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Contre la pauvreté et pour les nouvelles technologies : Les arabophones veulent relever la tête

samedi 24 avril 2004

« Langue officielle au Sénégal, le français a ravalé à un rang subalterne toutes les lalngues nationales, et l’arabe est frappépar le mêmùe sort alors que sza présence dans cer pays est pourtant antérieure à la pénétration coloniale française », écrit Sidy Lamine Niasse dans son ouvrage « Un arabisant entre presse et pouvoir ». Plus loin, analysant la perception des arabisants par l’autorité publique, il écrit que « sa formation d’arabisant le range parmi ces “êtres moyennâgeux”, tout juste capables d’effectuer un travail superficiel ».

Ces quelques lignes montrent les difficultés que rencontrent les personnes formées en langue arabe à se mouvoir dans la société sénégalaise où, objectivement, tout ce qui est officiel se décline dans une autre langue, le français et où tous les diplômes sont jugés à l’aune des diplômes en français, un peu comme le mètre est jugé par rapport au mètre-étalon soigneusement gardé à Paris. Pas étonnant, dans ce cas - et même presque « normal » que ceux qu’on appelle d’un bien curieux mot, les arabisants (alors qu’on ne dit pas les « anglisants » ni les « espagnolisants ») trouvent autant de difficultés à s’insérer dans la vie professionnelle dans des ctivités qui correspondent à leur niveau réelle de formation et à leur possibilités ntellectuelles. C’est pour corriger cet état de fait qu’existe, depuis le 5 octobre 2000, l’Association africaine d’aide, de formation et d’insertion des arabisants, l’AFIA. L’association, lit-on dans sa plaquette de présentation, « est composée d’informaticiens, de gestionnaires et d’arabophones » (je préfère ce mot à « arabisant ») et reste « ouverte à tout Africain ».

L’objet de l’AFIA est très pratique. Elle veut tout simplement impliquer les lettrés en arabe dans la lutte contre la pauvreté et dans la maîtrise de la société de l’information. lnitiation aux NTIC et formation en entreprenariat constituent donc ses deux volets. Conscients du caractère indispensable des Nouvelles technologies dans le monde d’aujourd’hui, les initiateurs de l’AFIA entendent « aider les lettrés en arabe à avoir accès aux NTIC afin de pouvoir développer des activités génératrices de revenus ». « Ce qui nous a amenés à créer cette association, nous a expliqué son président, M. Moustapha Sall, c’est le fait que, côté environnement, tout ce qui existe en arabe existe en français et que nous avons constaté qu’au Sénégal il y a des diplômés supérieurs en arabe, des docteurs, des chercheurs qui, malheureusement, n’ont pas accès à l’informatique. Parce que l’informatique [en arabe] n’est pas développée dans notre pays. C’est un handicap pour ces gens-là. »

Le centre de formation, en activité depuis deux, dans les locaux du Centre islamique de Dakar, constitue en fait la première phase des objectifs de l’AFIA. Dans ce centre, fruit d’un partenariat avec la direction de l’Institut islamique de Dakar, une soixantaine d’élèves reçoivent des cours sur les utilisations de l’outil informatique ainsi qu’une formation à l’entreprenariat. Trois ans de forsmation pour une dizaine de matières au total, à raison de 4 heures par semaine. Comme les élèves sont issus de cursus en langue arabe, les cours se font dans cette langue et les logiciels pratiqués sont des versions arabes des principaux programmes informatiques en usage dans le monde productif (Windows, Word, Excel, etc.), à l’instar de ce qui se fait dans les pays arabes. Selon M. Sall, « il est aussi prévu de développer des activités culturelles dans ces centres, comme l’installation d’une bibliothèque, la formation à la calligraphie arabe et l’organisation de compétitions de jeux de l’esprit entre les différents centres que l’AFIA va ouvrir ».

