Alors que la faim a progressé dans le monde en 2021 selon les Nations unies, il devient urgent de revoir les systèmes de production. L’Internet et le numérique deviennent des atouts avec lesquels composer pour tenir l’engagement mondial de mettre fin à l’insécurité alimentaire d’ici 2030.
Les zones rurales d’Afrique demeurent jusqu’à présent mal préparées à la transformation numérique, alors qu’elles abritent un fort potentiel de développement. Le taux de pénétration n’y est encore que de 15%, indique l’Union internationale des télécommunications (UIT) dans son rapport « Global Connectivity Report 2022 ». Soit 3,5 fois moins. Selon l’agence spécialisée des Nations unies, cette situation représente une entrave au développement du continent, particulièrement dans un secteur stratégique comme l’agriculture.
Lors de la célébration de la journée mondiale de la femme rurale, samedi 15 octobre, Doreen Bogdan-Martin, la nouvelle secrétaire générale de l’UIT, a expliqué que la connectivité Internet a le pouvoir de transformer le travail des femmes rurales d’Afrique qui produisent « 70% de la nourriture » du continent. Pour elle, accroître leur accès aux technologies est une tâche vitale pour l’UIT.
En leur permettant entre autres de surveiller les cultures, d’accéder aux informations sur le climat ou encore sur le besoin en eau, les techniques de cultures, les saisons de culture de certaines plantes, la connectivité peut leur permettre de sortir des méthodes agricoles traditionnelles et de s’adapter au monde qui change pour améliorer la qualité et la quantité de leurs productions.
« En Afrique, seuls 34% de femmes en moyenne utilise actuellement Internet comparé à 45% pour les hommes. Cet écart est plus important dans les pays les moins développés où moins d’un tiers des femmes ont accès à Internet. Les femmes rurales font face à plus d’obstacles parce que les données de l’UIT montrent que seul 15% de la population rurale africaine est actuellement connectée contre 50% de la population urbaine », a affirmé Doreen Bogdan-Martin.
Dans son rapport « Status of digital agriculture in 47 sub-Saharan African countries », le Fond alimentaire mondial (FAO) estime que l’Afrique subsaharienne subsaharienne « avec la plus grande surface de terres arables non cultivées du monde, une population jeune d’environ 60% et de vastes ressources naturelles est dans une position unique pour doubler, voire tripler sa productivité agricole actuelle ». Pour lui, une telle augmentation de la productivité agricole portée par l’Internet et le numérique permettrait à plus de 400 millions de personnes, qui vivent avec 1,9 $ ou moins par jour, de sortir de l’extrême pauvreté et améliorerait les moyens de subsistance d’environ 250 millions de petits exploitants agricoles et d’éleveurs de la région.
Doreen Bogdan-Martin a révélé que l’UIT a déjà mobilisé à ce jour plus de 28 milliards $ pour développer l’accès à Internet à travers le monde, notamment en réduisant la fracture numérique dans les zones rurales pour les communautés et les groupes marginalisés, les femmes et les jeunes filles.
Muriel Edjo
(Source : Agence Ecofin, 19 octobre 2022)
Bande passante internationale : 172 Gbps
4 FAI (Orange, Arc Télécom, Waw Télécom et Africa Access)
17 227 783 abonnés Internet
Liaisons louées : 4 420
Taux de pénétration des services Internet : 97,12%
3 opérateurs : Sonatel, Expresso et Saga Africa Holdings Limited
297 046 abonnés
256 076 résidentiels (86,21%)
40 970 professionnels (13,79%)
Taux de pénétration : 1,67%
3 opérateurs (Orange, Free et Expresso)
20 854 830 abonnés
Taux de pénétration : 117,57%
3 050 000 utilisateurs
Taux de pénétration : 17,4%
Facebook : 2 600 000
Facebook Messenger : 675 200
Instagram : 931 500
LinkedIn : 930 000
Twitter : 300 000