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Cheikh Tidiane Sarr, Directeur général de Ofms : « Au Sénégal, plus de 6 millions de Sénégalais détiennent un compte Orange Money »

lundi 17 octobre 2022

Orange Money a démarré ses activités au Sénégal il y a 12 ans. L’information est de Cheikh Tidiane Sarr, Directeur général de Orange Finances Mobiles Sénégal (Ofms). Dans cet entretien avec le Journal de l’économie sénégalaise (Lejecos), M. Sarr revient sur les débuts du mobile money au Sénégal avec Orange, le déploiement du réseau à travers le pays, le partenariat noué avec Baobab. Les nouveaux tarifs appliqués par Orange Money, l’agrément obtenu par le concurrent Wave, le projet de banque digitale sont également les points abordés par le patron de Ofms.

Monsieur le Directeur Général, Orange Finances Mobiles Sénégal (OFMS) est le premier établissement émetteur monnaie électronique, licence d’agrément obtenue en 2015. Après plusieurs années d’exploitation, quels sont vos chiffres clés et comment se porte OFMS ?

Depuis que nous avons démarré l’activité Orange Money, il y a 12 ans de cela, nous nous sommes toujours fixés pour objectif d’en améliorer l’accessibilité pour les clients. Une accessibilité en termes de tarifs, mais aussi de proximité des points de vente et de compréhension des messages et de l’offre. Cela nous a permis d’installer un usage massif au Sénégal où plus de 7 millions de personnes détiennent un compte Orange Money. Et rien que sur l’année 2022, nous avons enregistré plus de 2 millions de nouveaux clients inscrits à l’offre Orange Money. Ce travail préparatoire, combiné à l’obtention de notre licence EME en 2015, a permis d’installer l’usage sécurisé du kalpé Orange Money dans le quotidien des Sénégalais pour faciliter les échanges financiers et sociaux. Nous avons ainsi pu faire gagner plus de 40 points sur le taux d’inclusion financière au Sénégal depuis le lancement de nos activités en 2010.

Aujourd’hui, nous poursuivons notre mission vers nos différentes parties prenantes que sont : les clients à qui nous apportons l’accès à des services financiers de façon simple, accessible et inclusive ; les partenaires distributeurs et marchands pour qui nous créons un écosystème qui favorise le développement économique ; le régulateur que nous accompagnons dans sa politique de développement d’inclusion financière et de stabilité de la place financière ; l’Etat et les collectivités pour qui nous accélérons la digitalisation de leurs transactions financières de paiement, d’encaissement et d’aides aux populations ; les entreprises et les investisseurs que nous accompagnons dans la création de valeur pour plus de performances économiques. Nous travaillons donc ardemment à faciliter les échanges financiers de manière simple, accessible et inclusive, partout au profit de chacun.

Avec l’institution de microfinance BAOBAB, OFMS a récemment développé une application digitale qui est une grande innovation au Sénégal ouvrant ainsi l’ère du picot-crédit, après le crédit classique et le micro-crédit ? Quels sont les avantages et opportunités de ce produit innovant pour les clients et usagers ?

Avec notre partenaire Baobab, nous avons pu matérialiser notre volonté de mettre sur le marché des services financiers qui renforcent l’inclusion financière et les capacités d’investissement et d’épargne pour toutes les populations. Le produit m-baobab, disponible sur notre application Orange Money et sur USSD au #144#, permet à nos clients d’emprunter mais également d’épargner à un taux de 6% avec un parcours simple, digital de bout en bout. Ainsi, la commerçante au marché au poisson, le menuisier du quartier ou le taximan en mal de liquidité, par exemple, peuvent bénéficier d’un petit coup de pouce pour faire face aux aléas de la vie ou pour augmenter leur capital et ainsi améliorer leurs gains. Il s’agit d’une offre qui vise à renforcer l’autonomie financière des couches vulnérables et de réduire la pauvreté.

