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Discours du Président Abdoulaye Wade le 18 juin 2002 à l’Assemblée générale des Nations Unies sur le thème : Les technologies de l’information et de la communication au service du développement

jeudi 20 juin 2002

Monsieur le Président de l’Assemblée Générale,
Monsieur le Secrétaire Général,
Mesdames, Messieurs les Ministres, Chefs des Délégation,
Mesdames, Messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames, Messieurs,

Je voudrais, Monsieur le Président, vous remercier chaleureusement de votre heureuse initiative et en même temps, rendre un hommage appuyer à notre, Secrétaire Général Kofi ANNAN, ainsi qu’au Président José Maria Figuea OLSEN, ancien Chef de l’Etat de Costa Rica, figure de proue du développement des technologies numériques dans son pays, pour le rôle décisif qu’ils ont joué dans la création et l’animation du Groupe d’études sur les Technologies de l’Information et des Communications.

L’initiative de cette réunion venant du Sud qui souffre du fossé numérique, je mesure pleinement l’opportunité et la pertinence de notre rencontre, en ma qualité de coordonnateur du NEPAD pour ce volet combien important de notre stratégie de deve1oppement. C’est pourquoi je me sens particulièrement honoré de votre invitation à m’adresser à la Communauté des Nations, en tant qu’intervenant principal sur ce thème.

Monsieur le Président,

Les formidables enjeux liés aux NTIC qui, aujourd’hui, conditionnent le progrès des Nations, expliquent pourquoi, le Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique, NEPAD, adopté en juillet dernier à Lusaka, par le 36ème sommet de l’OUA et sous le titre de Nouvelle Initiative Africaine, a érigé ce secteur au rang de ses principales priorités.

Faisant .écho à notre appel, Cisco, Hewlett Packard, Microsoft, Tiscali et d’autres géants du secteur des NTIC ont participé massivement à la Conférence de Dakar, en avril dernier, sur le Partenariat avec le -Secteur privé pour le Financement du NEPAD,, et clairement manifesté leur souhait d’accompagner l’Afrique dans sa passionnante nouvelle aventure technologique.

Je voudrais donc, Monsieur le Président, rappeler quelques orientations pratiques pour lesquelles l’Afrique, dans les conclusions et résolutions de Dakar, réclame l’appui de la Communauté internationale :

- Mise en place de réseaux intranet permettant la circulation de l’information par voix et image entre les Gouvernements d’une région, voire du Continent. Pourquoi pas des conférences africaines en digital ?

- Harmonisation du cadre réglementaire du secteur des télécommunications, au moins dans chacune des régions, en vue de faciliter l’investissement étranger ;

- Numérisation du patrimoine culturel africain, notamment par la production de cd-roms sur l’histoire de l’Afrique. Ce projet qui m’est cher est en cours de réalisation ;

- Mise en place d’une e-boutique panafricaine pour les échanges de produits africains, notamment ceux issus de l’artisanat ; faire du e-commerce le moteur de la croissance ;

- Unités industrielles de production d’équipements informatiques de télécommunications ;

- Institution d’un Fonds Mondial des Technologies de l’Information et des Communications pour aider l’Afrique à résorber la fracture numérique qui la sépare du monde développé.

Au demeurant et loin d’être une fatalité, le retard de l’Afrique, en la matière, est en voie d’être jugulé, voire comblé, tant la bataille, je me réjouis de le noter, est bien engagée, pour la réalisation de cette nouvelle citoyenneté planétaire qu’entend être la Révolution numérique.

En effet, le tout nouveau système de liaison Sous-marine à fibres optiques que j’ai inauguré au Sénégal le 28 mai dernier, et qui relie, sur 28 000 km, l’Europe, l’Afrique et l’Asie, montre que notre Continent est bien sur la voie du « désenclavement numérique », en ce sens que ce système permet à l’Afrique de se connecter, en toute autonomie, au réseau mondial et à un coût moindre.

Le recours au câble sous-marin numérique élimine de facto un transit coûteux par des métropoles hors du Continent. Elle assure l’autonomie, la baisse des coûts et la liaison des usagers au reste du monde.

