Jeans bleu, chemise blanche, tablette à la main, le sénégalais Karim Sy assume son style décontracté. « Aux Etats-Unis, le patron de Facebook, Marc Zuckerberg, se promène bien en jeans », lâche avec humour celui qui a créé en 2010 à Dakar le concept de coworking, Jokkolabs (contraction de « joxko » et « jotko » qui signifient « donne-lui » et « rejoins-le » en wolof). Une idée importée de la Silicon Valley qui consiste à rassembler dans un espace ouvert des acteurs de l’univers technologique qui peuvent ainsi échanger et fusionner leurs compétences.
Le 9 janvier à Cotonou, Karim Sy s’est entretenu avec les acteurs de la scène technologique locale. Une vingtaine d’entre eux a répondu à l’invitation. Ambiance forcément décontractée dans un café Patte d’oie sis à Cadjehoun pour échanger autour de l’innovation et de l’entrepreneuriat. Du virtuel au réel, Karim Sy entend bien écouter, comprendre et contribuer à renforcer l’écosystème numérique béninois et peut-être d’y implanter Jokkolabs. A ses côtés, son ami Cheikh Omar Ouédraogo, le représentant de Jokkolabs au Burkina Faso. Créé il y a un peu moins de deux ans, l’antenne burkinabè de Jokkolabs met l’accent sur la mobilisation en ligne. Elle s’est illustrée en créant le désormais fameux hashtag #lwili sur Twitter qui a fait florès durant la révolution qui a provoqué la chute de Blaise Compaoré, le 31 octobre.
Innovation collective
Le Bénin pâtit d’un manque d’innovation et aucun lieu de rencontre n’existe, selon les entrepreneurs venus échanger avec Karim Sy. Il y a toutefois un incubateur Etrilabs ainsi qu’un espace de coworking, « Le Café des Tics » initié par l’entrepreneur Igor Koucoi. Toutefois, la dynamique manque, selon les acteurs du web. Comme pour justifier ce retard, un intervenant pointe une société béninoise « trop individualiste ». Un argument balayé par Karim Sy : « Ce n’est pas propre au Bénin. C’est partout. Et il n’y a pas une culture individualiste pire que d’autres ».
A la manière des gourous de la Silicon Valley, le charismatique patron de Jokkolabs a martelé son credo : « Il est temps de passer d’une démarche individuelle à une vision collective ». Une approche « disruptive » et innovante qui entend semer les germes d’un changement radical dans la manière de travailler en Afrique de l’Ouest.
Dans ces espaces de coworking qui fleurissent à Ouagadougou, Abidjan, Bamako, Casablanca, c’est bien l’échange d’idées et le partage qui priment. Et ce dans une philosophie « open source » des pionniers de l’Internet californien adaptée à l’Afrique de l’Ouest. Dans l’attente de l’ouverture d’un Jokkolabs à Cotonou, Karim Sy a adoubé un « ambassadeur » chargé de créer l’envie, de féderer les acteurs du numérique et de préparer le terrain.
Hermann Boko
(Source : Le Monde, 12 janvier 2015)
Bande passante internationale : 172 Gbps
4 FAI (Orange, Arc Télécom, Waw Télécom et Africa Access)
19 266 179 abonnés Internet
Liaisons louées : 3971
Taux de pénétration des services Internet : 106,84%
3 opérateurs : Sonatel, Expresso et Saga Africa Holdings Limited
382 721 abonnés
336 817 résidentiels (88,01%)
45 904 professionnels (11,99%)
Taux de pénétration : 1,67%
3 opérateurs (Orange, Free et Expresso)
21 889 688 abonnés
Taux de pénétration : 123,34%
3 050 000 utilisateurs
Taux de pénétration : 17,4%
Facebook : 2 600 000
Facebook Messenger : 675 200
Instagram : 931 500
LinkedIn : 930 000
Twitter : 300 000