L’innovation est un rendez-vous permanent depuis 10 ans avec nos clients et nos partenaires, et nous continuerons à innover pour amener le meilleur des services financiers entre les mains de chacune et chacun.

Un de vos principaux concurrents, WAVE, pour ne pas le nommer a obtenu son agrément pour davantage accroitre sa chaine de valeur. Ne craignez pas vous cette nouvelle donne sur le marché ?

Le marché du mobile money est un secteur dynamique et en pleine ébullition en Afrique et au Sénégal en particulier. L’obtention d’un agrément d’Etablissement Emetteur de Monnaie Electronique permet une meilleure protection des consommateurs par le régulateur financier et renforce les capacités des acteurs en matière d’innovation. Cela permet aussi de s’assurer que l’activité est mieux maîtrisée et plus pérenne. C’est donc toujours une bonne chose pour le marché lorsque tous les acteurs sont au même pied quant à l’observance des exigences règlementaires.

C’est pourquoi, chez Orange Money, nous restons focus sur les besoins des clients et les bénéfices que nous pouvons leur apporter pour améliorer leur quotidien. Nous attachons un grand prix à opérer de manière conforme à toutes les exigences règlementaires auxquelles nous sommes assujettis. Ceci est une réalité chez nous et reste en adéquation avec notre statut d’émetteur de monnaie électronique.

OFMS a proposé de nouveaux tarifs Orange Money avec une baisse des frais d’envoi (0,8%) et des frais de retrait (0%). Vous vous glorifiez d’être l’offre la moins chère d’Afrique en termes de transfert d’argent, mais cela n’est-il pas synonyme de dumping des pratiques commerciales pouvant désarticuler le marché et exposer les emplois générés par les prestataires ?

Les refontes tarifaires sont dans le cours normal d’une offre et dépendent de plusieurs facteurs dont : les attentes de nos clients et partenaires, le jeu concurrentiel, mais aussi l’évolution des technologies et des coûts d’exploitation, entre autres. En étant challenger comme en étant leader sur le marché, Orange Money a eu à appliquer des baisses tarifaires régulièrement. Pour rappel en 2010, les tarifs sur le marché du transfert d’argent étaient de 10% du montant. En faisant les investissements nécessaires en termes de technologies, mais aussi de communication et d’incitations commerciales pour éduquer le marché, nous sommes arrivés à créer plus de valeur pour le marché tout en faisant des baisses de prix successives en 2012, 2014, 2016, 2018 et enfin en 2021.

Dans l’écosystème du mobile money, il n’y a pas seulement l’opérateur. Ce dernier est certes l’investisseur qui crée les services financiers, mais il y a les clients et surtout les partenaires qui distribuent les services de l’opérateur moyennant des commissions que nous leur payons.

La baisse de nos tarifs est donc une réponse à une demande pressante de nos clients.

Cependant, l’un des facteurs clés de succès d’Orange Money reste l’écosystème dynamique et performant qu’il a su créer avec ses partenaires distributeurs. Aujourd’hui, cette baisse sur le marché demande des sacrifices financiers très importants à ces partenaires-là sachant qu’ils ont eu à investir lourdement pour pouvoir garantir l’accessibilité aux services financiers digitaux dans les coins les plus reculés du pays et participer à la création de milliers d’emplois.

Aujourd’hui, nos partenaires distributeurs reçoivent la plus grande part de notre chiffre d’affaires. L’ampleur de la baisse tarifaire n’est pas à la hauteur de la baisse des commissions : c’est le choix que nous avons fait, en tant qu’opérateur, et dans l’intention de maintenir un équilibre au bénéfice de l’écosystème mobile money.

Certains acteurs avertis vous reprochent les problèmes de sécurité des plateformes notamment l’application client et les délais de correction relativement longs sur les erreurs de dépôt ou de transfert. Que leur répondez-vous ?

