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Comment le numérique favorise la création d’emplois de qualité au Sénégal

mardi 23 août 2022

Pour subvenir aux besoins de sa famille, Binta vend des légumes sur un marché de Dakar. Elle utilise une tablette bon marché et une simple application dédiée à la vente, ce qui lui permet de penser plus stratégiquement et d’améliorer ses compétences de gestion.

Elle peut ainsi réduire les stocks de produits qui ne se vendent pas et commander davantage de ce qu’elle vend bien. Elle identifie aussi ses meilleurs clients et imprime des reçus pour les fidéliser. Les propriétaires de fast-food et de laveries utilisent cette même application pour suivre les clients qui leur doivent de l’argent et pouvoir le leur demander à leur prochaine visite. Les vendeurs comme Binta n’ont plus besoin de mémoriser ces précieuses informations ou de les écrire sur papier. Résultat, ils prennent confiance en eux et développent leur activité. Et surtout, la technologie numérique leur permet de continuer à apprendre, améliorer leurs compétences, accroître leurs revenus, et recruter de nouveaux employés.

Le rapport Sénégal numérique et croissance inclusive

Une transformation technologique pour plus d’emplois de qualité présente de récentes données sur les entreprises et les ménages qui adoptent et utilisent les technologies numériques. Le Sénégal est le premier pays à conduire l’enquête sur l’adoption des technologies par les entreprises, développée par la Banque mondiale. Celle-ci collecte des informations sur la gamme de technologies utilisée par les entreprises pour des tâches spécifiques comme la gestion des stocks en fonction des ventes ou la préparation des terres agricoles. L’enquête enregistre aussi le type de technologie le plus utilisée pour chaque type de tâche. Les données font apparaître un lien étroit entre l’utilisation des technologies et un niveau de ventes élevé, et la création d’emplois de qualité.

L’adoption des technologies numériques génère des bénéfices importants. Dans les zones où l’internet mobile est disponible, le niveau de consommation des ménages augmente de 14 %, et l’extrême pauvreté diminue de 10 %. Par ailleurs, davantage d’emplois mieux payés sont ainsi créés. Les entreprises dotées de meilleures technologies augmentent leur productivité, créent plus d’emplois, et embauchent davantage d’employés non qualifiés. L’utilisation de technologies plus avancées, comme une application logicielle au lieu de tenir ses comptes et de gérer ses stocks sur papier, génère en moyenne une augmentation de 14 % du nombre d’employés. Pour les microentreprises informelles, l’utilisation d’un smartphone en soi n’est pas associée à plus d’emplois. La différence se fait dans l’utilisation de technologies numériques spécifiques telles qu’une solution de vente pour le contrôle de gestion et la planification, en plus de l’accès à l’électricité et au crédit.

Au Sénégal, les petites, moyennes et grandes entreprises qui cherchent à moderniser les technologies qu’elles utilisent sont confrontées à trois principaux obstacles : 1) des contraintes financières, qui les empêchent d’acheter les équipements numériques ; 2) le manque de compétences et de capacités techniques ; 3) le manque de demande, du fait du manque d’information, et une offre technologique ne répondant pas aux besoins et au niveau de compétences des utilisateurs.

Les politiques favorisant la mise à niveau des compétences et des technologies

L’accès à l’information et l’assistance technique peuvent aider les entreprises à adopter des technologies et à développer leurs capacités. Les microentreprises informelles doivent pouvoir bénéficier des programmes d’appui offerts par le gouvernement, si elles souhaitent adopter ces technologies. La réponse à l’enquête sur l’adoption des technologies permet aux entreprises de se situer par rapport à d’autres compagnies de taille similaire dans leur secteur et d’évaluer ainsi les technologies et les compétences les plus pertinentes pour elles. Pour les employés, l’utilisation de technologies adaptées à leur niveau de compétence leur permet d’apprendre tout en travaillant, d’améliorer leurs compétences et d’augmenter leurs revenus.

