Pour limiter les risques de contagion au coronavirus, le Président de la République Macky Sall a déclaré le 23 mars l’état d’urgence et instauré un couvre-feu sur l’ensemble du territoire. Ainsi, les écoles et universités ont été fermées, les prières dans les lieux de cultes ont été interdites, les transports ont été réduits et des règles d’hygiène strictes ont été imposées. Afin de limiter l’impact économique de cette crise sanitaire, un fond de riposte et de solidarité, dénommé Force-Covid-19, a été créé par le gouvernement. Ce fond est doté de 1000 milliards de FCFA dont 12,5 milliards de Francs CFA (environ 19 millions d’euros) attribuer à la diaspora sénégalaise pour surmonter cette crise sanitaire.
Sa répartition est co-exécutée par une cellule du ministère des Affaires étrangères à Dakar et un comité qui sera opérationnel sur le terrain.
« Ce comité est placé sous la présidence de l’ambassade et constitué du Consul général ou du consul, du responsable des affaires consulaires ou sociales, d’un député de la diaspora, de toute autre personne membre d’une association ou pas, désignée par le comité et dont la présence est utile à la réussite de la mission », a souligné Amadou Bâ.
Ce comité a défini une liste de catégories prioritaires qui bénéficieront en priorité à ces aides :
Pour pouvoir bénéficier de ces aides, ces personnes doivent remplir un formulaire[1] en ligne et y joindre des justificatifs du type :
Le recueil et le traitement de telles données est encadré par la loi sénégalaise.
L’article 58 de la Loi n° 2008-12 du 25 janvier 2008 portant sur la Protection des données à caractère personnel précise :
Lorsque des données à caractère personnel sont collectées directement auprès de la personne concernée, le responsable du traitement doit fournir à celle-ci, au plus tard, lors de la collecte et quels que soient les moyens et supports employés, les informations suivantes :
En la matière, le formulaire employé ne permet pas d’avoir accès à toutes ces informations. Ce qui constitue de facto une violation de la loi. Cette situation prête d’autant à confusion si l’on se réfère aux informations mentionnées dans le site de l’ADIE (créateur du dispositif), je cite :
« Toutes les informations collectées par le Ministère des Affaires Étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur sont protégées par la loi n°2008-12 du 25 janvier 2008 portant sur la protection des données à caractère personnel (cdp.sn) »
De quelle protection il est question ? Cette affirmation semble très vague et doit être élucidée.
Il est noté plus loin à l’article 21 de la Loi n° 2008-12 du 25 janvier 2008 portant sur la Protection des données à caractère personnel que :
Hormis les cas où ils doivent être autorisés par la loi et par dérogation aux articles précédents, les traitements automatisés d’informations nominatives opérés pour le compte de l’Etat, d’un établissement public ou d’une collectivité locale ou d’une personne morale de droit privé gérant un service public sont décidés par acte réglementaire pris après avis motivé de la Commission des Données Personnelles.
Ces traitements portent sur :
…Les données à caractère personnel faisant apparaître, directement ou indirectement, les origines raciales, ethniques ou régionales, la filiation, les opinions politiques, philosophiques ou religieuses ou l’appartenance syndicale des personnes, ou qui sont relatives à la santé ou à la vie sexuelle de celles-ci lorsqu’elles ne relèvent pas de l’article 22.3 de la présente loi.
La CDP a elle été saisie en l’espèce ? Pourquoi cette violation flagrante ? Quelle est l’utilité de cette commission d’ailleurs ? Pourrais-t-on faire confiance en tant que citoyen à cette institution pour la défense de nos libertés fondamentales ?
Cette institution a prononcé depuis sa création en 2008, 5 mises en demeure et 6 avertissements. Devons-nous penser que les données des sénégalais sont lourdement protégées par les Grandes multinationales présentent au Sénégal ?
Pour ce qui est de la collecte des données sensibles dans le cadre du dispositif d’aide, nos institutions doivent déployer toutes les mesures de sécurité organisationnelles et techniques (sécuriser les serveurs de bases de données, procéder à une purge sécurisée de ces données…) pour protéger les données de nos citoyens. Pourquoi ? Parce que ce sont des données qui touchent à l’intimité de l’individu voire à l’identité humaine et dont l’utilisation pour un mauvais usage représente un risque élevé pour les personnes. Le traitement de ces données ne peut se faire sans le respect d’un cadre strict. L’impact en cas de fuite de ces données peut être très graves pour nos citoyens. C’est pourquoi, tout traitement comme la collecte ou la consultation de données dites sensibles est par principe interdit par la loi sénégalaise.
Comme exemple de données de santé et des conséquences que leurs divulgations dans l’espace public peut avoir, je vous renvoie à l’article suivant : https://www.seneweb.com/news/Societ.... En l’espèce une femme limogé pour des raisons liées à la divulgation de données liées à son état de santé.
La pandémie de COVID-19 rend les individus et la société extrêmement vulnérables à tous égards. Pendant cette crise, nous dépendons tous plus que jamais des systèmes informatiques, des appareils mobiles et de l’internet pour travailler, communiquer, faire des achats, partager et recevoir des informations et ainsi atténuer l’impact de la distanciation sociale. Il est prouvé que des acteurs malveillants exploitent ces vulnérabilités à leur propre avantage. En tant qu’acteur de la sécurité, nous devons redoubler notre vigilance pour veiller à la sécurité de nos actifs.
Notre pays ressortira vainqueur de cette crise !
Fait à Paris le 20/04/2020
Ibrahima SENE
Consultant sécurité des SI
(Source : Social Net Link, 22 avril 2020)
Bande passante internationale : 172 Gbps
4 FAI (Orange, Arc Télécom, Waw Télécom et Africa Access)
16 649 296 abonnés Internet
Liaisons louées : 4 433
Taux de pénétration des services Internet : 99,03%
9 749 527 utilisateurs
Taux de pénétration : 58,20%
8861 noms de domaine actifs en .sn
3 opérateurs : Sonatel, Expresso et Saga Africa Holdings Limited
279 856 abonnés
239 481 résidentiels (85,57%)
40 375 professionnels (14,43%)
Taux de pénétration : 1,62%
3 opérateurs (Orange, Free et Expresso)
20 607 679 abonnés
Taux de pénétration : 119,79%
3 850 000 utilisateurs
Taux de pénétration : 23%
Facebook : 2,95 millions
Instagram : 1,1 million
LinkedIn : 800 000
Twitter : 189 800