Selon les travailleurs de la Sonatel, l’Etat doit rester dans le capital de l’entreprise. Sinon, avertissent-ils au cours de la réunion de leur comité exécutif, toute l’entreprise va être contrôlée par France Télécom qui la transformerait en filiale. Et, à partir de ce moment, les décisions seront prises en France. Ce qui signifierait, aux yeux des travailleurs, un retour du système néo-colonial de coopération.
Le Comité exécutif du Syndicat des travailleurs de la Sonatel (Syts) s’est réuni le week-end dernier à Saly Portudal. Cette instance, la plus importante des travailleurs de la Sonatel en dehors du congrès, a réfléchi pendant 48 heures sur les enjeux de l’entreprise, les prédispositions que le mouvement syndical doit mettre en œuvre pour faire face. 80 délégués venus de toutes les régions ont participé à la rencontre.
Selon Mamadou Aïdara Diop, Secrétaire général du Syndicat des travailleurs de la Sonatel, il a surtout été question des relations avec France Télécom qui sont, de son point de vue, en train de glisser vers « des relations de type néo-colonial ». Lorsque France Télécom arrivait, a-t-il soutenu, l’Etat du Sénégal l’avait soutenu comme un partenaire historique devant accompagner Sonatel dans sa stratégie de développement des télécommunications. Mais, aujourd’hui, s’est désolé Aïdara Diop, il est établi que France Télécom est en train de se comporter « plus en chercheur effréné du gain qu’en multinationale préoccupée par le développement de Sonatel ».
Etayant son propos, le Secrétaire général du Syts a avancé qu’en l’intervalle de 10 ans, France Télécom a réalisé un gain de 80 milliards sur une mise de 100 milliards en 1997. Et ceci, a-t-il précisé, du fait du professionnalisme et de l’engagement des travailleurs de Sonatel.
Au moment où l’Etat annonce son retrait du capital de Sonatel, Aïdara Diop considère qu’il faut s’arrêter et évaluer une telle décision et l’impact qui en découlerait sur le développement des Télécommunications au Sénégal. Même si Sudatel va venir s’installer en plus de Tigo-Sentel, Sonatel reste l’opérateur historique qui a en charge le développement, en particulier du service universel, a dit Aïdara Diop.
Revenant sur le retrait éventuel de l’Etat, il est établi que pour les travailleurs de Sonatel, l’Etat doit rester dans le capital, si non toute la société va être contrôlée par France Télécom qui la transformerait en filiale et, à partir de ce moment, les décisions seront prises en France, ce qui signifierait à ses yeux une remise sur pied du système néo-colonial de coopération.
Amath Sigui Ndiaye
(Source : Le Soleil, 20 février 2008)
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