OSIRIS

Observatoire sur les systèmes d’information, les réseaux et les inforoutes au Sénégal

Show navigation Hide navigation
  • OSIRIS
    • Objectifs
    • Partenaires
  • Ressources
    • Société de l’Information
    • Politique nationale
    • Législation et réglementation
    • Etudes et recherches
    • Points de vue
  • Articles de presse
  • Chiffres clés
    • Le Sénégal numérique
    • Principaux tarifs
    • Principaux indicateurs
  • Opportunités
    • Projets

Accueil > Articles de presse > Archives 1999-2024 > Année 2010 > Août > Ecovision - Nouvel ordre des télécommunications ?

Ecovision - Nouvel ordre des télécommunications ?

mardi 3 août 2010

Régulation des télécoms

L’idéal, c’est bien évidemment, qu’en toute matière, une agence de régulation ait les compétences humaines et les moyens techniques de sa mission de contrôle et d’arbitrage, voire de capture de revenus additionnels pour la puissance publique. Mais puisqu’il n’en est pas encore ainsi dans le domaine des télécommunications, force est de faire recours à un partenaire spécialisé dument sélectionné, sur la base d’une offre plurielle. Assurément, un opérateur téléphonique local peut détenir la technologie et la technicité requises. Mais là où le bât blesserait, c’est qu’il s’autocontrôlerait, avec toute la suspicion permise sur la fiabilité des données qu’il fournirait sur ses activités.

Les enjeux sont doublement importants qui font que le partenaire stratégique du régulateur doit être d’une neutralité absolue. Il s’agit, en effet, d’éradiquer la fraude sur le trafic téléphonique sur l’Afrique, d’une part, et de faire profiter aux économies nationales des formidables sommes d’argent que les flux entrants dégagent, d’autre part. Il ne fait pas de toute que les opérateurs légalement constitués, en règle, avec le droit sénégalais pour notre gouverne, seront les premiers bénéficiaires de la destruction du trafic sur les routes grises des télécommunications, puisque les appels internationaux qui aboutissent ou transitent par leurs terminaux vont conséquemment augmenter, par effet de récupération. Ces volumes gagnant en consistance, le Trésor public engrangerait encore plus de ressources corrélativement à l’élargissement de l’assiette des redevances dues par les opérateurs téléphoniques.

L’autre donne capitale est qu’une distorsion historique va être corrigée. En effet, les opérateurs téléphoniques locaux qui reçoivent et relaient les appels internationaux ne percevaient, jusque-là, que quelques miettes de la manne financière résultant de la facturation de ces transferts, les carriers occidentaux se taillant la part du lion, pour ne concéder absolument rien aux Etats africains. Mieux vaut tard que jamais : certains sont en train de ruer dans les brancards, pour un nouvel ordre des télécommunications, pour le bris d’un attelage suranné afin que leurs intérêts et ceux des opérateurs évoluant dans leur giron soient mieux pris en compte.

Personne n’est en droit de leur dénier la prérogative régalienne de réajuster à la hausse les prix à payer pour l’entrée ou le transit des communications internationales dans leurs pays. Si l’augmentation de la part qui revient aux opérateurs locaux patentés doit être considérée comme une juste amélioration de la rémunération des services qu’ils rendent, celle que s’octroie la puissance publique relève de son droit le plus absolu de traiter un appel téléphonique en provenance de l’étranger comme une marchandise, et donc de le taxer comme tout produit importé.

La Convention de Melbourne, qui régit les télécommunications internationales, lui en donne les pleins droits. Elle confère, en effet, à toute nation la liberté d’adopter le cadre réglementaire le plus favorable au développement de ses services de télécommunications. Des prélèvements qui permettraient de financer la téléphonie rurale ou contribueraient à la réduction de la fracture numérique, entre autres axes de financement du développement, du progrès économique et social, relèvent bien de cet ordre de préoccupations.

Des cris d’orfraie se sont élevés ces derniers jours, poussés par la crainte réelle ou feinte de voir les réajustements qui vont être opérés se traduire par une hausse des tarifs appliqués aux usagers du téléphone. Dans les normes, l’opération ne concerne point ces consommateurs. Il s’agit exclusivement d’une redistribution des marges sur le routage des communications internationales entre les carriers occidentaux qui prenaient pratiquement tout, les opérateurs locaux qui terminent leurs appels qui se contentaient du peu qu’on daignait leur concéder, et les Etats africains qui voyaient le gâteau leur passer sous le nez. Il est assez consistant : ce sont des centaines de milliards de francs qui sont en jeu par pays. Il peut et doit être autrement découpé et plus justement réparti, sans dégâts collatéraux pour les usagers du téléphone.

Bien évidemment, aucune démarche n’est parfaite dans l’absolu. Il est, entre divers autres cas de figure, bien possible que des carriers internationaux prennent acte des réajustements tarifaires qui s’opèrent en Afrique et fassent de la tromperie sur la marchandise, en maintenant leurs prix à leur niveau actuel, mais en diminuant le temps de communication réellement contenu dans les cartes qu’ils vendent, en grande partie aux émigrés africains. Ceci pour que leur trafic sur l’Afrique, plutôt que de baisser, reste à leur niveau normal de progression. Certains pourraient également faire de la résistance en cessant l’envoi des communications à destination des pays qui, à l’instar du Sénégal, ont réajusté leur tarification, pour forcer le retour à l’ordre antérieur.

