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Cybercriminalité : Entre lâcheté et ingéniosité

mardi 20 juin 2017

Tapis dans l’ombre, les cybercriminels n’en demeurent pas moins actifs. Avec des méthodes sophistiquées, ils continuent de faire des victimes dans toutes les franges de la société. Particulier comme entreprise, personne n’est épargnée.

A quarante six ans, Amadou Sow est chef comptable dans une grande entreprise florissante à Dakar. Pourtant cette stabilité apparente a été ébranlée, il y a quelques mois, par un « désobligeant phénomène » appelé la « fraude au président ». Elle est de plus en plus répandue et consiste en une prise de contact avec des personnels clés d’une entreprise en se faisant passer pour son dirigeant dans le but de se voir transférer une importante somme d’argent. « J’ai eu des sueurs froides. Tous nos comptes se sont retrouvés exposés du jour au lendemain », confie-t-il.

Des comportements criminels se renouvellent par le biais des technologies et notamment d’internet. De l’escroquerie à l’abus de confiance, en passant par l’extorsion, les criminels remettent au goût du jour des infractions dont la réalisation se trouve considérablement facilitée grâce à l’outil informatique, surtout face à un public non averti. Fatou Diène est âgée de trente ans. Elle est commerciale dans une entreprise de presse. Son compte Facebook a été piraté. Son « bourreau » est parvenu à soutirer de l’argent à plusieurs de ses amis sur le réseau social. « Son modus opérandi consistait à réclamer de l’argent à mes amis en leur demandant de faire le transfert à partir des structures dédiées. Il prenait également le soin de commencer la conversation en leur disant que j’avais changé de numéro », souligne-t-elle. Le délinquant virtuel est parvenu à ses fins avec une dizaine de personnes. Il a été démasqué à la onzième tentative. « Plus de peur que de mal. A chacun, il avait soutiré la somme de 10.000 FCfa », révèle-t-elle.

Certains cybercriminels ont commencé par voler dans le monde réel et se sont, par la suite, recyclés dans le virtuel. « D’autres deviennent délinquants par accident ou tout simplement par facilité », signale Ibrahima Bâ, informaticien. Les cybercriminels ne s’attaquent pas seulement aux néophytes. Grâce aux techniques comme « le fishing, ils ciblent le vol de données, personnelles ou industrielles », ajoute Ibrahima. Quant au skimming, c’est une pratique consistant à pirater, puis à reproduire une carte bancaire. Outre la difficulté que peuvent avoir les particuliers et professionnels à détecter ces risques, l’appareil répressif de l’Etat est confronté à des délinquants qui s’organisent au sein de réseaux.

Personne n’est à l’abri

La cybercriminalité ne renvoie pas nécessairement à l’action d’individus malveillants isolés, des bandes organisées au fonctionnement structuré et disposant de compétences solides le font aussi. « La plupart du temps, ces délinquants du net sont en avance par rapport aux structures chargées de les traquer », souligne un policier qui préfère garder l’anonymat. « Dans une société de plus en plus connectée, la cybercriminalité est logiquement un phénomène en constante accroissement », affirme Ibrahima, l’informaticien. Qu’on pense aux objets connectés ou aux systèmes de paiement par informatique, l’impact d’une action criminelle est toujours dévastateur pour les victimes. Au regard de ces menaces et des enjeux qu’elle soulève, des solutions doivent être envisagées contre la cybercriminalité. Fréquemment, les victimes d’une attaque virtuelle se contentent de constater l’étendue des dégâts et de repenser leur défense, en vue d’une nouvelle tentative criminelle. « Or, si ces questions sont majeures, les individus et structures ne doivent en aucun cas se laisser dissuader de se défendre en justice au motif que le comportement coupable se serait produit en ligne. Le droit évolue avec la technique et il convient de ne pas l’oublier », fait savoir Amadou Niane, juriste.

Oumar Ba

(Source : Le Soleil, 20 juin 2017)

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