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Digital au Sénégal, Éthique et Technologie : Où en est le Sénégal #NetAttitude

lundi 5 août 2019

Cela faisait longtemps que nous n’avions pas écrit un billet de blog. Nous sommes de retour aujourd’hui avec un sujet moins technique mais très important. Nous pensons que ce billet de blog est l’un des plus important que nous ayons à écrire. Nous désirons à travers nos mots parler de la place et du rôle de l’éthique dans la technologie et dans le digital.

Comme d’habitude, les mots énoncés dans cet article ne représentent pas une vérité générale mais symbolisent plutôt l’opinion de l’auteur.

C’est quoi l’éthique ?

Le dictionnaire du Larousse définit l’éthique comme étant “un ensemble des principes moraux qui sont à la base de la conduite de quelqu’un.”

Pour faire simple, en se basant sur la définition du Larousse, on va résumer l’éthique comme étant l’application de valeurs telles que par exemple l’honnêteté, l’intégrité, la loyauté et l’égalité dans notre conduite ou dans notre prise de décision dans la vie de tous les jours.

Pour visualiser et contextualiser, imaginez une situation où vous devez prendre une décision et deux de vos valeurs sont en conflit lors de cette prise de décision. Imaginez que vous devez choisir entre être loyal à votre meilleur ami qui a commis une infraction ou le dénoncer pour réclamer que justice soit faite. Comment choisir entre le bien et le bien ?

Ethique et Technologie, sommes nous des “White Hat” ?

Le digital et la technologie occupent une place importante dans la vie des gens aujourd’hui.

Le dernier rapport We Are Social de Hootsuite recensait un taux de pénétration mobile mondial aux alentours de 67% avec environ 5 Milliards d’utilisateurs mobile unique. Le taux de pénétration mondiale d’internet est de 57% et nous avons 4,3 milliards d’utilisateurs d’internet sur une population mondiale qui avoisine les 7,5 milliards d’habitants. Toutes ces données montrent que la technologie et le digital font partie du quotidien de la population mondiale.

Au Sénégal aussi, le digital prend de plus en plus de place dans la société. Par exemple, ce même rapport nous dit qu’il y a plus de cartes SIM que d’habitants au Sénégal. Il y a 16,69 millions de souscriptions mobile pour une population aux alentours de 16,52 millions. Le taux de pénétration d’internet au Sénégal est de 59% avec approximativement 9,5 millions d’utilisateurs. 3,50 millions de personnes sont des utilisateurs actifs des réseaux sociaux et pour finir 3,20 millions d’habitants sont actifs sur les réseaux sociaux depuis leur téléphone mobile. Il n’y a pas de doute sur la place qu’occupe le digital et la technologie au Sénégal.

Les questions que nous devons nous poser sont plus sur la place de l’éthique dans la stratégie d’expansion et de croissance de la technologie. Est-ce que l’écosystème tech fait preuve d’éthique dans les solutions et services qu’il propose ? Est ce que les professionnels dans le domaine du digital sont des white hats ? Est ce que les utilisateurs sénégalais pensent à l’éthique avant de faire des publications sur les réseaux sociaux ?

Etre White Hat signifie proposer une solution tech en respectant les règles d’éthique et la ligne de conduite que devrait suivre un professionnel du digital. Il s’oppose par essence au Black Hat qui consiste à utiliser la tech pour résoudre un problème bien précis sans pour autant accorder une importance à l’éthique et aux règles, seul le résultat final compte.

C’est primordial de comprendre ces deux philosophies voir idéologies qui sont censées réguler ou canaliser le monde digital.

Cambridge Analytica, The Great Hack et la liberté d’expression sur les réseaux sociaux

Cambridge Analytica, un scandale qui a secoué le monde et l’univers tech il y a quelques mois de cela. Pour ceux qui ne sont pas au courant, Cambridge Analytica était une start-up tech qui utilisait les données personnelles pour mener des campagnes sur les réseaux sociaux. Des révélations ont fait savoir aux citoyens que cette start-up a joué un rôle important dans des elections de plusieurs pays. Elle serait intervenue dans l’élection du président Trump aux USA, lors du référendum anglais pour le Brexit, et dans des elections au Trinidad & Tobago. Cambridge Analytica collectait et analysait les données personnelles des gens et en collaboration avec Facebook et menait des campagnes ciblées pour manipuler les gens dans leur choix de vote. La start-up a déclaré banqueroute depuis ces révélations et Mark Zuckerberg a dû répondre à une audience du congrès américain.