Il n’est pas non plus à exclure que les fraudeurs traqués trouvent très rapidement une faille dans le système de détection que le partenaire stratégique va mettre en place pour le court-circuiter sans coup férir. D’autant qu’en l’état actuel des choses, le trafic téléphonique tend à se développer considérablement sur l’Internet qu’il n’est guère possible de le mettre totalement sous contrôle.

Ensuite, ce partenaire stratégique est-il de bon aloi ? Certes, dans les quelques pays africains où il a commencé à opérer, l’on ne tarit pas d’éloges sur l’efficacité de ses interventions, en termes de lutte contre la fraude sur la téléphonie et de capture de ressources pour les Etats dont il prend, au passage, une très grosse part. N’y a-t-il pas quelque part un vice caché dans cette affaire, comme dans beaucoup d’expériences du genre malheureusement tentées en Afrique ?

Amadou Fall

(Source : Le Soleil, 3 août 2010)

Fil d'actu

  • TIC ET AGRICULTURE AU BURKINA FASO Étude sur les pratiques et les usages Burkina NTIC (9 avril 2025)
  • Sortie de promotion DPP 2025 en Afrique de l’Ouest Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Nos étudiant-es DPP cuvée 2024 tous-tes diplomés-es de la Graduate Intitute de Genève Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Retour sur images Yam Pukri en 2023 Burkina NTIC (7 mai 2024)
  • Quelles différences entre un don et un cadeau ? Burkina NTIC (22 avril 2024)

Liens intéressants

  • NIC Sénégal
  • ISOC Sénégal
  • Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP)
  • Fonds de Développement du Service Universel des Télécommunications (FDSUT)
  • Commission de protection des données personnelles (CDP)
  • Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA)
  • Sénégal numérique (SENUM SA)

Navigation par mots clés

  • 2111/2296 Régulation des télécoms
  • 175/2296 Télécentres/Cybercentres
  • 1592/2296 Economie numérique
  • 822/2296 Politique nationale
  • 2296/2296 Fintech
  • 253/2296 Noms de domaine
  • 825/2296 Produits et services
  • 694/2296 Faits divers/Contentieux
  • 366/2296 Nouveau site web
  • 2231/2296 Infrastructures
  • 848/2296 TIC pour l’éducation
  • 91/2296 Recherche
  • 121/2296 Projet
  • 1421/2296 Cybersécurité/Cybercriminalité
  • 877/2296 Sonatel/Orange
  • 783/2296 Licences de télécommunications
  • 132/2296 Sudatel/Expresso
  • 468/2296 Régulation des médias
  • 613/2296 Applications
  • 495/2296 Mouvements sociaux
  • 775/2296 Données personnelles
  • 63/2296 Big Data/Données ouvertes
  • 296/2296 Mouvement consumériste
  • 179/2296 Médias
  • 322/2296 Appels internationaux entrants
  • 696/2296 Formation
  • 48/2296 Logiciel libre
  • 886/2296 Politiques africaines
  • 411/2296 Fiscalité
  • 83/2296 Art et culture
  • 284/2296 Genre
  • 765/2296 Point de vue
  • 487/2296 Commerce électronique
  • 702/2296 Manifestation
  • 156/2296 Presse en ligne
  • 62/2296 Piratage
  • 102/2296 Téléservices
  • 442/2296 Biométrie/Identité numérique
  • 150/2296 Environnement/Santé
  • 217/2296 Législation/Réglementation
  • 167/2296 Gouvernance
  • 857/2296 Portrait/Entretien
  • 72/2296 Radio
  • 358/2296 TIC pour la santé
  • 133/2296 Propriété intellectuelle
  • 30/2296 Langues/Localisation
  • 502/2296 Médias/Réseaux sociaux
  • 923/2296 Téléphonie
  • 96/2296 Désengagement de l’Etat
  • 489/2296 Internet
  • 57/2296 Collectivités locales
  • 189/2296 Dédouanement électronique
  • 501/2296 Usages et comportements
  • 512/2296 Télévision/Radio numérique terrestre
  • 276/2296 Audiovisuel
  • 1416/2296 Transformation digitale
  • 191/2296 Affaire Global Voice
  • 75/2296 Géomatique/Géolocalisation
  • 147/2296 Service universel
  • 331/2296 Sentel/Tigo
  • 87/2296 Vie politique
  • 729/2296 Distinction/Nomination
  • 17/2296 Handicapés
  • 388/2296 Enseignement à distance
  • 320/2296 Contenus numériques
  • 294/2296 Gestion de l’ARTP
  • 90/2296 Radios communautaires
  • 812/2296 Qualité de service
  • 213/2296 Privatisation/Libéralisation
  • 66/2296 SMSI
  • 225/2296 Fracture numérique/Solidarité numérique
  • 1302/2296 Innovation/Entreprenariat
  • 673/2296 Liberté d’expression/Censure de l’Internet
  • 23/2296 Internet des objets
  • 86/2296 Free Sénégal
  • 228/2296 Intelligence artificielle
  • 99/2296 Editorial
  • 9/2296 Yas

2025 OSIRIS
Plan du site - Archives (Batik)

Suivez-vous