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Carte d’identité biométrique : 50 milliards de problèmes

samedi 17 juin 2017

Contre toute attente et sans que rien ne le justifie, le conseil des ministres du 17 Février 2016 adopté le projet de loi instituant la carte d’identité biométrique CEDEAO.

Entre le biométrique et le numérique, la facture est plus que salée : 50 milliards de nos francs. Et pourtant, c’est la croix et la bannière pour mettre la main sur les dites cartes qui ont été mises dans le même lot que les cartes électeurs devant permettre à de nombreux citoyens de voter aux élections législatives à venir.

Un coût plus qu’exorbitant

Quand l’Etat a renseigné que 50 milliards allaient être dépensés pour la confection des cartes d’identité biométriques CEDEAO, de nombreux Sénégalais se sont interrogés sur la cherté d’une telle opération. « de l’avis de certains experts, les coût totaux d’un projet de cartes d’identités biométrique, logiciel, cartes, valises, imprimantes, consommables, personnel, pour 10 000 000 de personnes, pour ne dépassent 20 à 25 milliards », avait observé Mamadou Lamine DIALLO. Pour le député, « une Assemblée nationale sérieuse aurait mis en place une commission d’enquête parlementaire pour faire lumière sur les soupçons de corruption contre IRIS qui a gagné le marché de production des cartes d’identité biométriques ». Même son de cloche pour Cheikh Bamba DIEYE qui a dénoncé une vaste escroquerie. « Je le rappellerai aux sénégalais qu’il y a de cela sept ans, on nous a fait payer pour cette même opération, 25 milliards. On disait à l’époque que cette opération était biométrique-numérique. Pour 25 milliards, on avait partout des bureaux d’inscription dans notre pays. Pour 50 milliards, donc deux fois plus cher, on a cinq fois moins d’espace et de lieux pour nous inscrire (…) Cela pose un problème », a martelé l’ancien ministre.

Une faible couverture

Tous ces complaintes qui relèvent l’opacité entourant le budget consenti pour l’opération sont tombées dans les oreilles sourdes des tenants du pouvoir qui du Conseil des ministres à l’Assemblée nationale ont mis en branle l’opération qui va depuis susciter tous les mécontentements. En dépit du montant plus qu’exagéré mobilisé, s’inscrire en vue d’obtenir la fameuse carte relève du parcours du combattant. Dans un délai de six mois, avec des commissions largement insuffisantes, de toutes les régions du Sénégal les cris de cœur des populations ont résonné. « Les commissions qui sont prévues à Touba ne sont que deux. Et, si l’on tient compte des prévisions qui sont déjà engagées, nous pouvons dire que chaque commission ne pourra prendre que 100 citoyens sénégalais. Ce qui veut dire qu’en six mois, les deux commissions n’auront inscrit que 18 000 sénégalais sur les 300 000 à peu près que compte le fichier électoral de Touba », expliquait Pape DIOP en visite à Touba. « Ça ne me rassure pas du tout ce que j’ai vu là-bas, au niveau de la préfecture, c’est lent. Pour une personne, eux, ils te prennent 40 ou 45 minutes. C’est de l’escroquerie politique. Au niveau de Louga, il y a 49 719 inscrits au niveau de Louga. Supposons 100 personnes par jour, cela nous fait 3 mille par mois, 3 mille divisés par 49 mille font un an deux mois pour obtenir les 49 719, au niveau de Louga », fustigeait Fallou MBODJ, coordonnateur de la Plateforme des « Karimistes ». Malick GACKOU, en visite à Thiès, au courant du mois de décembre dernier, avait indiqué avoir constaté toutes les difficultés que les populations avaient pour s’inscrire sur les listes. « Nous n’avons pas malheureusement une idée du nombre d’inscrits dans le département. Mais d’après les informations reçues, il y a chaque jour 100 inscrits soit 4 000 inscrits dans le mois. Ce qui est pratiquement insuffisant et prouve à suffisance qu’à ce rythme l’objectif d’inscrire l’ensemble des électeurs potentiels du département ne sera pas atteint au bout d’un an », avait-il déclaré. « Nous avons fait un tour et relevé que le nombre de commissions est insuffisant. Actuellement, il n’existe que trois commissions dans tous le département de Saint-Louis. Alors, il faut qu’on augmente le nombre de commissions. C’est la solution pour permettre l’accroissement des inscriptions », avait déclaré Mamadou DIOP Decroix. Et comme tous ces acteurs l’avaient souligné, à l’arrêt des inscriptions, des milliers de Sénégalais ont été laissés en rade. Le Foyer des jeunes de Grand Yoff que nous avons visité à moins de 48 heures de l’arrêt des inscriptions était pris d’assaut comme au premier jour. La prolongation qui était souhaitée par les populations qui en ont même manifesté la demande n’a jamais eu lieu. Le 23 avril 2017, comme indiqué, les commissions ont arrêté les inscriptions pour se consacrer à la distribution.

Des erreurs à la pelle

Face aux nombreux inscrits qui peinent à récupérer leur carte, les non-inscrits ont été quasi oubliés. Comme l’inscription, la récupération mobilise toutes les énergies et suscite de véhémentes contestations. Et ceux qui parviennent à mettre la main sur leur carte ne sont pas toujours satisfaits. En effet, beaucoup ont eu à noter des erreurs sur leur carte. Comme si les dossiers avaient été confondus, certains ont vu leur âge être réduit ou augmenté. Les nombreuses cartes d’identité trouvées enfouies sous un arbre à la devanture de la mairie de Kaolack, témoignent plus d’erreurs qui auraient été commises qu’une tentative de sabotage comme certains l’ont indiqué.

Le Sénégal, pas la CEDEAO

Au début de l’opération, la présidence la République avait soutenu qu’il y « aura au Sénégal comme dans tous les autres pays membres de la CEDEAO la même carte dans le format, la couleur et les critères de fabrication. Cette carte d’identité biométrique va faciliter la libre circulation des 320 millions de citoyens de la zone CEDEAO ». Jusque-là, le Sénégal est le seul pays membre de l’organisation à s’imposer ce qui est présentée comme une directive. Au Mali où nous nous sommes renseignés, l’idée qui a été émise au courant du mois de novembre par le président Ibrahim Boubacar KEITA, a été très vite étouffée dans l’œuf. Le gouvernement s’étant trouvé d’autres priorités, la confection de la Carte d’identité biométrique a été reléguée.

Autant de griefs parmi tant d’autres qui interrogent sur la précipitation du gouvernement qui aura beaucoup de mal à justifier les 50 milliards investis dans cette opération. Tout comme il aura beaucoup de peine à justifier le très grand nombre d’électeurs qui risquent de ne pas se rendre aux urnes aux prochaines législatives, faute de carte d’identification.

Mame Birame Wathie

(Source : Wal Fadjri, 17 juin 2017)

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