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Batik n° 193 Août 2015

lundi 31 août 2015

Bulletin sur l'actualité des technologies de l'information et de la communication


Sommaire

Éditorial

Actualités

Politique

Infrastructures et services

Projets

Rendez-vous

Editorial

Création d’un point d’échange Internet (IXP) au Sénégal : Mieux vaut tard que jamais

L’annonce faite par Malick Ndiaye, Directeur de cabinet du Ministre des Postes et des Télécommunications, du démarrage du processus devant conduire à la création d’un point d’échange Internet (IXP) au Sénégal est incontestablement une bonne nouvelle même si l’on peut regretter qu’elle vienne un peu tard. La mise en place d’un tel dispositif était en effet une vieille revendication des organisations sénégalaises de la société civile spécialisées dans le domaine des technologies de l’information et de la communication (TIC), à l’image du Chapitre sénégalais d’Internet Society (ISOC-Sénégal) à l’échelle nationale, et de l’African Internet Service Providers Association (Afrispa), à l’échelle africaine. En 2007, l’Agence de régulation des télécommunications et des postes (ARTP) avait d’ailleurs inclus la création d’un IXP dans son plan d’activités annuel mais ce projet, pourtant critique pour notre pays, restera sans suite. Il faut savoir que lorsque l’on envoie des données sur Internet, celles-ci empruntent des réseaux de télécommunications appartenant à de grands opérateurs internationaux qui sont interconnectés à travers des nœuds d’échanges, généralement situés en dehors du continent africain, mis en place par des opérateurs de transit (Transit provider). Bien entendu, les services fournis par les opérateurs de transit sont payants et leur coût est répercuté sur le prix des services de télécommunications vendus aux utilisateurs finaux. En l’absence de point d’échange Internet, qu’il soit local, national ou régional, le trafic Internet est routé par les opérateurs de transit sans se soucier du lieu d’émission et du lieu de destination avec pour conséquence qu’un message échangé entre deux internautes habitant une même localité peut très bien transiter via des nœuds d’échanges situés en Europe ou en Amérique du Nord, transformant ainsi une communication locale en une communication internationale avec les conséquences financières qui en découlent sur le coût de revient lié à cet envoi. La multiplication inutile des intermédiaires induit notamment un renchérissement des coûts et aboutit, au final, à une subvention des infrastructures de télécommunications internationales par l’Afrique. Des études ont ainsi montré que l’Afrique perdait chaque année quelques 500 millions de dollars du fait de l’absence de point d’échange Internet, soit l’équivalent de l’aide extérieure qu’elle reçoit dans le cadre de l’aide publique au développement. En faisant en sorte que le trafic local reste local, la mise en place de points d’échange Internet permet de réduire drastiquement le coût des télécommunications comme le montre l’exemple des Etats-Unis, où suite à la création de points d’échanges Internet, le prix du transit Internet est passé de 1220 $ par Mbps en 1998 à 0,94 $ par Mbps en 2015 ! Au-delà de l’aspect financier, la création de points d’échange Internet améliore également la qualité de la connexion en réduisant le temps de latence découlant de l’utilisation de circuits internationaux de télécommunications et optimise l’utilisation de la bande passante internet internationale disponible localement en la réservant à ceux qui en ont véritablement besoin. Aujourd’hui, près d’une vingtaine de pays africains disposent au moins d’un IXP, certains comme l’Afrique du sud et le Nigeria en disposant de plusieurs, et il faut espérer que le mouvement visant à créer des IXP dans tous les pays africains, ainsi que cinq plateformes d’interconnexion régionales et trois grands opérateurs continentaux, dans le cadre du projet African Internet Exchange System (AXIS) mise en œuvre de la Commission de l’Union africaine avec l’appui d’Internet Society (ISOC), sera rapidement conduit à terme. Une fois le trafic Internet africain sortant agrégé à travers ce dispositif continental, l’Afrique sera en meilleure position pour discuter des tarifs d’interconnexion avec les grands opérateurs de transit internationaux. Mieux, il sera alors possible d’envisager la création de services de messagerie électronique et d’hébergement de contenus efficients sur le continent ce qui ne pourra qu’encourager le développement d’une économie numérique afro-centrée dont l’essentiel de la valeur ajoutée restera sur le continent au lieu d’être exportée comme c’est le cas à l’heure actuelle. La création d’un point d’échange Internet au Sénégal permettra donc de régler d’importants problèmes et offrira de nombreuses opportunités et l’on se demande bien pourquoi elle n’est pas intervenue plus tôt mais comme dit l’adage « mieux vaut tard que jamais ».