Les autres phases des objectifs de l’AFIA concernent l’extension des centres de formation, d’abord dans les cinq régions que sont les régions de Thiès, Louga, Diourbel, Kaolack et Saint-Louis), puis dans les autres régions du Sénégal, enfin (dernière phase) dans les pays de la sous-région, la Guinée Conakry, la Gambie et le Mali qui, selon les initateurs de l’AFIA, connaissent la même situation, en ce qui concerne l’utilisation des arabisants et des diplomés en arabe, que le Sénégal. Bien que pays voisin, la Mauritanie n’a pas le même rapport à l’arabe que nos pays.

L’Association africaine d’aide, de formation et d’insertion des arabisants espère, grâce à la réalisation de son programme, engranger beaucoup de résultats positifs, notamment un accès plus facile aux moyens de production pour les lettrés en arabe, leur participation plus soutenue à la lutte contre la pauvreté, mais aussi l’amélioration par les NTIC du travail administratif des organismes, instituts et écoles arabes. D’autres résultats sont attendus : création d’une structure d’accueil pour les Africains sans emploi et sans papiers bloqués dans les pays arabes, meilleure insertion des émigrés africains dans les pays arabes, et, à terme, baisse sensible de l’émigration dans les pays arabes.

Dans la mesure où les visées de l’AFIA sont sous-régionales, ses initiateurs estiment que ses objectifs peuvent enrichir le volet NTIC du NEPAD, par ailleurs confié au Sénégal, par le fait même qu’ils intègrent l’informatique en arabe. C’est la raison pour laquelle l’organisation d’une conférence - « nationale ou internationale » - fait partie de sa feuille de route, avec pour thème l’implication des arabophones dans la lutte contre la pauvreté et dans la société de l’information. Des contacts ont été pris, en ce sens, avec la Délégation générale au NEPAD. Et, pour M. Moustapha Sall, les objectifs de l’AFIA « rejoignent aussi le concept de solidarité numérique, qui consiste à démocratiser l’informatique ».

Reste à voir quelle est la perception que les autorités ont des objectifs de cette association dont l’agrément en organisation non gouvernementale est actuellement en cours.

Les NTIC pour le développement

Pour M. Moustapha Sall, président de l’AFIA, l’initiatition aux NTIC des arabisants peut être un moteur pour le développement en permettant de mieux utiliser ces gens, qu’ils soient chômeurs en quête d’activité professionnelle ou agents actifs à la recherche d’une meilleure maîtrise du contexte moderne par les Nouvelles technologies.

« Parmi ce qui caractérise vraiment l’homme du troisième millénaire, il y a la manipulation de l’outil informatique. Nous nous sommes dit que l’usage de cet outil permettra aux arabisants d’approfondir leurs connaissances et de développer leurs relations d’échanges. En dehors de cette formation en informatique des arabisants, l’AFIA prévoit dans son programme un renforcement institutionnel des organismes et institutions qui utilisent la langue arabe. Il s’agira donc de nous approcher de ces structures-là, de voir comment elles exécutent les tâches administratives, de vérifier si cette exécution est appuyée par l’outil informatique. Si tel n’est pas le cas, l’AFIA envisage d’assurer leur formation et de les équiper en informatique.

« Il y a aussi un renforcement des capacités des opérateurs économiques arabophones. C’est vrai que parmi les arabisants, il y en a qui sont en chômage. L’AFIA se propose de les former en entreprenariat, de les aider à monter des structures et à trouver un financement. Mais il y a aussi des gens qui sont déjà opérationnels, qui ont leurs structures ; ce sont des commerçants, des hommes d’affaires. Pour ces opérateurs économiques, nous prévoyons un renforcement de leurs capacités, en leur montrant comment avec les Nouvelles technologies et Internet ils peuvent développer leurs relations commerciales, comment avec Word ils peuvent gérer leur courrier, comment avec Excel ils peuvent gérer la trésorerie et comment avec Access ils peuvent constituer leurs bases de données. »

Cheikh Alioune Jaw

Source : Nouvel Horizon, 24 avril 2004)

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