Cybersécurité : le CERT ivoirien trône désormais sur la communauté internet nationale
jeudi 30 janvier 2020
C’est une mesure à la hauteur des défis qu’impose la cybersécurité. Centre de veille et de réponse aux incidents de sécurité informatique, le CI-CERT (Côte d’Ivoire Computer Emergency Response Team) est officiellement le point focal national en matière de cybersécurité et a désormais compétence sur l’ensemble de la communauté internet nationale.
Ainsi en a décidé le gouvernement ivoirien, en consolidant les attributions du CI-CERT à travers un décret adopté mercredi 29 janvier en Conseil des ministres. Par ce moyen, il confère à cette structure toute l’envergure indispensable pour jouer un rôle prépondérant dans la protection du cyber espace national.
Ces dernières années, la Côte d’Ivoire, comme beaucoup de pays africains et dans le monde, a fait l’objet de nombreuses cyber-attaques. Les dommages pécuniaires provoqués par la cybercriminalité ont atteint la somme de 5,5 milliards FCFA en 2018 contre 3 milliards FCFA en 2017.
La montée significative des crimes en ligne avait déjà nécessité des mesures urgentes entre 2012 et 2017. Y compris le renforcement du cadre organisationnel en vue de lutter efficacement contre ce phénomène.
Cyber-pompier
Mais sur les bords de la Lagune Ebrié, la nécessité de créer un CERT a été perçu dès 2009 par les décideurs locaux. Pour améliorer l’image de marque de la Côte d’Ivoire sur les places numériques mondiales. Dix ans après sa création par l’Autorité de régulation des Télécommunications/TIC de Côte d’Ivoire (ARTCI), le CI-CERT mène une série d’activités. Avec un portefeuille de services réactifs et proactifs. Ainsi qu’un service de management de la qualité de la sécurité orienté sur la sensibilisation et la formation.
Il peut s’enorgueillir d’avoir favorisé le recrutement de Responsables de sécurité de systèmes d’information (Rssi) par des opérateurs télécoms, des banques et plusieurs groupes d’entreprises.
En 2018, le CI-CERT a traité plus d’un million d’incidents informatiques. Soit une baisse de 3,7% comparé à l’année 2017. Ces incidents sont constitués à 86,72% d’adresses IP « blacklistées » ; 5,21% sont liés au Botnet, terme utilisé dans le milieu pour désigner un réseau d’ordinateurs infectés par un logiciel malveillant.
Le CI-CERT lutte également contre la cybercriminalité dans le cadre de la Plateforme de lutte contre la cybercriminalité (PLCC), grâce à une convention de partenariat entre la Police nationale, le Parquet d’Abidjan et l’ARTCI.
Anselme Akéko
(Source : CIO Mag, 30 janvier 2020)