Alex Corenthin
Secrétaire aux relations internationales

Actualités

Démantèlement de gangs se livrant au trafic sur les appels internationaux entrants

Avec l’aide de la police nationale, l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP) a mis hors d’état de nuire un réseau qui se livrait, dans le quartier de la Médina, à un trafic sur les appels internationaux entrant au Sénégal au détriment de l’opérateur Expresso. Cette opération a été rendue possible par la mise en place depuis juin 2015, par l’ARTP, d’un dispositif qui permet d’identifier les communications qui passent par des voies non autorisées pour entrer au Sénégal.

Lancement de l’application mobile CoinAffaire dédiée aux petites annonces

De jeunes développeurs sénégalais viennent de lancer une application mobile dénommée CoinAfrique dédiée aux petites annonces en Afrique. Cette application offre la possibilité de déposer une annonce mais aussi de lancer un appel d’offres à toute la communauté et ainsi de trouver l’aide ou le service dont vous avez besoin. Application 100% géolocalisée, CoinAfrique est utilisable dans toute la zone CFA et est entièrement gratuite. Elle permet notamment d’accéder à des petites annonces au Bénin, au Burkina Faso, au Cameroun, au Congo, en Côte d’Ivoire, au Gabon, en Guinée, à Madagascar, au Mali, au Niger, au Sénégal, au Tchad et au Togo.

CoinAfrique : https://www.facebook.com/CoinAfriqu...

Le RESTIC appelle à l’organisation de larges concertations sur les TDR de la 4G

Dans un communiqué de presse publié au début du mois d’août, le Rassemblement des entreprises du secteur des TIC (RESTIC) a appelé les autorités à organiser des concertations très larges sur les termes de références (Tdr) de la 4G, sous forme d’auditions publiques sur l’ensemble du territoire national avec toutes les parties prenantes notamment sur le réaménagement des fréquences et l’accès non discriminatoires aux réseaux.

Première promotion d’ingénieurs informatique de l’EPT formée en partenariat avec IDYAL

Le 1er aout 2015, les ingénieurs polytechniciens de la première promotion de Génie Informatique et Télécom de l’Ecole Polytechnique de Thiès (EPT), formés dans le cadre du partenariat avec le Groupe IDYAL ont reçus leurs diplômes en présence du Pr Mary Teuw Niane, Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche. Parmi les quarante-cinq (45) ingénieurs qui ont passé trois années de formation en alternance à l’EPT et chez IDYAL, treize (13) d’entre eux se sont vus recruter dans la cadre d’un contrat à durée indéterminée (CDI).

EPT : http://www.ept.sn/
IDYAL : http://www.idyalconsulting.com/

La CDP adresse un avertissement à la société française Digital Virgo

La Commission de protection des données personnelles (CDP), réuni en session plénière le 31 juillet 2015, a servi un avertissement à Digital Virgo, société française présente dans dix-huit (18) pays. Il est reproché à l’entreprise spécialisée dans la fourniture de contenus mobile un manquement aux conditions légales de prospection directe. En effet, Digital Virgo, lors de la recherche de nouveaux clients, a violé à plusieurs reprises la réglementation relative à la protection des données personnelles des consommateurs. De ce fait, depuis le mois de janvier 2015, de nombreuses plaintes d’abonnés de l’opérateur de téléphonie mobile Expresso, mettant en cause la société Digital Virgo, ont été enregistrées par la CDP. Elles portaient notamment sur la réception payante, bien que non-sollicitée, de messages à caractère religieux et publicitaire, sans possibilité de s’en désabonner. Bien que la CDP ait notifié à Digital Virgo que l’envoi de messages de ce type nécessite le consentement des destinataires, le fournisseur de contenus a poursuivi ses opérations illégales ce qui lui a valu cet avertissement. Suite à ces multiples violations de la législation sur les données personnelles la CDP a servi un avertissement à Digital Virgo pour pratique illégale et répétée de la prospection commerciale directe. L’entreprise a été condamnée à publier ledit avertissement et il lui est interdit de poursuivre ce genre d’activité illégale. En cas de récidive, une sanction pécuniaire sera prononcée contre Digital Virgo par la CDP.