Les réformes de l’environnement des affaires

Pour renforcer la compétitivité de certaines chaînes de valeur, il est nécessaire d’améliorer la coordination et de promouvoir l’accès au marché. Les politiques doivent également cibler l’amélioration des conditions pour les entrepreneurs qui développent des outils accessibles à tous, notamment les travailleurs à faible revenu. Il peut s’agir par exemple d’applications en langue locale ou utilisant la reconnaissance vocale, pour permettre aux travailleurs illettrés de les utiliser. Plutôt que d’exiger des travailleurs qu’ils améliorent leurs compétences pour maîtriser des technologies complexes, les applications doivent être conçues pour répondre au niveau de compétence actuelle des employés, et leur permettre de les développer progressivement.

De nouveaux mécanismes de financement

En suivant l’historique de dépenses des utilisateurs, les technologies numériques peuvent favoriser l’octroi de financements pour de plus petits montants, sans les lourdes exigences de garanties traditionnelles. Des montants de financement progressivement plus importants pourront être offerts sur la base d’un historique de paiements ponctuels. Les micros, petites et moyennes entreprises qui n’auraient habituellement pas eu accès au crédit peuvent ainsi accéder au financement grâce à des garanties partielles de crédit et de nouvelles formes de prises de participation. Ce genre de financement joue un rôle essentiel dans le développement des ventes, mais aussi dans la création d’emplois plus nombreux et de meilleure qualité.

Alors, quelles sont les perspectives prometteuses ?

Les conclusions de ce rapport ont contribué à la conception du programme national en faveur de la compétitivité des petites et moyennes entreprises et de la création d’emplois. La Banque mondiale soutient ce programme à travers le projet ETER, en faveur de l’emploi, la transformation économique et la relance au Sénégal.

Des politiques publiques efficaces exigent une approche évolutive, qui s’enrichisse des expériences menées. Partagez vos suggestions sur les meilleurs moyens de développer les technologies numériques pour créer davantage d’emplois de qualité !

Mark Dutz, Marcio Cruz et Carlos Rodriguez Castelsán

(Source : AfriMag, 23 août 2022)

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INTERNET EN CHIFFRES

- Bande passante internationale : 172 Gbps
- 4 FAI (Orange, Arc Télécom, Waw Télécom et Africa Access)
- 19 266 179 abonnés Internet

  • 18 595 500 abonnés 2G+3G+4G (96,58%)
    • 2G : 12,95%
    • 3G : 24,60%
    • 4G : 62,45%
  • 334 642 abonnés ADSL/Fibre (1,71%)
  • 334 875 clés et box Internet (1,71%)
  • 1162 abonnés aux 4 FAI
  • Internet fixe : 1,74%
  • Internet mobile : 98,26%

- Liaisons louées : 3971

- Taux de pénétration des services Internet : 106,84%

(ARTP, 30 septembre 2023)

- Débit moyen de connexion mobile : 23, 10 Mbps
- Débit moyen de connexion fixe : 21, 77 Mbps

(Ookla, 31 janvier 2023)


- 9 749 527 utilisateurs
- Taux de pénétration : 56,70%
(Internet World Stats 31 décembre 2021)


- + de 10 000 noms de domaine actifs en .sn
(NIC Sénégal, décembre 2023)

TÉLÉPHONIE EN CHIFFRES


Téléphonie fixe

- 3 opérateurs : Sonatel, Expresso et Saga Africa Holdings Limited
- 382 721 abonnés
- 336 817 résidentiels (88,01%)
- 45 904 professionnels (11,99%)
- Taux de pénétration : 1,67%

(ARTP, 30 septembre 2023)

Téléphonie mobile

- 3 opérateurs (Orange, Free et Expresso)
- 21 889 688 abonnés
- Taux de pénétration : 123,34%

(ARTP, 30 septembre 2023)

FACEBOOK

3 050 000 utilisateurs

Taux de pénétration : 17,4%

- Facebook : 2 600 000

- Facebook Messenger : 675 200

- Instagram : 931 500

- LinkedIn : 930 000

- Twitter : 300 000

(Datareportal, Janvier 2023)

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