la valeur à l’avenir.
Les entreprises actives en Afrique subsaharienne sont globalement moins nombreuses à avoir intégré l’intelligence artificielle (IA) générative que leurs homologues à l’échelle mondiale, selon un rapport publié le 30 mai dernier par le cabinet d’audit et de conseil PricewaterhouseCoopers (PwC).
Le rapport, qui se base sur une enquête réalisée auprès de 380 chefs d’entreprise opérant dans la région dans le cadre de l’enquête « Global CEO Survey 2024 » menée dans 105 pays du monde, précise que 27% des patrons africains interrogés déclarent que leur entreprise déjà a adopté l’IA générative contre une moyenne mondiale de 32 %.
Ce taux d’adoption devrait cependant augmenter à l’avenir, étant donné que 51 % des dirigeants africains s’attendent à ce que l’IA générative augmente l’intensité concurrentielle dans leur secteur d’activité durant les trois prochaines années, en favorisant l’entrée sur le marché de nouveaux acteurs, l’apparition de produits innovants et l’émergence de nouvelles approches tarifaires.
De même, 61% des répondants estiment que l’IA générative modifiera considérablement la façon dont leur entreprise crée, délivre et capte de la valeur au cours des trois prochaines années, alors que 51 % prévoient que cette technologie de rupture améliorera la qualité des produits et services offerts aux consommateurs.
Dans ce même chapitre, 33 % des chefs d’entreprise africains déclarent avoir déjà modifié leur stratégie de transformation technologique, en raison de cette technologie profondément transformatrice, un taux légèrement supérieur à la moyenne mondiale de 31%. D’autant plus que l’IA générative devrait révolutionner tous les secteurs. Dans le domaine des services financiers par exemple, ses principaux intérêts résident dans l’amélioration de la détection des fraudes, le renforcement de l’évaluation des risques et la personnalisation des interactions avec les clients, ce qui augmente l’efficacité et favorise la réduction des coûts.
Le secteur de la santé devrait bénéficier de la détection précoce des maladies assistée par l’IA, de la planification de traitements personnalisés et de la découverte de nouveaux médicaments.
Les acteurs du secteur du commerce de détail tirent également parti de la technologie grâce à la recommandation de produits personnalisés, l’optimisation des prix et l’amélioration du service à la clientèle, tandis que les secteurs de l’industrie manufacturière et de la logistique peuvent utiliser l’IA générative pour optimiser les chaînes d’approvisionnement, prédire la demande et améliorer l’efficacité de la production.
Des investissements accrus dans le cloud computing
Intitulé « Africa Business Agenda-Tech-enabled digital transformation », le rapport révèle cependant que les patrons africains perçoivent des risques importants liés à l’IA générative, en raison des limites actuelles de la technologie telles que les hallucinations (résultats incorrects ou trompeurs générés par les grands modèles de langage) et l’absence de raisonnement logique cohérent. 48% d’entre eux reconnaissent, en effet, que l’IA générative peut accroître les responsabilités juridiques et le risque de réputation, contre 46 % au niveau mondial. D’où la nécessité d’adopter de cadres de gouvernance des données plus solides et d’impliquer les employés dans le processus d’intégration de la technologie.
D’autre part, 21 % des dirigeants sondés s’attendent à des réductions d’effectifs dues à l’adoption croissante de cette technologie envisagée avec une certaine appréhension par les travailleurs, contre 25 % au niveau mondial.
Sur un autre plan, le rapport indique que l’adoption du cloud computing par les entreprises opérant en Afrique subsaharienne est plus importante que celle de l’IA générative. 12% des dirigeants sondés indiquent avoir adopté cette technologie dans la totalité des opérations, alors que 38% affirment l’avoir adopté dans de nombreuses parts de leurs activités. 32% ont adopté le cloud dans certaines opérations et 19% n’utilisent pas encore ce type de solutions.
Au regard des avantages que procure le cloud computing aux entreprises, 82% des répondants affirment avoir augmenté leurs investissements dans ce domaine en 2023.
Plus généralement, plus de la moitié des patrons africains (52%) couverts par l’enquête s’attendent à ce que les technologies émergentes aient un impact important sur la façon dont leur entreprise crée, délivre et capte de la valeur à l’avenir, soit un taux supérieur à la moyenne mondiale (46%).
Le rapport note par ailleurs que 40 % des dirigeants pensent que leur entreprise ne serait pas économiquement viable d’ici une décennie si elle se maintenait dans sa trajectoire actuelle de transformation. Ce taux grimpe à 57% sur un horizon de plus de dix ans, ce qui souligne la nécessité d’accélérer la réinvention des modèles d’affaires des entreprises opérant au sud du Sahara.
(Source : Agence Ecofin, 1er juillet 2024)