CDP : http://www.cdp.sn/

Lancement du projet Point Services Relais (PSR) par la société Wari

La société de transfert d’argent Wari, a lancé, le 30 juillet 2015 à Dakar, le projet Point Services Relais (PSR). Cette initiative dont l’un des objectifs majeurs est la création massive d’emplois, devrait être démultipliée dans vingt-deux autres pays africains. Initié en partenariat avec l’Agence Nationale pour la Promotion de l’Emploi des Jeunes (ANPEJ) du Sénégal, ce projet ambitionne de créer un réseau d’au moins 2000 Point Services Relais dotés de toutes les commodités, services financiers, services administratifs, Hotspot Internet, etc.

Politique

Création du Fonds francophone de l’innovation numérique

A l’occasion du New York Forum Africa 2015, qui s’est déroulé du 28 au 30 août 2015 à Libreville (Gabon), Michaëlle Jean, Secrétaire générale de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), a annoncé la création du Fonds francophone de l’innovation numérique.

OIF : http://www.francophonie.org/

Le Ministre des Finances appelle ses services à moderniser leurs instruments de paiement

En visite à la Direction générale de la comptabilité publique et du Trésor (DGCPT), le 13 aout 2015, le Ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, Amadou Bâ, a appelé les responsable de ce service à mettre en œuvre, dans les plus brefs délais, des chantiers comme la modernisation des instruments de paiement avec l’usage du télépaiement. Il a également suggéré que la DGCPT mette en place des guichets automatiques du Trésor public, afin de faciliter l’accès de certaines catégories d’usagers à la monnaie électronique.

Infrastructures et services

Pas d’évolutions notables du marché des produits et services de télécommunications

Selon les chiffres publiés par l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP), le nombre d’abonnés à la téléphonie fixe était de 305 843 au 30 juin 2015 contre 307 058 abonnés au 31 mars 2015 soit une baisse de 0,4%. De ce fait, le taux de pénétration de la téléphonie fixe est passé de 2,27% à 2,26%. Le nombre de lignes publiques continue à baisser puisqu’il était de 1236 lignes au 30 juin 2015 contre 1250 lignes au 31 mars 2015 soit une baisse de 1,1%. Le sous-segment de la téléphonie fixe est dominé par la Sonatel avec 93,6% des parts de marché contre 6,4% pour Expresso. Pour ce qui est du trafic voix sortant, il est en baisse puisqu’il est passé de 22,89 millions de minutes au 31 mars 2015 à 22,29 millions de minutes au 30 juin 2015. De son côté, la téléphonie mobile continue à croître puisque le nombre de lignes est passé de 14 699 236 au 31 mars 2013 à 14 819 053 au 30 juin 2015 soit une hausse de 0.82%, le taux de pénétration passant de 108,81% au 31 mars 2015 à 109,70% au 30 juin 2015. En termes de parts de marché, la Sonatel arrive en tête avec 56,80%, suivie par Tigo avec 23,41% et Expresso avec 19,79%. Par rapport à mars 2015, la Sonatel a perdu, 0,5 points de parts de marché et Tigo a gagné 0,7 points. Par contre, Expresso a perdu 0,2 points de parts de marché entre mars 2015 et juin 2015. Concernant le trafic voix sortant, il a baissé passant de 1675 millions de minutes au 31 mars 2015 à 1551 millions de minutes au 30 juin 2015. Enfin, s’agissant d’Internet, le nombre de lignes est passé de 7 152 269 au 31 mars 2015 à 7 256 717de lignes au 30 juin 2015 soit une hausse de 1,5%. Au 30 juin 2015, l’Internet mobile (2G et 3G) représentait 94,2% des connexions et les clés Internet en représentaient 4,1% contre 1,4% pour les connexions ADSL et 0,3% pour les connexions bas débit ((≤ 256 kbps). Globalement, les connexions mobiles représentent 98,3% des connexions contre 1,7% pour les connexions fixes et le taux de pénétration d’Internet est passé de 52,95% au 30 mars 2015 à 53,72% en 30 juin 2015. En termes de parts de marché, la Sonatel vient en première position avec 67,53% en 2014 contre 65,66% au 31 mars 2015, suivie de Tigo avec 22,07 % au 30 juin 2015 contre 23,55% au 31 mars 2015 et d’Expresso avec 9,77% au 30 juin 2015 contre 10,78 en 31 mars 2015.

