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Cyber-cafés, Studio-photos : Les bénéficiaires de la technologie en sont aujourd’hui les victimes…

vendredi 23 août 2013

Ils faisaient partie du décor de la capitale et des villes de l’intérieur du pays et procuraient aussi des emplois. Mais aujourd’hui, les cybers café et autres studio-photos ne font plus rêver. Le développement fulgurant de la technologie semble être à l’origine d’un tel déclin.

Qu’est-il arrivé aux cyber-cafés ? Ce business, jadis florissant et pourvoyeur d’emplois, semble en train de vivre ses dernières heures. Sur le terrain, si certains ont aménagé un espace dans le cyber pour d’autres petits commerces, d’autres ont tout simplement fermé boutique. Le business ne nourrit plus son homme. La preuve à Notaire, quartier situé dans le département de Guédiawaye, le célèbre « Cyber du Coin » a été transformé en boutique de prêt-à-porter et produits cosmétiques. Namou, son gérant, explique les raisons d’un tel virement. « Au début les clients se bousculaient, il y avait même la queue… Alors que nous n’avions que des ordinateurs fixes, des Pentium 3, mais on s’en sortait très bien. Parce que les consommateurs n’avaient pas accès à internet facilement. Le Wifi était un luxe. Mais depuis l’année dernière, la connexion à distance a inondé le quartier, les gens se connectent devant chez eux et la force du signal n’est pas mal, surtout la nuit. Comment voulez-vous que ces derniers payent des heures de connexion ? Aujourd’hui, pour continuer à exister avec les cybers, il faut des machines de dernière génération et ce n’est pas donné à tout le monde… », explique-t-il.

En effet, pour continuer à exister, Namou a tenté toutes les issues, en baissant, par exemple, le prix de l’heure de connexion à 200 Fcfa, mais nenni…

En effet, avec un abonnement mensuel de moins de 20 000 francs à l’époque, on pouvait alimenter jusqu’à 10 machines avec un débit de connexion satisfaisant. « Il fallait juste avoir 10 clients qui achetaient 10 heures de connexions vendues à 2 000 francs, pour avoir presque le montant de la facture. On s’en sortait pas mal… Mon grand frère a voyagé à l’étranger avec l’argent gagné du cyber. Je devais le suivre mais entretemps, le business a pris du plomb dans l’aile », se désole Abou Guèye, ancien gérant de cyber aux Maristes.

C’est comme si Sonatel, qui avait propulsé ce business innovateur à ses débuts, a fini par « tuer » ses propres enfants, les télé-centres et cyber cafés, à cause de l’évolution technologique qui ne laissait pas de place à des considérations autres que mercantiles. L’internet mobile est passé par là. Surtout avec la concurrence sur ce segment, l’explosion des offres avec Expresso qui avait investi le secteur avec plein d’innovations. Et comme on n’arrête pas le changement avec ses bras, la « mort » des télé-centres et cybers était, somme toute, inévitable…

Les ATPS prennent le relais…

Si le concept de cyber-tablette a été expérimenté, pour la première fois, à la Médina, force est de reconnaitre qu’il lui reste encore du chemin à faire… De la cherté du matériel à l’usage collectif, les manquements sont nombreux, même si la rapidité de la connexion est irréprochable. En attendant d’y voir plus clair, certains gérants de cybers ont tout simplement modifié leur espace en ATPS. Nous sommes aux Hlm Hann Maristes, non loin de la station d’essence. De loin on peut lire, « Espace ATPS : ici payez vos factures d’électricité et d’eau ; souscrivez à tel ou tel service ». D’après le gérant, « les Sénégalais en ont marre des longues queues pour payer leurs factures. Il suffit maintenant d’amener la facture, le montant plus 500 Fcfa, de repasser dans l’après-midi et de récupérer son reçu. Le service est désormais possible pour toutes les factures et c’est nettement mieux que les cybers… ».

Mais à l’instar des business qui marchent, les ATPS sont de plus en plus sollicités et les acteurs craignent que le secteur ne devienne saturé. « C’est vrai qu’on en voit, de plus en plus, mais pour qu’il n’y ait pas de brebis galeuses, il faudrait penser à réguler le secteur. Si des cas de fraude sont notés, le secteur risque de susciter une certaine crainte chez les usagers… », estime-t-il.

Les studio-photos, laissés en rade par la technologie…

Baptêmes, cérémonies religieuses ou familiales et autres évènements faisaient leur affaire. Beaucoup en avaient même fait leur gagne-pain. Pour une pellicule de 36 photos, le gain était appréciable.

« La pellicule est achetée à 100 francs maximum, selon les qualités et on pouvait en faire 36 photos. Pour le tirage, on payait 200 francs au laboratoire. La photo prête était vendue à 500 francs », se remémore Pape Diagne, photographe, qui avait fait du quartier Notaire, son fief. Aujourd’hui, le business est mort de sa belle mort… La faute au développement de la technologie !

Aujourd’hui, avec la floraison d’appareils téléphoniques avec une résolution de près de 8 méga pixels, il est devenu facile de prendre une série de photos en un laps de temps. Et puis, le tirage est à 150 francs l’unité. Autant d’innovations qui ont fini d’assommer le business des photographes…

A la station d’essence de Pikine Tally Bou Mack, les photographes avaient fini de faire partie du décor ambiant grâce aux nombreux laboratoires ouverts dans les parages. Chacun venait, de son coin, pour le tirage. Aujourd’hui, beaucoup de ces labos ont fermé boutique. L’un d’entre s’est mué en boulangerie, l’autre vend des habits… « Tous ceux qui n’acceptent pas de se mettre à niveau risquent de disparaitre. Mais la réalité c’est que le business ne nourrit plus son homme. Maintenant, on ne fait plus appel à nous, on est même ignoré parfois… », regrette Ablaye Ndiaye, photographe.

(Source : Réussir Business, 23 août 2013)

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