Le nombre de déchets électroniques va connaître une croissance exponentielle en Afrique : telle est la constatation des experts réunis en colloque à Nairobi au siège du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE). En 2017, la quantité de ces e-déchets devrait même dépasser celle générée par l’Europe et ce, en raison de la consommation de plus en plus importante d’ordinateurs, de téléphones portables sur le continent africain.
La gestion des déchets issus de matériels électroniques en Afrique était à l’ordre du jour d’un colloque organisé au siège du PNUE, Programme des Nations unies pour l’environnement à Nairobi au Kenya ce 15 mars 2012. Les experts présents ont annoncé que le continent africain dépasserait l’Europe en 2017 en terme de production de e-déchets tels que les réfrigérateurs, les télévisions, les téléphones portables.
Deux données expliquent cette évolution : d’une part la croissance démographique et d’autre part l’accès croissant aux équipements électroniques dont font partie les nouveaux outils de la communication et de l’information comme la téléphonie mobile. Le taux de pénétration concernant les ordinateurs personnels a été multiplié par 10 ces dix dernières années et le nombre d’abonnés à un réseau de téléphonie mobile, par cent, indique le rapport du PNUE.
Si le continent africain est déjà confronté à la gestion des déchets venus de l’Europe, elle va se trouver obligée d’appréhender la croissance de ses propres déchets électroniques et le meilleur recyclage des métaux précieux extraits du matériel jeté. Achim Steiner, directeur exécutif du PNUE considère même que cela peut devenir une véritable chance de développement économique : « A partir d’une tonne de téléphones cellulaires, une fois retirées les batteries, vous pouvez extraire 3,5 kg d’argent, 340 grammes d’or, 140 grammes de palladium et 130 kg de cuivre ». Il a néanmoins reconnu qu’un transfert de compétences en matière de technologies de recyclage vers l’Afrique était un préalable.
Malgré la Convention de Bâle qui interdit la circulation de déchets dangereux depuis 1992, les pays industrialisés envoient leur matériel usagé par container dans les pays en voie de développement, notamment en Afrique où ils sont un véritable fléau en raison de la toxicité de certains composants. Le Royaume Uni, la France et l’Allemagne sont d’ailleurs les principaux pays exportateurs de déchets électroniques en Afrique. Un texte adopté au Parlement européen le 19 janvier 2012 prévoit l’interdiction de ces exportations avec un renforcement des mesures de contrôle aux frontières afin d’éviter le départ frauduleux vers l’Afrique de matériels faussement qualifiés d’équipements d’occasion.
(Source : RFI, 15 mars 2012)
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