La sécurité est l’un des sujets sur lesquels nous notons le plus de satisfactions de nos clients. Pour les établissements régulés comme nous, la sécurité de la plateforme (disponibilité, confidentialité, intégrité) est une exigence régulièrement contrôlée par un organisme indépendant.

Aujourd’hui l’application Orange Money, disponible sur Android comme iOS, offre diverses opérations à réaliser soi-même en tant que client, en self-service.

Les clients peuvent à leur guise faire de nombreuses opérations par eux-mêmes en toute simplicité et à tout instant. Il s’agit par exemple de créer son propre compte, d’augmenter le plafond, mais surtout de corriger eux-mêmes une erreur de transfert instantanément et être remboursé automatiquement.

En outre, nous nous assurons que les partenaires distributeurs ne puissent pas accéder aux comptes des clients pour y faire des transactions à leur insu. Nous avons tenu à maintenir une sécurisation de toutes les transactions pour éviter à nos clients les désagréments qu’ils vivent chez nos concurrents.

Par ailleurs, l’obtention de la licence EME depuis 2015 et le respect des exigences l’accompagnant assurent à nos clients le fait que leur kalpé soit sécurisé en toute confiance. La monnaie qui transite dans les kalpés Orange Money est certes électronique mais les transactions financières sont bien réelles, d’où la nécessité d’être en mesure, par exemple, de sécuriser tout le process des trafics financiers et surtout de pouvoir identifier les auteurs de transactions frauduleuses. Et cela permet d’accompagner les autorités dans leurs politiques de sécurisation des biens et des personnes avec une redoutable efficacité.

Nous faisons le choix de garantir à nos clients un usage simple de leur kalpé, au prix les plus bas du marché avec la meilleure sécurité : gëna yomb, gëna woor, gëna gaaw.

Qu’en est-il du projet de votre banque digitale ?

Orange Bank Africa est un projet du groupe Orange, déjà mis en œuvre en Côte d’Ivoire et bientôt dans le reste de la sous-région. Orange Money, ayant une licence d’Emetteur de Monnaie Electronique, restera un canal de distribution des produits d’Orange Bank Africa et continuera ainsi encore plus à donner accès à des offres de crédit et d’épargne de plus en plus accessibles à toutes les personnes qui n’arrivent pas en bénéficier aujourd’hui. Nous travaillons, avec le soutien de la Banque Centrale, à avoir Orange Bank au Sénégal très rapidement.

(Source : Le Journal de l’Economie sénégalaise, 17 octobre 2022)

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INTERNET EN CHIFFRES

- Bande passante internationale : 172 Gbps
- 4 FAI (Orange, Arc Télécom, Waw Télécom et Africa Access)
- 19 266 179 abonnés Internet

  • 18 595 500 abonnés 2G+3G+4G (96,58%)
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  • 334 875 clés et box Internet (1,71%)
  • 1162 abonnés aux 4 FAI
  • Internet fixe : 1,74%
  • Internet mobile : 98,26%

- Liaisons louées : 3971

- Taux de pénétration des services Internet : 106,84%

(ARTP, 30 septembre 2023)

- Débit moyen de connexion mobile : 23, 10 Mbps
- Débit moyen de connexion fixe : 21, 77 Mbps

(Ookla, 31 janvier 2023)


- 9 749 527 utilisateurs
- Taux de pénétration : 56,70%
(Internet World Stats 31 décembre 2021)


- + de 10 000 noms de domaine actifs en .sn
(NIC Sénégal, décembre 2023)

TÉLÉPHONIE EN CHIFFRES


Téléphonie fixe

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- 336 817 résidentiels (88,01%)
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- Taux de pénétration : 1,67%

(ARTP, 30 septembre 2023)

Téléphonie mobile

- 3 opérateurs (Orange, Free et Expresso)
- 21 889 688 abonnés
- Taux de pénétration : 123,34%

(ARTP, 30 septembre 2023)

FACEBOOK

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Taux de pénétration : 17,4%

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- Twitter : 300 000

(Datareportal, Janvier 2023)

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