The Great Hack, un documentaire récemment diffusé sur Netflix et qui parle du scandale de Cambridge Analytica en questionnant la place de l’éthique dans la technologie.

En effet, Le professeur Carol et la journaliste du Guardian Carole Cadwalladr ont soulevé plusieurs questions du genre : “Est ce que l’on peut récupérer nos données personnelles auprès des compagnies Tech ?”, “Est il Possible d’avoir des élections libres et justes de nos jours avec la présence de la technologie ?”,“Le droit à l’accès à nos données personnelles fait il partie des droits de l’homme ?”.

La liberté d’expression sur les réseaux sociaux au Sénégal commence à faire l’objet d’un débat suite à plusieurs emprisonnements dûs à des publications sur Facebook. Plus d’une dizaine de personnes ont eu à passer ou passent des jours en prison pour avoir donné leur “avis” sur leur compte personnel dans les réseaux sociaux. Les réseaux sociaux étant considérés comme un espace public, des questions se posent afin de savoir si on peut tout dire sur les réseaux sociaux peu importe les écarts de langage, peu importe les dommages collatéraux et la véracité des propos publiés. Encore une question d’éthique…

La Technologie est elle une fin en soi ou un outil ?

Tous ces récents événements autour de la technologie font que l’on se pose des questions sur les bienfaits de la technologie. Certains disent même que la technologie est responsable de la montée de la haine, des fake news et le fait de ne plus avoir des élections libres dans les pays. D’autres disent que la technologie rend la société sénégalaise individualiste, à la recherche de “Buzz” et “Like” et inhibe la cohésion et les relations sociales. Ces inquiétudes sont légitimes surtout lorsqu’on ne travaille pas dans le secteur du digital et de la technologie et qu’on est un simple utilisateur.

Cependant, ce que ces personnes oublient c’est que la technologie est au service des humains. Ce sont des humains qui mettent en place des services, des process, des idées et utilisent la technologie pour les vulgariser. La technologie n’est pas une fin. La technologie, pour l’instant, est sous le contrôle de l’humain. C’est l’humain qui lui dit ce qu’il doit faire et non le contraire. Si Aujourd’hui, on voit une mauvaise utilisation de la tech, ce n’est surtout pas la faute de la tech mais de l’utilisateur et des ses valeurs éthiques. Tous ces nouveaux maux qui valent à la technologie d’être étiqueté “néfaste” ont toujours existé au sein de la société. Utiliser des média pour de la propagande est une vieille pratique et malheureusement, au lieu de la radio, de la presse écrite et de la télévision, aujourd’hui nous avons les réseaux sociaux comme canal de diffusion de masse. Comme le dit le tweet ci-dessous, “les hommes faisaient déjà de mauvaises choses avant la technologie”.

Si on prend un drone comme exemple, il peut être utilisé pour tirer des missiles mais il peut également être utilisé pour livrer des médicaments, tout est une question d’intention et d’éthique. Au lieu d’accabler la technologie qui reste au service et qui est sous le contrôle de l’homme, nous devrions trouver un moyen d’enseigner à nouveau les notions d’éthique et de valeurs morales et voir comment les faire cohabiter avec l’utilisation de la technologie.

Les professionnels du digital sont censés recevoir un module de cours sur l’éthique et la technologie.

