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Comment réussir la dématérialisation des services en Afrique ?

lundi 16 décembre 2019

Maroc, Togo, Djibouti, Bénin, Afrique du Sud, Rwanda. Difficile d’ignorer qu’un profond mouvement de transformation numérique des administrations publiques est à l’œuvre dans les pays africains depuis 2016. Vue avant tout comme une opportunité unique pour offrir des services publics de meilleure qualité à des coûts maîtrisés, la dématérialisation des administrations amène aussi avec elle son lot de défis.

Trois défis à relever pour le continent

Au rang de premier défi se trouve la qualité des infrastructures de télécommunications et, au final, celle de l’accès à Internet. Trop souvent encore, se connecter à Internet reste coûteux lorsque l’accès au réseau n’est pas régulièrement interrompu. Le Togo, qui a pris toute la mesure de la situation, a déployé un réseau de 250 km de fibre optique au sein de ses administrations depuis plus 2017.

Comme dans d’autres pays dans le monde, assez rares sont ceux qui sur le continent africain ont pleinement conscience des perspectives positives ouvertes par les services publics en ligne. Il apparaît donc essentiel de former fonctionnaires - comme le Congo l’a fait pour ses agents publics fin 2018 - et citoyens africains à une meilleure compréhension des avantages d’administrations dématérialisées. Là où, par exemple, les premiers n’auraient pas à ressaisir informatiquement des données préalablement renseignées à la main dans des formulaires papier, les seconds verraient les délais de traitement de leurs démarches administratives être raccourcis.

Tout gouvernement qui veut mener à bien la dématérialisation de ses administrations se doit de sensibiliser ses citoyens et ses agents aux risques liés à l’usage de services publics en ligne. Il s’agit ici à la fois de donner à sa population des connaissances minimales pour garantir la confidentialité de ses informations personnelles dès lors qu’elles sont renseignées en ligne, et de s’assurer que les données récoltées par les administrations soient traitées selon les plus hauts standards éthiques. Et ce d’autant plus si le gouvernement s’inscrit dans une logique d’open data.

La dématérialisation des services publics, source d’opportunités pour l’Afrique

L’Afrique regorge d’atouts pour s’imposer dans l’actuelle révolution de l’e-administration. Des atouts dont chaque pays exploitera le plein potentiel en dessinant des services publics numériques en phase avec l’usage singulier que les populations locales font des nouvelles technologies. Citons-en un. Plus qu’ailleurs dans le monde, le taux de possession de téléphone portable est en croissance exponentielle en Afrique. 660 millions d’Africains devraient posséder un smartphone d’ici 2020. Tirant parti de ce constat en 2009, le ministère rwandais de la Santé a lancé l’application mobile RapidSMS. Grâce aux remontées terrain des signes avant-coureurs d’une grossesse à risque via sms, dans les villages les plus reculés, 500 000 vies ont été sauvées entre 2009 et 2015.

Piloté avec rigueur, en effet, le développement de l’e-administration peut avoir des effets positifs sur l’ensemble des politiques publiques d’un pays, au-delà d’uniquement améliorer sa gestion politique et administrative. Prenons l’exemple de l’éducation. Là où en Afrique l’accès à l’enseignement reste parcellaire, la dématérialisation des services publics d’éducation peut contrebalancer l’inégale répartition géographique des ressources éducatives et personnaliser les enseignements pour mieux répondre aux aptitudes individuelles, grâce à des solutions de e-learning.

Tirer parti de l’expertise de partenaires privés

Rien de mieux pour les gouvernements africains que de s’appuyer sur les apports de partenaires privés pour une dématérialisation efficace de leurs services publics. Têtes de pont mondiales des évolutions digitales en cours, ces multinationales du numérique, parce qu’elles accompagnent des gouvernements sur tous les continents, disposent d’une vision globale des enjeux de l’e-administration qui se révèle précieuse pour les pays africains.

La dématérialisation des services publics est aujourd’hui clairement identifiée comme une priorité par les gouvernements africains. Elle peut, en effet, être un moyen non négligeable d’assurer le développement et le rayonnement de leurs pays. A charge pour chaque gouvernement de faire les choix politiques appropriés selon le bon timing, en suivant les attentes sa population et avec le soutien des bons partenaires privés.

Chakib Achour

(Source : La Tribune Afrique, 16 décembre 2019)

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INTERNET EN CHIFFRES

- Bande passante internationale : 172 Gbps
- 4 FAI (Orange, Arc Télécom, Waw Télécom et Africa Access)
- 19 266 179 abonnés Internet

  • 18 595 500 abonnés 2G+3G+4G (96,58%)
    • 2G : 12,95%
    • 3G : 24,60%
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  • 334 642 abonnés ADSL/Fibre (1,71%)
  • 334 875 clés et box Internet (1,71%)
  • 1162 abonnés aux 4 FAI
  • Internet fixe : 1,74%
  • Internet mobile : 98,26%

- Liaisons louées : 3971

- Taux de pénétration des services Internet : 106,84%

(ARTP, 30 septembre 2023)

- Débit moyen de connexion mobile : 23, 10 Mbps
- Débit moyen de connexion fixe : 21, 77 Mbps

(Ookla, 31 janvier 2023)


- 9 749 527 utilisateurs
- Taux de pénétration : 56,70%
(Internet World Stats 31 décembre 2021)


- + de 10 000 noms de domaine actifs en .sn
(NIC Sénégal, décembre 2023)

TÉLÉPHONIE EN CHIFFRES


Téléphonie fixe

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- 336 817 résidentiels (88,01%)
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- Taux de pénétration : 1,67%

(ARTP, 30 septembre 2023)

Téléphonie mobile

- 3 opérateurs (Orange, Free et Expresso)
- 21 889 688 abonnés
- Taux de pénétration : 123,34%

(ARTP, 30 septembre 2023)

FACEBOOK

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Taux de pénétration : 17,4%

- Facebook : 2 600 000

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- Twitter : 300 000

(Datareportal, Janvier 2023)

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