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Boycotter oui, mais pourquoi et contre qui ?

mardi 6 octobre 2015

J’ai suivi avec beaucoup d’intérêt la journée de boycott organisée à travers les réseaux sociaux contre la société de télécommunication ORANGE. Ce qui montre les progrès importants enregistrés par notre pays en matière de contrôle citoyen. Cette utilisation des réseaux sociaux confirme la maturité de la société civile sénégalaise qui a désormais la capacité à s’organiser de manière spontanée pour prendre en charge ses préoccupations.

Cette manière d’agir permet au citoyen de décider librement sans passer par les organisations traditionnelles de la société civile qui peuvent prendre des positions à l’encontre des préoccupations des citoyens au nom de qui elles prétendent agir.

La manifestation du 1er octobre fut donc une manière pour les consommateurs de montrer leur détermination à ce battre face aux entreprises et multinationales souvent en complicité avec les organisations dites de la société civile.

La réplique trouvée par les services de communication d’ORANGE fut de nier l’évidence mais surtout de demander à l’Etat de leur envoyer les forces de l’ordre pour protéger leur bâtiment, oubliant ainsi que le boycott se passait sur les réseaux sociaux et dans les média et non sur le terrain. Les consommateurs n’avaient pas besoin de se retrouver devant la bâtisse pour engager le combat.

Personnellement je n’ai pas boycotté même si je suis de ceux qui s’offusquent des mauvais services de la SONATEL. Je me suis toujours posé la question à savoir pourquoi à quelques minutes de l’expiration l’Illimix que nous avions acheté, Orange ne nous envoie pas un texto pour nous prévenir au lieu de le passer sous silence pour consommer le restant de nos crédits, si on en a en réserve ? Pourquoi payer 25FCFA quand on appelle les services de la SONATEL sous prétexte que c’est fait pour dissuader des gens qui appellent pour juste les perturber ? Ce n’est pas 25FCFA qui va décourager quelqu’un s’il veut vraiment faire passer un mauvais quart d’heure aux opérateurs de la SONATEL. Sans compter les DalalTones, je me demande même si ORANGE paie des droits d’auteur à la famille de Serigne Abdoul Aziz SyDabakh et aux autres dés lors qu’elle utilise leurs chants religieux pour augmenter son chiffre d’affaire ?

La SONATEL doit comprendre le Pourquoi du boycott et ne pas rester sur la défensive. En 30 ans la SONATEL est passé de 40 milliards de chiffre d’affaire à 816 milliards. Ce qui est phénoménal et de cette croissance naquit une plus grande exigence des consommateurs qui ne peuvent plus tolérer certaines défaillances techniques de la société. Cela est d’autant plus important que l’Etat détient des parts importantes dans la société.

Je reste toutefois un fervent défenseur de la SONATEL du fait de ce qu’elle symbolise la capacité de notre pays à créer une entreprise qui marche et qui peut s’exporter dans les autres pays d’Afrique voire du monde.

Depuis mon élection à l’Assemblée Nationale, j’ai toujours défendu les travailleurs de la SONATEL mais surtout je me suis opposé à toute vente ou prétendue vente des parts de l’ETAT à France TELECOM en perspective des nouvelles négociations qui vont se tenir en 2017. France TELECOM cherche par tous les moyens à acquérir les parts de l’Etat pour pouvoir engranger tous les revenus qui évidemment bénéficieront au peuple français au détriment du peuple sénégalais. Nous devons nous poser la question à savoir nous BOYCOTTONS CONTRE QUI ?

Il ne faut surtout pas offrir l’opportunité à France Télécom de mettre la pression sur nos gouvernants, qui fléchissent souvent assez vite (même si pour ce cas précis nos gouvernants ont refusé de céder), pour leur faire croire que si elle dispose des parts restants, elle pourra investir pour améliorer leur service de téléphonie. En réalité ce boycott peut avoir un effet boomerang néfaste pour la SONATEL.

La SONATEL est un fleuron et un patrimoine du Sénégal, France Télécom n’a jamais rempli les cahiers de charge initialement prévus lors du protocole d’accord qui allait donner naissance à ORANGE Sénégal qui finira par se déployer dans la sous-région (Mali, Côte d’Ivoire, Guinée etc.). Il faut préserver l’acquis des travailleurs de cette société et les accompagner pour une meilleure amélioration de leurs services. SONATEL ne peut être l’ennemi ni de l’ETAT ni des citoyens et citoyennes sénégalais.

Aujourd’hui à part elle, le PAD est aussi un patrimoine national et c’est la raison pour laquelle les citoyens, de la même manière qu’ils ont envoyé un message fort le 1er octobre à ORANGE, doivent le faire en direction du Directeur du PAD qui est en train de le faire couler. Sa gestion catastrophique interpelle tous les fils de ce pays. Et c’est pour cette raison que j’apporte mon soutien indéfectible à mon collègue Moustapha Cissé Lô et de la Pêche M. Oumar Guèye, dans leur combat.

J’en appelle donc aux sens des responsabilités d’une part de la SONATEL de trouver et d’engager le débat pour une meilleure satisfaction de leurs clientèles mais aussi des citoyens et citoyennes pour ne pas offrir cette dernière sur un plateau d’argent à France Télécom. Je déplore fortement le silence du Ministre des Télécommunications qui se devait de prendre en charge sérieusement ce dossier. Je ne le dirais jamais assez, les Télécommunications sont l’avenir de l’Afrique et du monde et le Sénégal est bien positionné pour tirer son épingle du jeu.

Cheikhou Oumar Sy
Député Assemblée Nationale du Sénégal
Bes Du Nakk

(Source : Dakar Actu,6 octobre 2015)

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