Sensibilisation, Pédagogie et Collaboration #NetAttitude

Aujourd’hui, nous sommes tous d’accord pour dire, en se basant sur plusieurs événements récents, que l’utilisation de la tech est entrain d’être pervertie. Le statut Tech4Good, à travers la Civic Tech, La Social Tech et la GovTech, est menacé par des factions qui sont moins soucieuses des valeurs d’éthique. Elles sont plus intéressées par le gain personnel que le bien de la communauté. Au Sénégal, la croissance et la vulgarisation ont été trés rapide. En 7 ans, on est passé d’un taux de pénétration internet autour de 12% à 59%. C’est pareil pour l’arrivée des terminaux à moindre coût qui font qu’avec 25.000 FCFA on a un smartphone et avec 100 FCFA on peut acheter un pass internet. L’utilisation des plateformes comme Facebook, Whatsapp, Twitter, Youtube, Snapchat etc… a été vulgarisée.

Le débat ne devrait plus tourner autour de la question de savoir si la technologie sert à quelque chose ou pas au Sénégal ou si la technologie est néfaste pour les citoyens sénégalais mais il devrait se centrer sur comment sensibiliser, comment bien éduquer les citoyens à bien utiliser la technologie tout en respectant les règles d’éthique, les lois sur la cybercriminalité et protéger leurs données personnelles. Les citoyens doivent lire les conditions d’utilisation d’une application avant de s’en servir. Les utilisateurs doivent garder leur libre arbitre quand au traitement et à l’analyse de l’information. Les internautes sénégalais doivent savoir que le cyberbullying (harcèlement, diffamation… sur internet) est un délit. Les internautes doivent aussi savoir que même si c’est notre opinion, on ne peut pas tout dire et tout poster sur les réseaux sociaux. Il faut un peu de retenu.

Notre dernier point est une invitation à toutes ces personnes qui ont des inquiétudes sur la technologie et qui ne maîtrisent pas tellement les différentes couches, et composantes de la tech de se rapprocher des acteurs de l’écosystème pour discuter et collaborer ensemble sur ces questions.

La technologie fait partie de notre quotidien maintenant nous devons trouver un moyen de l’utiliser à bon escient.

Merci de votre Attention…

@Nattyseydi, un utilisateur d’internet…

(Source : Le bolg de Nattyseydi, 5 août 2019)

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INTERNET EN CHIFFRES

- Bande passante internationale : 172 Gbps
- 4 FAI (Orange, Arc Télécom, Waw Télécom et Africa Access)
- 19 266 179 abonnés Internet

  • 18 595 500 abonnés 2G+3G+4G (96,58%)
    • 2G : 12,95%
    • 3G : 24,60%
    • 4G : 62,45%
  • 334 642 abonnés ADSL/Fibre (1,71%)
  • 334 875 clés et box Internet (1,71%)
  • 1162 abonnés aux 4 FAI
  • Internet fixe : 1,74%
  • Internet mobile : 98,26%

- Liaisons louées : 3971

- Taux de pénétration des services Internet : 106,84%

(ARTP, 30 septembre 2023)

- Débit moyen de connexion mobile : 23, 10 Mbps
- Débit moyen de connexion fixe : 21, 77 Mbps

(Ookla, 31 janvier 2023)


- 9 749 527 utilisateurs
- Taux de pénétration : 56,70%
(Internet World Stats 31 décembre 2021)


- + de 10 000 noms de domaine actifs en .sn
(NIC Sénégal, décembre 2023)

TÉLÉPHONIE EN CHIFFRES


Téléphonie fixe

- 3 opérateurs : Sonatel, Expresso et Saga Africa Holdings Limited
- 382 721 abonnés
- 336 817 résidentiels (88,01%)
- 45 904 professionnels (11,99%)
- Taux de pénétration : 1,67%

(ARTP, 30 septembre 2023)

Téléphonie mobile

- 3 opérateurs (Orange, Free et Expresso)
- 21 889 688 abonnés
- Taux de pénétration : 123,34%

(ARTP, 30 septembre 2023)

FACEBOOK

3 050 000 utilisateurs

Taux de pénétration : 17,4%

- Facebook : 2 600 000

- Facebook Messenger : 675 200

- Instagram : 931 500

- LinkedIn : 930 000

- Twitter : 300 000

(Datareportal, Janvier 2023)

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