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Dénégation et réplique à Abdou Karim Sall : La Sonatel lance la contre-offensive

mardi 19 juillet 2016

Entre le régulateur des télécommunications et l’opérateur leader, le réseau est plus que jamais brouillé. La Sonatel, par le biais de ses cadres, a nié hier les allégations de l’Artp et a dénoncé les sanctions qu’elle lui a infligées. La compagnie, via un point de presse, accuse Abdou Karim Sall de s’acharner sur elle pour ternir son image. Elle invite le chef de l’Etat à l’enlever du secteur.

Après les accusations de l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (Artp), c’est au tour de la Sonatel de réfuter les allégations et dénoncer les mesures prises. L’opérateur a réagi hier non pas par le biais de sa direction comme ce fut le cas pour le régulateur, mais plutôt via l’Association des cadres de la Sonatel (Ascon). Demba Diarra Mbodji le président et ses camarades ont axé leur intervention sur trois points : le rejet des accusations de violation de la loi, la dénonciation des sanctions et ce qu’il appelle un acharnement et une confusion des rôles de la part du DG de l’Artp, Abdou Karim Sall.

S’agissant du décret 2014 qui est à l’origine d’une amende de près de 14 milliards infligée à l’opérateur historique par le régulateur, M. Mbodji soutient que la Sonatel s’est conformée à toutes ses dispositions. La gratuité des appels, leur continuité ainsi que le retrait du SVI (serveur interactif) sont tous effectifs. ‘’Depuis la publication du décret n° 2014-770 précisant certaines obligations quant au droit à l’information des consommateurs, Sonatel, soucieuse du respect de la règlementation et de la législation du secteur, a consenti des efforts énormes en termes de réorganisation de ses activités et celles de ses prestataires (Pcci et Way 2 Call, etc) ; de coûts d’exploitation qui ont presque triplé, pour atteindre près de 4,4 milliards’’, explique-t-on dans le texte préliminaire.

Cette somme est ainsi répartie, selon les organisateurs. De 1,450 milliard en 2014 à 3,051 milliards en 2016 pour le Pcci et de 214 millions en 2014 à 1,300 milliard en 2016 pour le Way 2 call. A cela s’ajoute la création de plus de 1 000 directs. Mais cela ne l’a certainement pas été dans les délais. En effet, les cadres de la société soutiennent que de tels changements importants ne s’opèrent pas en 2, 3 voire 4 mois. Ça nécessite du temps et de l’investissement. ‘’Nous avons repris les contrats avec les centres d’appels, réorganiser le travail du personnel. On ne peut pas tout faire en 2 mois. Ceux qui ont fait les propositions au chef de l’Etat ne sont pas des hommes du secteur’’, déclare-t-il. Autrement dit, ils ne savent pas les délais nécessaires pour la mise en œuvre effective.

En outre, l’opérateur, à travers ses cadres, dément n’avoir pas répondu aux correspondances du gendarme des télécoms. ‘’Nous dénonçons des allégations fallacieuses pour ne pas dire mensongères qui cherchent à ternir encore plus l’image de Sonatel que l’on cherche à mettre en mal vis-à-vis de nos clients, des autorités et de l’opinion publique’’, réplique-t-on. M. Mbodji déclare que c’est même le contraire qui s’est produit puisque, selon lui, l’Artp n’a pas daigné donner une suite à leurs différents ‘’courriers argumentés’’.

Appel à un limogeage

Compte tenu de tout ce qui précède, l’Acson exprime son incompréhension. ‘’Qu’est-ce qu’on nous reproche ? Nous posons la question au DG de l’Artp. (…) Dès lors que Sonatel s’est conformée à la loi, nous ne comprenons plus l’objet d’une telle sanction de 13 milliards 959 millions de F CFA dénouée de fondement’’, s’offusque-t-on. Les Sonatéliens ont pourtant une réponse à leurs questions. Pour eux, tout est clair. Il y a un acharnement dont l’opérateur fait l’objet de la part d’Abdou Karim Sall qui, curieusement, est un ancien de la maison. On le soupçonne même d’être ‘’un rancunier, un revanchard’’. Les cadres regrettent même ce qu’il appelle une confusion des rôles. Ils disent ne plus savoir s’ils ont affaire au DG de l’Artp ou à un responsable politique qui cherche à plaire au président de la République et à se positionner dans sa localité, en prouvant sa place dans l’économie du pays.

Par ailleurs, Demba Diarra Mbodji et ses collègues prennent Abdou Karim Sall pour le responsable du retard du Sénégal sur la 4G. Il en est de même de la perte du rôle d’avant-garde et de locomotive en Afrique. Ils regrettent également les conférences de presse du DG qui, selon eux, ignore les mécanismes internes de gestion. Ils l’invite à s’inspirer de l’Armp qui, d’après eux, régule dans la discrétion. Convaincus que la présence de Abdou Karim Sall est une menace contre le secteur et son développement, les cadres de la Sonatel invitent le chef de l’Etat Macky Sall à prendre conscience ‘’des risques et conséquences’’ de ce management et surtout de rectifier le tir. ‘’Il faut qu’il revoie les hommes à qui il a confié le secteur’’, suggère-t-on. De façon moins voilée, il s’agit d’un appel à un limogeage.

Le réseau est plus que jamais brouillé entre régulateur et opérateur. Et il n’est pas exclu qu’il y ait un développement, car les cadres promettent de tenir une autre conférence de presse dans les jours à venir.

Babacar Willane

(Source : L’Enquête, 19 juillet 2016)

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