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Démocratie en ligne !

vendredi 6 janvier 2012

En 2000, la participation de la jeunesse et le concours des médias privés ont été décisifs dans l’avènement de l’alternance au Sénégal. Ayant pris conscience de cela et pour ne pas subir le revers socialiste de 2000, le gouvernement libéral pour les élections de 2007 déploie les grands moyens à coup de stratégies politiques très politiciennes pour préserver la voix de la jeunesse et les hauts parleurs médiatiques. Des pontes du régime encouragés par le Chef de l’Etat créeront leurs canaux d’information, radios, journaux, sites internet pour mener une opération de lavage des cerveaux. A première vue, il s’agit de sensibiliser, conscientiser, et traiter les informations à sa faveur, mais dans un second temps, il s’agira de calomnier, insulter, détruire des ambitions et des vies contre ceux qui ne coopèrent pas avec le régime.

Les médias seront utilisés comme une arme de bataille en direction des opposants. Un écrivain disait : « Avant on tuait par la pointe d’une épée, maintenant on tue par la pointe d’un crayon ». Et pour Jacques Attali, « Dans un monde où l’information est une arme et où elle constitue même le code de la vie, la rumeur agit comme un virus, le pire de tous il détruit les défenses immunitaires de sa victime ». Et pire encore, l’agression qui n’était que morale devient ‘subito’ physique. Entre le saccage des locaux de presse, l’agression physique de journalistes, les emprisonnements, les livres censurés, des journalistes seront contraints de s’exiler etc. la liberté d’expression reste sous contrôle. Les leaders politiques soupçonnés de vouloir installer une dyarchie au sommet de l’Etat étaient aussi sous surveillance. Le peuple est sous écoute téléphonique et la Division d’Investigation Criminelle autrement dit « DIC » se transforme en allié privilégié et insouciant de l’Etat. Militants, chefs de partis, personnes influentes ou citoyens lambda ne passeront à la télé notamment la RTS pour exprimer leurs opinions à condition qu’ils soient conciliants voire complices !

Contrairement à la théorie de Lazarsfeld du « two step flow communication ! » consistant à faire passer le message par deux étapes où le message de l’émetteur passe par des groupes ou leaders d’opinion avant leurs larges diffusions, les réseaux sociaux opèrent une communication directe. L’arrivée de ces derniers sur internet, médium incontrôlable, a ouvert les voix et voies tout en prônant de nouvelles pratiques démocratiques. Les Sénégalaises et les Sénégalais, en particulier la jeunesse, le consomment sans modération. Une étude nous révèle que plus de la moitié d’un demi million de Sénégalais ont un compte facebook qui est le réseau social le plus utilisé. Son cofondateur, en l’occurrence Mark Zuckerberg, décrira le phénomène en ces termes : « Cette tendance à rendre tout plus ouvert est probablement le changement social le plus profond ». L’occasion ne pouvait pas être plus belle et la jeunesse saute dessus pour enfin trouver sa maison secondaire : un lieu d’expression de ses opinions adapté à son climat et à ses humeurs. Ce droit de débattre et de manifester son opposition en toute liberté a créé pour ainsi dire des espaces de délibérations d’une grande efficacité. Ouvert et libre, cyber-citoyenneté, cyber-activisme, cyber-mobilisation et cyber-protestation y feront leurs lettres de noblesse. La cyberdémocratie est très en vogue au Sénégal. Dans la perspective des prochaine élections des blogs comme « Sunu2012 », des pages facebook comme « Y’en A Marre » qui comptabilise plus de vingt milles membres, « Réhabilitons notre Sénégal », « Wade Dégage ! » « Delocci Goor » etc. ont vocation à informer, critiquer, sensibiliser, mobiliser et agir en toute liberté. Elles servent tout aussi à dynamiser les rapports sociaux et à concrétiser la démocratie par l’emploi de ses outils comme les sondages en ligne, les pétitions électroniques, les forums de discussion, etc.

L’information est capitale dans une campagne électorale. Un candidat qui maitrise sa communication, réussit mieux sa campagne. Aujourd’hui, au Sénégal, à quelques jours des élections de février 2012, il n y a pas un candidat qui ne dispose pas de sites internet, compte facebook ou twitter qui sont des canaux de transmission d’information entre le candidat et le peuple. Mais avouons le, la plupart de nos candidats très ‘has been’ ignorent même l’existence de leurs propres comptes qui sont gérés par des cybers-militants. Sur Facebook, la course au plus grand nombre de fans a été lancée et le trio gagnant à l’heure actuelle est Ibrahima Fall, Idrissa Seck et Cheikh Bamba Dièye. Du point de vue sociologique, l’impact de ses réseaux est fort. Les révolutions naissent avec les moyens du bord, et le Printemps Arabe n’aurait pas porté ses fruits sans le concours des médias sociaux qui ont une force de frappe impressionnante et imprévisible avec des sources d’information non censurées. Le régime actuel a lancé une politique de recrutement de cyber- militants à sa faveur. Ces nouvelles recrues infiltrent les groupes hostiles, sèment le trouble et détournent les objectifs premiers de ces réseaux sociaux. Le pouvoir en place qui avait réussi à contrôler certains médias en 2007, se confronte aujourd’hui à son véritable opposant qui est les médias sociaux. Dans tous les cas « les citoyens en ligne ! » sont bien partis pour relever le défi de la démocratie.

Lamine GAYE siki
laminegaye313@yahoo.fr

(Source : http://laminegaye.seneweb.com/, 6 janvier 2012)

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