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Burkina Faso : l’Internet haut-débit coûte-il 536 000 francs par mois ?

vendredi 15 décembre 2017

Le site britannique Cable a publié, le 21 novembre 2017, une étude portant sur les prix de l’Internet haut-débit dans 196 pays. Celle-ci signale que l’Iran a l’Internet haut-débit le moins cher au monde avec un prix mensuel moyen de 5,37 dollars américains (environ 3 000 francs).

Elle révèle également que l’Afrique subsaharienne propose l’Internet haut-débit le plus cher, et plus particulièrement au Burkina Faso où le prix moyen est de 966,89 dollars américains (environ 536 000 francs). Le prix mensuel de l’Internet haut-débit est-il si élevé au Burkina Faso ? Africa Check a cherché les preuves de cette affirmation.

Quelles sont les sources de l’étude ?

Nous avons contacté les responsables du site Cable, en l’occurrence l’assistant aux relations publiques Eran Sandhu et le directeur de la communication Dan Howdle. Ils nous ont envoyé le fichier contenant les données utilisées pour l’étude et des explications sur comment lire ladite étude.

Dan Howdle a également expliqué que l’étude ne porte que sur l’ADSL et la fibre, indiquant que le sans-fil, la 3G et la 4G n’étaient pas concernés. Il a précisé que concernant le Burkina Faso, seules les données de l’Office national des télécommunications (ONATEL) ont été utilisées.

Que dit l’ONATEL ?

Nous avons contacté la chargée de la communication de l’ONATEL, Rakieta Bonkoungou, qui nous a renvoyé à une étude réalisée par l’Agence malienne de régulation des télécommunications et des postes (AMRTP).

Au regard de cette étude, le Burkina Faso dispose des prix les plus bas dans les télécommunications.

Seulement, l’étude en question procède à une « comparaison des tarifs moyens grand public du service fixe, mobile, sms, tarifs des forfaits Internet mobile prépayé et des tarifs de terminaisons », alors que celle de Cable.co.uk portait uniquement sur l’Internet haut-débit par ADSL.

Sur son site Internet, l’ONATEL mentionne 8 différentes offres allant de 12 500 francs par mois pour 256 kbits/s, pour la moins chère, à 2 596 590 de francs par mois pour 50 Mbit/s, pour la plus chère.

Cable a en effet calculé la moyenne arithmétique des tarifs, en faisant le total des prix des 8 différentes offres. Le total a été divisé par le nombre d’offres. Ce qui a donné 966,89 dollars (536 000 francs).

« La méthodologie pose problème »

L’ingénieur informaticien burkinabé Teg-Wende Idriss Tinto a confié à Africa Check que « la méthodologie utilisée pose problème puisqu’elle ne renseigne pas tout à fait sur la réalité des prix de l’Internet haut-débit au Burkina Faso ».

Il a déclaré notamment que les différentes offres ne s’adressant pas à une même cible, faire la somme de leurs prix respectifs peut biaiser l’analyse.

« Le résultat obtenu avec la moyenne arithmétique fausse un peu l’appréciation du niveau des prix du haut-débit dans le pays », a-t-il souligné.

« On peut penser qu’il faut dépenser en moyenne plus de 900 dollars par mois pour une connexion Internet haut-débit, alors que ce n’est pas ça », a-t-il conclu.

Pour sa part, Alex Corentin, spécialiste en réseaux informatiques et directeur de NIC Sénégal, l’organe de gestion des extensions du domaine sénégalais « .sn », a indiqué que bien que l’étude en elle-même soit sérieuse, « la comparaison qu’elle fait entre les pays n’a pas été faite sur la base du même référentiel ».

« Comparer le prix du mégabit par mois aurait été plus explicite », a-t-il dit à Africa Check.

Conclusion : le chiffre prête à confusion

Selon l’étude de Cable portant sur les prix de l’Internet haut-débit dans 196 pays et publiée le 21 novembre dernier, le prix moyen au Burkina Faso est de 966,89 dollars américains par mois (536 000 francs/mois).

Même si le chiffre est correct, l’ingénieur informaticien Teg-Wende Idriss Tinto affirme que cette méthodologie « fausse l’appréciation du niveau des prix du haut-débit ».Celle-ci peut laisser penser que l’on paye en moyenne plus de 900 dollars par mois pour avoir accès au haut-débit au Burkina Faso. Ce qui n’est pas le cas.

Son avis est partagé par Alex Corenthin qui précise que la comparaison entre pays « n’a pas été faite sur la base du même référentiel ». En conséquence, la conclusion de l’étude est susceptible d’induire en erreur.

Edité par Assane Diagne

(Source : Africa Check, 15 décembre 2017)

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(Datareportal, Janvier 2023)

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