Les utilisateurs attendent de pied ferme la réhabilitation des réseaux sociaux pour continuer à en user et partager allégrement les informations.
La connexion internet est coupée et le service SMS bloqué depuis le 30 décembre 2018 sur toute l’étendue de la RDC. Le gouvernement justifie ces mesures par sa volonté d’empêcher les utilisateurs des réseaux sociaux et de SMS de déranger le processus électoral qui amorce son atterrissage, avec les scrutins couplés du 30 décembre 2018.
La coupure de l’internet exonère les banques et autres institutions financières mais bloque, par contre, toutes les autres opérations. Malgré l’aspect sécuritaire prôné par le gouvernement, les utilisateurs de ces deux services se rendent, en effet, compte de l’importance de ces outils mis à leur disposition et adoptés par eux. « Je suis déconnecté de mes sources », note un journaliste. Alors qu’un autre Kinois avoue se sentir loin des siens depuis la mise en application de cette décision.
Il est, en effet, rappelé que ce n’est pas la première fois que le gouvernement congolais recourt à cette mesure. Lors des différentes manifestations organisées par l’opposition, par exemple, l’internet a été coupé pour empêcher de lancer des appels à manifestations sur un large spectre mais également, pour prévenir le partage d’éléments et autres informations liés à ces manifestations qui auraient fait l’effet d’une bombe.
Pour des observateurs, ces mesures, bien qu’elles empêchent le partage instantané de ces éléments, documents et informations, ne bloquent pas définitivement la diffusion de ces informations entre utilisateurs. « Ces informations les rattrapent, même diffusées en différé », a expliqué un utilisateur.
Plusieurs des milliers de dollars perdus
Lors des précédentes coupures d’internet et de service SMS, les opérateurs financiers et de télécoms estimaient les pertes subies journellement à plusieurs milliers de dollars. Et la hauteur de cette perte dépend également du nombre de jours durant lesquels cette décision devra être d’application. Mais ces opérateurs financiers et de télécoms ont toujours été contraints de se courber face à la décision du gouvernement.
Après cette coupure, des voix se sont levées en vue de condamner cette pratique. Pour certaines ONG de défense des droits de l’homme qui ont réagi, une plainte devrait être introduite à la justice contre les sociétés de télécoms, notamment pour non-respect des engagements pris avec leurs clients, surpris par la cessation de service. « Ils coupent le service sans crier gare et ils le reprennent sans même signaler », avait expliqué le responsable d’une de ces organisations, en son temps. Aujourd’hui où le gouvernement et ces opérateurs de télécoms ont récidivé, ces organisations reviendraient-elles à la charge pour concrétiser leurs menaces ? Cette question reste posée. Entre-temps, les utilisateurs attendent le retour de leurs services.
Lucien Dianzenza
(Source : Les Dépêches de Brazzaville, 10 janvier 2019)
Bande passante internationale : 172 Gbps
4 FAI (Orange, Arc Télécom, Waw Télécom et Africa Access)
19 266 179 abonnés Internet
Liaisons louées : 3971
Taux de pénétration des services Internet : 106,84%
3 opérateurs : Sonatel, Expresso et Saga Africa Holdings Limited
382 721 abonnés
336 817 résidentiels (88,01%)
45 904 professionnels (11,99%)
Taux de pénétration : 1,67%
3 opérateurs (Orange, Free et Expresso)
21 889 688 abonnés
Taux de pénétration : 123,34%
3 050 000 utilisateurs
Taux de pénétration : 17,4%
Facebook : 2 600 000
Facebook Messenger : 675 200
Instagram : 931 500
LinkedIn : 930 000
Twitter : 300 000