ARTP : http://www.artp.sn/

Mise en place un système de gestion électronique du courrier (SyGEC) par l’ADIE

Pour simplifier et optimiser la gestion du courrier par les différents démembrements de l’Etat, l’Agence de l’Informatique de l’Etat (ADIE) a mis en place un système de gestion électronique du courrier (SyGEC). Ce service permet qui permet d’améliorer la gestion de courrier offre les fonctionnalités suivantes : (1) l’enregistrement, le suivi, le traitement et la supervision des courriers en ligne, (2) la réduction des délais et des coûts de traitement du courrier, la conservation et la restitution rapide des courriers, le tout concourant à réduire l’empreinte carbone des administrations. A l’heure actuelle, le SyGEC est utilisé par la Primature, le Ministère de la Santé et de l’Action sociale (MSAS), la Direction Générale des Finances (DGF), l‘Agence de Régulation des Télécommunications (ARTP) et la Direction de l’Analyse et de la Prévision des Statistiques Agricoles (DAPSA).

ADIE : http://www.adie.sn/

Projets

Vers la mise en place du SENIX, point d’échange Internet (IXP) pour le Sénégal

Le Directeur de cabinet du Ministre des Télécommunications et de la Poste, Malick Ndiaye, a annoncé que les divers protagonistes d’Internet et des télécommunications au Sénégal avaient amorcé le processus devant conduire à la mise en place d’un point d’échange Internet (IXP) dénommé SENIX. De manière spécifique, le SENIX doit :
  • permettre l’échange direct du trafic local pour favoriser l’émergence des services locaux et optimiser l’utilisation de la bande passante et le coût du trafic international ;
  • offrir un guichet permettant de faire des échanges entre les acteurs sur une base transparente et non discriminatoire ;
  • offrir un espace d’hébergement de services de contenus ;
  • contribuer au développement d’une économie numérique au Sénégal par la création d’un marché des télécommunications ouvert.

Rendez-vous

Forum national sur la gouvernance de l’Internet (17 septembre 2015, Dakar, Sénégal)

L’édition 2015 du Forum national sur la gouvernance de l’Internet organisée par le chapitre sénégalais d’Internet Society (ISOC-Sénégal) se déroulera le 17 septembre 2015 à UCAD II sur le campus de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD).

ISOC-Sénégal : http://www.isoc.sn/

FIRST & AfricaCERT Symposium (28-30 septembre 2015, Accra, Ghana)

Africa Computer Emergency Response Teams (AfricaCERT), plateforme africaine regroupant les équipes en charge d’apporter une réponse aux incidents informatiques et qui favorise la prévention des incidents et le traitement collaboratif des incidents en matière de sécurité informatique et le Forum of Incident Response and Security Teams (FIRST) organisent un colloque sur le thème « Unir nos forces pour promouvoir la cybersécurité en Afrique » du 28 au 30 septembre 2015 à Accra (Ghana).

FIRST & AfricaCERT Symposium : https://www.first.org/events/sympos...

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Navigation par mots clés

INTERNET EN CHIFFRES

- Bande passante internationale : 172 Gbps
- 4 FAI (Orange, Arc Télécom, Waw Télécom et Africa Access)
- 19 266 179 abonnés Internet

  • 18 595 500 abonnés 2G+3G+4G (96,58%)
    • 2G : 12,95%
    • 3G : 24,60%
    • 4G : 62,45%
  • 334 642 abonnés ADSL/Fibre (1,71%)
  • 334 875 clés et box Internet (1,71%)
  • 1162 abonnés aux 4 FAI
  • Internet fixe : 1,74%
  • Internet mobile : 98,26%

- Liaisons louées : 3971

- Taux de pénétration des services Internet : 106,84%

(ARTP, 30 septembre 2023)

- Débit moyen de connexion mobile : 23, 10 Mbps
- Débit moyen de connexion fixe : 21, 77 Mbps

(Ookla, 31 janvier 2023)


- 9 749 527 utilisateurs
- Taux de pénétration : 56,70%
(Internet World Stats 31 décembre 2021)


- + de 10 000 noms de domaine actifs en .sn
(NIC Sénégal, décembre 2023)

TÉLÉPHONIE EN CHIFFRES


Téléphonie fixe

- 3 opérateurs : Sonatel, Expresso et Saga Africa Holdings Limited
- 382 721 abonnés
- 336 817 résidentiels (88,01%)
- 45 904 professionnels (11,99%)
- Taux de pénétration : 1,67%

(ARTP, 30 septembre 2023)

Téléphonie mobile

- 3 opérateurs (Orange, Free et Expresso)
- 21 889 688 abonnés
- Taux de pénétration : 123,34%

(ARTP, 30 septembre 2023)

FACEBOOK

3 050 000 utilisateurs

Taux de pénétration : 17,4%

- Facebook : 2 600 000

- Facebook Messenger : 675 200

- Instagram : 931 500

- LinkedIn : 930 000

- Twitter : 300 000

(Datareportal, Janvier 2023)

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