Cette merveille technologique conçue et réalisée en un temps relativement court, grâce à l’association d’entreprises du Sud et du Nord constitue une illustration concrète des projets NTIC que le NEPAD, par partenariat privé, ambitionne de promouvoir.

En réalité, Monsieur le Président, si les Africains bénéficient des mêmes conditions favorables que les autres peuples, ils disposent de toutes les ressources intellectuelles pour relever le défi de la Société de l’Information et des Communications.

C’est fort de cette conviction que j’ai décidé d’engager résolument une politique hardie de développement des NTIC au Sénégal.

J’ai donc lancé récemment l’ambitieux projet du Cybervillage, parc technologique à l’entrée de Dakar, bénéficiant d’infrastructures de télécommunication hautement compétitives. Il sera destiné à recevoir, les entreprises majeures intervenant dans les Nouvelles Technologies, et les futurs start ups de jeunes Africains brillants souhaitant activement participer à la Nouvelle Economie.

Car, le temps est venu pour l’Afrique de capitaliser sur ses ressources humaines, en mettant en profit les énormes possibilités du e-commerce, du e-business, de la délocalisation digitale et de la production de solutions informatiques. Des pays asiatiques, à partir de conditions initiales sensiblement comparables aux nôtres, y sont parvenu ; . Aussi, suis-je convaincu que ce pari peut être gagné dans des délais très courts.

Pour sa part, le Sénégal a réussi la première expérience de télé-médecine renouvelée, la semaine dernière. En effet, des médecins, depuis Dakar, ont procédé au diagnostic de grossesse à distance, par satellite, sur une soixantaine de femmes habitant dans la zone la plus éloignée et enclavée du Sénégal. Pour les populations, c’est une v/évitable révolution sociale et culturelle que de regarder un bébé sucer son pouce dans le ventre de sa mère et de comprendre que brutaliser la mère, c’est aussi brutaliser son enfant. Et l’on a vu des paysans ébahis se prendre la tête entre les mains !

Même réussite dans le secteur de l’éducation auquel Microsoft a gracieusement offert un programme d’initiation à l’informatique dans les écoles publiques. La Case des Tout petits, nouveau concept d’accueil des 2-6 ans pour leur formation par les jeux éducatifs modernes, est entrée dans le monde informatique et par le jeu informatique.

Quant à notre projet d’Université d’Université du Futur Africain, cette université sans frontières et sans déplacement dispensera en temps réel, par satellite, des programmes complets d’universités occidentales judicieusement choisies. Ainsi, ses étudiants n’auront plus besoin de s’expatrier, leurs diplômes étant rigoureusement identiques à ceux. des universités couplées avec elle.

Ainsi, le Sénégal technologique nourrit l’ambition d’emprunter les autoroutes de l’information plutôt que de rester sur les bas-côtés et de s’insta1ler à la périphérie des conquêtes du nouveau Millénaire.

Monsieur le Président,

A n’en pas douter, les NTIC postulent une démocratie supérieure dans laquelle tout le monde avance à la même vitesse, celte de l’électron, ou de la lumière si vous préférez. Mais celte démocratie, accessible à toutes les intelligences bien distribuées par la nature, ne sera réelle que si tout le monde la chance d’être acteur dans l’interaction de ses forces. Notre partenariat devrait donc se fixer, pour objectif, de donner cette chance à tous les pays, à tous les hommes et à toutes les femmes. Pour cela, notre regard devrait être rivé sur le tableau de bord des énormes différentiels internationaux de possession de l’ordinateur. Nous devrions faire résolument nôtre le pari de l’accessibilité généralisée aux réseaux d’information et de communication.

Pour conclure, je lance un appel solennel à tous les partenaires, Gouvernements, secteur projet, ONG, institutions internationales, milieux scientifiques et autres parties prenantes. Je les exhorte à joindre leurs efforts aux nôtres, afin de relever, ensemble et pour la postérité, le gigantesque défi de la Révolution numérique à laquelle aspire une Afrique debout, parce que capable de toujours s’assumer avec dignité, dans le concert des continents.

Je vous remercie de votre aimable attention.

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