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En Afrique, les opérateurs télécom réclament une licence globale mais les régulateurs mettent une condition préalable

mardi 10 octobre 2023

La plupart des régulateurs africains des télécommunications rechignent à accorder la licence globale de crainte de favoriser une évolution du marché axée sur les nouveaux services et la technologie à haut débit, au détriment de la qualité des services.

La licence globale présente de nombreux avantages dont les opérateurs télécoms voudraient bien profiter, mais pour les régulateurs, le préalable reste l’amélioration de la qualité des services qu’ils estiment trop souvent en dessous standards, explique un rapport publié le 9 octobre par Ecofin Pro, la plateforme de l’agence Ecofin dédiée aux professionnels.

Intitulé « Licence globale : un atout pour réinventer le marché télécom africain, mais… », le rapport précise que les opérateurs actifs sur le continent militent pour une généralisation de la licence globale pour bénéficier de ses nombreux atouts.

Cette licence connue aussi sous l’appellation de « licence unifiée » permet le déploiement de tous les types de services et de technologies mobiles basés sur des normes qui respectent les réglementations dans la bande de fréquences dédiée.

L’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA) précise que ce type de licence offre aux opérateurs la possibilité de combiner différents types de services de communication tels que la voix, la vidéo, la messagerie instantanée et la data sur une seule plateforme. Cela permet aux utilisateurs d’accéder à une gamme diversifiée de services à partir d’une seule interface, améliorant ainsi la convivialité et la commodité. Cette convergence a une incidence sur les charges financières des opérateurs télécoms, étant donné que l’intégration de divers services de communication sur une seule infrastructure peut réduire les coûts d’exploitation et de maintenance.

La licence globale permet d’autre part aux opérateurs d’adopter de nouvelles technologies à mesure qu’elles émergent sans être limités par des restrictions. Sur le marché des télécommunications, cela constitue le gage d’une saine concurrence et d’une économie de coût. Les opérateurs n’ont plus besoin d’investir dans des équipements ou des infrastructures obsolètes, simplement parce qu’ils sont imposés par la licence.

La GSMA soutient que la licence globale permet également de « refarmer » les bandes de fréquence de manière à ce qu’elles soient utilisées simultanément pour plusieurs technologies, comme la 4G et la 5G, et de déployer des réseaux dédiés optimisés pour l’Internat des objets (IoT).

Le rapport souligne également que la pression qu’exercent les opérateurs télécoms africains sur les autorités de régulation pour la généralisation de la licence unifiée s’explique aussi par leur volonté de trouver de nouvelles sources de revenus dans un contexte marqué par le ralentissement des segments de marché traditionnels.

Augmentation des risques de congestion du réseau

Le segment voix, qui portait les revenus des opérateurs, semble voir ses performances se contracter lentement. Le Mobile Money qui n’a pas encore véritablement trouvé un second souffle sur le continent – l’offre de service demeure encore largement orientée vers les paiements et les transferts d’argent – semble lui aussi ralentir au grand dam des opérateurs télécoms en quête de nouveau relais de croissance sur des marchés très concurrentiels où s’affrontent au moins trois acteurs différents.

En dépit de ses nombreux avantages, très peu de pays africains ont cependant déjà adopté une licence globale alors que l’Union internationale des télécommunications la préconise depuis 2004. Une vingtaine de pays du continent seulement ont initié jusqu’à présent une appropriation de la licence unifiée, dont la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Nigeria, le Cameroun, le Kenya, la Tanzanie, l’Afrique du Sud, l’Egypte et la Tunisie.

Si les régulateurs africains traînent ainsi les pieds, c’est qu’ils doutent que cette facilité apporte une réponse satisfaisante à l’une de leurs principales préoccupations des deux dernières décennies : la mauvaise qualité de service. Les réalités du terrain confirment d’ailleurs ces doutes. En effet, bien que la 3G+ et la 4G+ ou encore la 5G aient été lancées dans plusieurs marchés africains dotés de la licence télécoms globale, les consommateurs peinent encore à jouir véritablement d’un service satisfaisant. Les régulateurs télécoms déplorent le fait que lorsque de multiples services de communication (voix, données, vidéo, etc.) partagent la même infrastructure réseau, les risques de congestion du réseau se multiplient, surtout en cas de trafic élevé. Cela a comme conséquence des dégradations de la qualité des services, telles que des retards dans la transmission de données ou des coupures dans les appels vocaux. Cette mauvaise qualité des services est déjà perceptible dans plusieurs marchés. Au Sénégal, malgré sa licence globale obtenue en 2016, Sonatel s’est vu infliger en avril 2022 une amende de 2,5 milliards FCFA pour mauvaise qualité de service. En novembre 2022, l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes du Burkina Faso mettait en demeure les opérateurs télécoms, tous titulaires de licence globale, pour mauvaise qualité de services télécoms. En Tanzanie, où la licence globale est en vigueur depuis 2005, le régulateur n’a eu de cesse de rappeler les sept opérateurs télécoms à l’ordre sur la qualité de service. Les sanctions pécuniaires n’y ont pas changé grand-chose jusqu’à présent.

Pour les régulateurs, la solution demeure l’investissement dans l’amélioration du réseau que de nombreux opérateurs repoussent pour des raisons d’efficacité financière.

(Source : Agence Ecofin, 10 octobre 2023)

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